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Schlosser, Heinrich: Notice sur un cadran solaire antique: découvert à Bettwiller (canton de Drulingen)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24970#0483
rizonlaux décrivent un demi-cercle (hemicyclus). Vitruve se contente de
dire que Y hemicyclium est creusé dans un carré ou — suivant certains
traducteurs — dans un bloc carré (excavatum ex quadrato) et que sa
face antérieure est inclinée parallèlement au plan de l’équateur (ad en-
clima succisum). Mais il est probable que ces deux caractères n’étaient
pas essentiels. Le cadran de Bérose, à en juger par des spécimens qui
nous ont été conservés, ne portait d’autres lignes que celles des heures1.
L’horloge solaire qui a été trouvée à Bettwiller a aussi la forme dis-
tinctive de Yhemicyclium; mais elle présente de plus le perfectionnement
apporté, selon toute apparence, à cet instrument par l’astronome grec
Eudoxe de Gnide (vers 370 avant Jésus-Christ). En d’autres termes, c’est
un hémicycle où au tracé des lignes horaires est joint celui des lignes
des saisons, de telle sorte que l’intersection de ces deux espèces de traits
produit un dessin qui rappelle la structure d’une toile d’araignée : d’où le
nom d’arachné que l’on a donné aux cadrans du système de Bérose qui
offrent cette remarquable combinaison1 2.
En effet, la surface supérieure de cette pierre, qui constitue un carré de
20 centimètres de côté, présente une cavité, considérablement dégradée,
qui à l’origine avait sans doute approximativement la forme d’un quart de
sphère (hemicyclium excavatum ex quadrato). L’intersection des parois
de cette cavité avec le plan horizontal supérieur du bloc de grès engen-
drait primitivement des arêtes vives qui étaient disposées à peu près en
demi-cercle autour de l’excavation; mais par suite des mutilations qu’a
essuyées le cadran, ces bords de l’hémicycle sont aujourd’hui tellement
émoussés sur tout leur pourtour que la ligne courbe qu’ils formaient
autrefois a presque entièrement disparu.
Par son ouverture inférieure, la cavité du cadran vient entailler la
face antérieure de la pierre, qui, lorsque celte horloge était utilisée,
devait nécessairement être tournée vers le Sud (face sud). Les plus grandes
1. Rich, Dicl. des antiq., v° Hemicyclium.
2. Vitruve, loc. cit. : Arachnen Eudoxus astrologus (dicitur invenisse), nonnidli di-
cunt Apollonium. Dionysodorus conum.ciliaque généra, et qui supra scripli sunt,
et alii plures inventa reliqnerunt, uti conarachnen. Le célèbre géomètre Apollonius
de Perga (vers 250 avant notre ère), dont il est ici question, paraît être l’inventeur non
pas de Yarachnè simple ou sphérique, mais bien de la conarachné ou toile d’araignée
conique, dont Vitruve ne nous fait pas connaître l’auteur. Il aurait ainsi appliqué au
cadran conique inventé par Dionysodore de Milo le même perfectionnement qu’Eudoxe
de Gnide avait déjà apporté au cadran sphérique de Bérose, c’est-à-dire le tracé des
lignes des saisons. G.Bayet, Des cadrans sol. coniq., p. 8.
dire que Y hemicyclium est creusé dans un carré ou — suivant certains
traducteurs — dans un bloc carré (excavatum ex quadrato) et que sa
face antérieure est inclinée parallèlement au plan de l’équateur (ad en-
clima succisum). Mais il est probable que ces deux caractères n’étaient
pas essentiels. Le cadran de Bérose, à en juger par des spécimens qui
nous ont été conservés, ne portait d’autres lignes que celles des heures1.
L’horloge solaire qui a été trouvée à Bettwiller a aussi la forme dis-
tinctive de Yhemicyclium; mais elle présente de plus le perfectionnement
apporté, selon toute apparence, à cet instrument par l’astronome grec
Eudoxe de Gnide (vers 370 avant Jésus-Christ). En d’autres termes, c’est
un hémicycle où au tracé des lignes horaires est joint celui des lignes
des saisons, de telle sorte que l’intersection de ces deux espèces de traits
produit un dessin qui rappelle la structure d’une toile d’araignée : d’où le
nom d’arachné que l’on a donné aux cadrans du système de Bérose qui
offrent cette remarquable combinaison1 2.
En effet, la surface supérieure de cette pierre, qui constitue un carré de
20 centimètres de côté, présente une cavité, considérablement dégradée,
qui à l’origine avait sans doute approximativement la forme d’un quart de
sphère (hemicyclium excavatum ex quadrato). L’intersection des parois
de cette cavité avec le plan horizontal supérieur du bloc de grès engen-
drait primitivement des arêtes vives qui étaient disposées à peu près en
demi-cercle autour de l’excavation; mais par suite des mutilations qu’a
essuyées le cadran, ces bords de l’hémicycle sont aujourd’hui tellement
émoussés sur tout leur pourtour que la ligne courbe qu’ils formaient
autrefois a presque entièrement disparu.
Par son ouverture inférieure, la cavité du cadran vient entailler la
face antérieure de la pierre, qui, lorsque celte horloge était utilisée,
devait nécessairement être tournée vers le Sud (face sud). Les plus grandes
1. Rich, Dicl. des antiq., v° Hemicyclium.
2. Vitruve, loc. cit. : Arachnen Eudoxus astrologus (dicitur invenisse), nonnidli di-
cunt Apollonium. Dionysodorus conum.ciliaque généra, et qui supra scripli sunt,
et alii plures inventa reliqnerunt, uti conarachnen. Le célèbre géomètre Apollonius
de Perga (vers 250 avant notre ère), dont il est ici question, paraît être l’inventeur non
pas de Yarachnè simple ou sphérique, mais bien de la conarachné ou toile d’araignée
conique, dont Vitruve ne nous fait pas connaître l’auteur. Il aurait ainsi appliqué au
cadran conique inventé par Dionysodore de Milo le même perfectionnement qu’Eudoxe
de Gnide avait déjà apporté au cadran sphérique de Bérose, c’est-à-dire le tracé des
lignes des saisons. G.Bayet, Des cadrans sol. coniq., p. 8.