97.9 VOYAGE de
^5.37. ment se fit de la manière suivan-
tê,
cérêmo- ï. A là tête de la procession
KieS obser-^archoient six hommes , portant
serrement dés étendards attachez à de gros-
fi'ihommT ses & longues perches , comme
peiùn. ceux que nous avions vu à nôtre
entrée, hormis qu'ils étoient ployez.
2> Quatre chevaux marchoient
de suite, dont le premier portoit
Tare & les flèches du défunt , &
les trois autres chacun une partie
de ses habits,
3 . Il venoit un de ses Domestiques?
qui étôit monté sur un beau mu-
let > & qui portoit à la main le
mendil ou turban de feu son Mai-
tre.
4. Celui-ci étoit suivi de deux
hommes , portant sur la tête des
tours, qu'ils nomment nachal^ or-
nées de grands panaches, qui dan-
soient & sautoient.
5-. On portoit huit plats de con-
fitures , ayant chacun un pain de
sucre au milieu, couvert de papier
bleu, qui eh1 la couleur de leur deuil?
& à chaque pain de sucre trois bou-
gies allumées.
6. La musique venoit ensuite,
& étoit composée de tambours de
basque&de bassins de cuivre, qu'ils
battoient tout à la fois.
7. Après la musique marchoient
plusieurs S?tssi,qui se faisoient con-
iioître par leurs turbans blancs.
8. Ensuite venoient deux troupes
de Musiciens, qui dansoient en rond,
& qui chantoient de toute leur
M O S C O V î Ë, 980
force le La illa ïllaha ^ & Y Alla 1637.
Ekbèr^ accompagnant leurs cris de
grimaces & de postures, que Sca-
ratéouthe auroit bien de la peine à
imiter.
9. Après ceux-ci suivoient trois
garçons , ayant l'épaule & je bras
droit nuds , qui s'étoient découpé
le front & le bras, en sorte que le
sang en ruisseloit.
10. Il venoit trois hommes,por-
tant chacun un arbre, où l'on avoit
attaché quelques pommes rouges
comme celles de calville, trois tres-
ses de cheveux, que les femmes du
défunt s'étoient arrachez ou cou-
pez pour marque de leur fidélité &
de leur asfliction, & quantité de
petits morceaux de papier rouge
& verd.
11. Ceux-ci précedoient immé-
diatement le corps, qui étoit por-
té par huit hommes sur les épau-
les ; & sur la bierre il y avoit une
belle vesle de soye, fourrée de ces
précieuses peaux de mouton de Bu-
char,
ix. Derrière le corps marchoient
quatre hommes, portant dans une
chaise fort élevée un jeune garçon,
qui lisoit quelques passages de s Al-
coran.
13. A la queue de la proceiTlon
se trou voient les parens & amis du
défunt, qui accompagnoient le corps
jusqu'à un certain lieu de la ville,
où il devoit demeurer jusqu'à ce
qu'on le transportât à Bandât au-
près de leurs Imans ou Saints.
/
LIVRE SIXIEME,
yant rapporté dans
le vc. livre de cet-
te Relation tout
ce que nous avons
vû dans la ville
à'IJpahan pendant
le îejour que nous
y avons fait, tout ce que nous avons
pû apprendre de l'état du Royaume
de Terfe, les coutumes du pays,
& la manière de vivre & les mœurs
de ses habitans, du moins autant
que la Relation d'un Voyage Fa pu
permettre, nous allons achever de
dire les particularitez de nôtre re-
tour & tout ce qui concerne les
AmbafTadeurs & leurs Domeftiques
jusqu'à leur arrivée dans leHolfiem.
