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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1922

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Rouchès, Gabriel: Les portraits d'enfants dans l'oeuvre de Largillière
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https://doi.org/10.11588/diglit.19273#0369

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point. Dans le cas d’un simple dessin, la mention : deli-
neavit aurait figuré sur ces gravures.

Quant au quatrième portrait qui réunit à Jacques Stuart
sa jeune sœur Louise, l’original existe. Ce tableau n’a
pas la réputation qu’il mérite pour la raison qu’il est
exposé dans un musée de Londres, peu fréquenté des
visiteurs bien que contenant nombre de tableaux et de
sculptures d’un intérêt non seulement iconographique
mais artistique. J’ai nommé la Galerie nationale de por-
traits où cette toile, léguée par le comte d’Oxford en 1895,
figure sous le numéro 976. Lors d’une récente visite à ce
musée, ce tableau qui est en parfait état, m’est apparu
comme une des plus belles œuvres qu’ait laissées Largil-
lière.

Avant d’étudier les portraits dont je viens de parler, il
est nécessaire d’en évoquer les modèles et d’indiquer les
circonstances dans lesquelles Largillière fut appelé à les
représenter. Il était connu de la famille royale d’Angle-
terre, pays où il avait été à trois reprises : tout jeune, à
neuf ans, en 1565-1566 ; puis, de sa dix-huitième à sa vingt-
deuxième année, de 1674 à 1678; enfin, peu avant la révo-
lution de 1688, sans doute pour peindre les portraits de
Jacques II et de sa seconde femme, Marie-Éléonore
d’Este-Modène, épousée en 1674. On ignore ce que sont
devenus ces derniers portraits dont Smith a laissé d’assez
mauvaises gravures.

En 1688, la reine Marie, longtemps stérile, donna le
jour à un prince-héritier. Mais cette naissance, au lieu
d’enthousiasmer les Anglais, détermina en partie la révo-
lution qui éclata la même année. La reine était impopu-
laire; on prétendit que son enfant n’était pas fils du roi;
on parla même d’une supercherie qu’elle aurait imaginée.
La situation empira à tel point que cette princesse dut,
dans la nuit du 19 décembre 1688, se sauver de Londres
avec son enfant, sous la protection de Lauzun envoyé
spécialement par Louis XIV. Après une traversée dange-
reuse sous tous les rapports, les fugitifs abordèrent à
Calais et gagnèrent Versailles où, en janvier, le roi Jacques
vint les rejoindre. Louis XIV prêta le château de Saint-
Germain à ses cousins. C’est là que naquit, en 1692,
 
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