Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 2.1902/​3(1903)

DOI issue:
No 12 (1903)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24672#0097
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

91

Le savant architecte nous avait promis une notice,,
spécialement consacrée à l’interprétation de cette
œuvre; dans laquelle se trouvaient concentrés et
en quelque sorte réalisés les résultats de trente
années d’études ; la mort ne lui a pas permis de
tenir cette promesse, dont le fruit nous parvien-
dra cependant en partie, espérons-le, grâce aux
notes nombreuses qu’a laissées son auteur et dont
il pourrait nous être donné de profiter.

Cette reconstitution de Villers devait, dans
notre pensée, former le centre d’un compartiment
consacré aux abbayes de Belgique dont elle aurait
ainsi plus ou moins fait revivre les ruines. Nous
réaliserons cette idée dans la mesure du possible
en groupant autour de l'abbaye ressuscitée les pho-
tographies et représentations assez nombreuses
que nous possédons de Villers même, puis d’Orval,
d’Aulne, de Lobbes, etc. Il y manquerait le paral-
lèle projeté entre les abbayes cisterciennes et les
autres; mais tel qu’il se présentera, le groupement
aura, pensons-nous, déjà son intérêt.

Enfin la section de la Belgique monumentale
aura pour but de concentrer toutes les œuvres
originales intéressantes, peintures, aquarelles, des-
sins, que nous pourrons nous procurer dans ce
domaine. Ces œuvres, dans lesquelles nous recher-
cherons surtout la fidélité documentaire, compléte-
ront utilement nos collections de photographies;
elles nous procureront souvent la vue de monu-
ments disparus ; elles contribueront parfois, à
l’égal de portraits, à faire mieux saisir la correction
des édifices représentés ; elles donneront à ceux ci
la couleur qui en double le charme; enfin, grâce à
cette couleur même, elles viendront rompre la mo-
notonie qu’engendrerait fatalement l’uniformité de
teinte de nos épreuves photographiques.

Nous devons nous borner pour l’instant à réunir
le plus possible d’armes de l’espèce sans pouvoir
les répartir encore dans un classement méthodique
que notre transfert dans les locaux de l’aile gauche
rendra seul possible. En attendant, cette concen-
tration nous constituera déjà une tâche suffisante,
et le public en suivra certainement les progrès avec
une sympathie qui ne tardera pas, il faut l’espérer,
à se changer en concours effectifs.

L’administration des beaux arts a bien voulu
déjà nous apporter son contingent en orientant
vers notre section certains de ses achats et en
nous faisant parvenir des œuvres distinguées, telles
que de grands dessins teintés de F. Stroobant et
de délicates aquarelles du même auteur représen-
tant des sites du vieux Bruxelles.

Nous tenons de même, de la commission des
monuments, des projets de sculpture et parmi
ceux-ci toute la série de dessins de Mellery pour
la décoration sculpturale du square du Petit Sa-

blon. Les dépôts publics renferment un certain nom-
bre d’œuvres picturales relatives à notre art monu-
mental, et dont l’intérêt serait singulièrement
accru si on pouvait leur donner place chez nous
dans un milieu concordant si bien avec leur signi-
fication. Le Musée de peinture notamment, s’il
accueillait de pareilles vues, pourrait parfaitement
détacher de sa galerie dite « historique » nombre
de peintures curieuses pour l’histoire de l’art monu-
mental en Belgique et combler, en nous les con-
fiant à titre de prêt, plus d’une lacune de nos
propres collections.

Les particuliers ne manqueraient pas de suivre en
cela l’exemple du gouvernement et déjà ils le font,
témoin la collection de dessins de Puttaert, don de
MM. Eugène et Edouard Lund, héritiers de l’ar-
tiste, ainsi que de Mme Puttaert, sa veuve.

D’autres dons du même genre ne manqueront
pas de nous parvenir, nous osons l’espérer.

Enfin, et c’est sur cette bonne nouvelle que nous
terminons cet exposé, forcément un peu long,
M. Frédéric Tschaggeny vient, en son nom et au
nom de sa famille, de nous faire don de deux
tableaux de Charles Tschaggeny, particulièrement
précieux pour le but que nous nous proposons.
Us reproduisent des vues d’Anvers, l’ancienne
porte du Steen, et une cour intérieure existant
jadis non loin du port. Ce sont des œuvres
consciencieuses, respectueuses de leur sujet, con-
sacrant le souvenir de choses en-allées, traitées de
plus avec un charme de peinture tout à fait sédui-
sant, telles, en un mot, que nous devrions les sou-
haiter toutes.

Ce don déjà fort généreux comprend, en outre,
une série de croquis au crayon pris dans les can-
nets de voyage de Charles Tschaggeny et retraçant
très joliment divers coins du pays.

La famille Tschaggeny a complété son envoi par
le don d’aquarelles d’Edmond Tschaggeny repré-
sentant des sites algériens. Bien que ces derniers
morceaux ne concernent pas la Belgique monu-
mentale, nous aurons soin de les exposer momen-
tanément dans notre galerie, mais leur destination
véritable doit être évidemment le futur comparti-
ment de l’art monumental arabe, où feront très
bien ces paysages replaçant dans leur milieu les
monuments du pays et les encadrant de leur note
chaude et colorée. Nous exprimons ici encore à la
famille Tschaggeny toute notre gratitude pour sa
généreuse et patriotique action.

E. v. O.
 
Annotationen