Comme nous avions pris congé
du Roi de Terfe & de toute sa
Cour, & que nous avions tout dts-
pofé pour nôtre départ ^Ifpahan^
le
L*Auteue
s'en va rap-
porter les
parîiculari-
tez du ie-
cour des
AmbaOà-
deui s dans
le Hol-
^5.37. ment se fit de la manière suivan-
tê,
cérêmo- ï. A là tête de la procession
KieS obser-^archoient six hommes , portant
serrement dés étendards attachez à de gros-
fi'ihommT ses & longues perches , comme
peiùn. ceux que nous avions vu à nôtre
entrée, hormis qu'ils étoient ployez.
2> Quatre chevaux marchoient
de suite, dont le premier portoit
Tare & les flèches du défunt , &
les trois autres chacun une partie
de ses habits,
3 . Il venoit un de ses Domestiques?
qui étôit monté sur un beau mu-
let > & qui portoit à la main le
mendil ou turban de feu son Mai-
tre.
4. Celui-ci étoit suivi de deux
hommes , portant sur la tête des
tours, qu'ils nomment nachal^ or-
nées de grands panaches, qui dan-
soient & sautoient.
5-. On portoit huit plats de con-
fitures , ayant chacun un pain de
sucre au milieu, couvert de papier
bleu, qui eh1 la couleur de leur deuil?
& à chaque pain de sucre trois bou-
gies allumées.
6. La musique venoit ensuite,
& étoit composée de tambours de
basque&de bassins de cuivre, qu'ils
battoient tout à la fois.
7. Après la musique marchoient
plusieurs S?tssi,qui se faisoient con-
iioître par leurs turbans blancs.
8. Ensuite venoient deux troupes
de Musiciens, qui dansoient en rond,
& qui chantoient de toute leur
M O S C O V î Ë, 980
force le La illa ïllaha ^ & Y Alla 1637.
Ekbèr^ accompagnant leurs cris de
grimaces & de postures, que Sca-
ratéouthe auroit bien de la peine à
imiter.
9. Après ceux-ci suivoient trois
garçons , ayant l'épaule & je bras
droit nuds , qui s'étoient découpé
le front & le bras, en sorte que le
sang en ruisseloit.
10. Il venoit trois hommes,por-
tant chacun un arbre, où l'on avoit
attaché quelques pommes rouges
comme celles de calville, trois tres-
ses de cheveux, que les femmes du
défunt s'étoient arrachez ou cou-
pez pour marque de leur fidélité &
de leur asfliction, & quantité de
petits morceaux de papier rouge
& verd.
11. Ceux-ci précedoient immé-
diatement le corps, qui étoit por-
té par huit hommes sur les épau-
les ; & sur la bierre il y avoit une
belle vesle de soye, fourrée de ces
précieuses peaux de mouton de Bu-
char,
ix. Derrière le corps marchoient
quatre hommes, portant dans une
chaise fort élevée un jeune garçon,
qui lisoit quelques passages de s Al-
coran.
13. A la queue de la proceiTlon
se trou voient les parens & amis du
défunt, qui accompagnoient le corps
jusqu'à un certain lieu de la ville,
où il devoit demeurer jusqu'à ce
qu'on le transportât à Bandât au-
près de leurs Imans ou Saints.
/
LIVRE SIXIEME,
yant rapporté dans
le vc. livre de cet-
te Relation tout
ce que nous avons
vû dans la ville
à'IJpahan pendant
le îejour que nous
y avons fait, tout ce que nous avons
pû apprendre de l'état du Royaume
de Terfe, les coutumes du pays,
& la manière de vivre & les mœurs
de ses habitans, du moins autant
que la Relation d'un Voyage Fa pu
permettre, nous allons achever de
dire les particularitez de nôtre re-
tour & tout ce qui concerne les
AmbafTadeurs & leurs Domeftiques
jusqu'à leur arrivée dans leHolfiem.
Comme nous avions pris congé
du Roi de Terfe & de toute sa
Cour, & que nous avions tout dts-
pofé pour nôtre départ ^Ifpahan^
le
L*Auteue
s'en va rap-
porter les
parîiculari-
tez du ie-
cour des
AmbaOà-
deui s dans
le Hol-