DOI issue:
Nr. 54 (28 Février)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.26563#0073
1864. — N° 54.
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
28 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LH DIMANCHE MATIN
Les Abonnes à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DEPARTEMENTS I
10 fr. I Six mois. .
. 6 fr.
Un an
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ.
VENTE
d’une collection d’estampes.
Il y a longtemps qu’on n’a vu se produire
à l’hôtel Drouot une collection d’estampes
aussi précieuse que celle qui passera en vente
lundi 7 mars. Les cartons, que nous avons
pu visiter chez l’expert, regorgent de pièces
intéressantes par les sujets, admirables par
leur mérite, curieuses par leur rareté exces-
sive et remarquables par leur éclat et leur
belle conservation. Nous y avons retrouvé
bon nombre de ces estampes que les curieux
les plus raffinés se sont disputées avec achar-
nement aux ventes Debois, Van den Zande,
de la Salle, de Ferol, Arozarena et Dreux,
beaucoup de ces gravures portent aussi les
marques célèbres de Mariette, W. Esdaile,
Maberly, et de Fries. Quel amateur a réuni
tant d’estampes magnifiques? Nous ne le sa-
vons ; mais ce que nous pouvons affirmer
après inspection des pièces, c’est qu’elles ont
été rassemblées par un amateur au goût fin
et exercé, par un esprit élevé, sagement
éclectique, qui recherchait avec passion tout
ce qui est, en son genre, de premier ordre.
Aussi, dans cette collection, retrouvons-nous
le beau de toutes les écoles et de tous les
pays.
En fait de français, nous y avons vu Cou-
sin, Claude Lorrain, Greuze, Oudry, Bosse et
Callot.
Les écoles hollandaise et flamande y sont
représentées par des morceaux superbes de
Lucas de Leyde, de Goltzius et de Bolswert,
par des échantillons exquis de Both, de
Breenberg, de Bout, de Flamen.... Bergbem
y compte deux chefs-d’œuvre : le Joueur de
cornemuse, pièce dite : le diamant, etl'Homme
monté sur un âne. Ostade y a de nombreuses
eaux-fortes, charmantes de naïveté, parmi
lesquelles le Goûter avant les vers deTibulle.
Quant à Rembrandt, les curieux trouveront
de ce maître sublime des épreuves ayant
des bords aussi raboteux et des barbes aussi
abondantes que peuvent le désirer les plus
difficiles. Le portrait d’Utenbogaert, le Mar-
chand de mort aux rats; le Joseph racontant
ses songes, et bien d’autres pièces, donneront
motif à ces folles enchères qui font l’ébahis-
sement des philistins.
Les grands et les petits maîtres de l’Alle-
magne sont là au grand complet : Aldegre-
ver, Altdorfer, Barthélemy et Hans Sebald,
Beham, montrent leurs plus fines gravures à
côté des œuvres plus magistrales de Schon-
gauer et d’Albert Durer. Ces deux derniers
maîtres sont dignement représentés dans
cette collection où nous avons remarqué de
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
28 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LH DIMANCHE MATIN
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PARIS ET DEPARTEMENTS I
10 fr. I Six mois. .
. 6 fr.
Un an
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ.
VENTE
d’une collection d’estampes.
Il y a longtemps qu’on n’a vu se produire
à l’hôtel Drouot une collection d’estampes
aussi précieuse que celle qui passera en vente
lundi 7 mars. Les cartons, que nous avons
pu visiter chez l’expert, regorgent de pièces
intéressantes par les sujets, admirables par
leur mérite, curieuses par leur rareté exces-
sive et remarquables par leur éclat et leur
belle conservation. Nous y avons retrouvé
bon nombre de ces estampes que les curieux
les plus raffinés se sont disputées avec achar-
nement aux ventes Debois, Van den Zande,
de la Salle, de Ferol, Arozarena et Dreux,
beaucoup de ces gravures portent aussi les
marques célèbres de Mariette, W. Esdaile,
Maberly, et de Fries. Quel amateur a réuni
tant d’estampes magnifiques? Nous ne le sa-
vons ; mais ce que nous pouvons affirmer
après inspection des pièces, c’est qu’elles ont
été rassemblées par un amateur au goût fin
et exercé, par un esprit élevé, sagement
éclectique, qui recherchait avec passion tout
ce qui est, en son genre, de premier ordre.
Aussi, dans cette collection, retrouvons-nous
le beau de toutes les écoles et de tous les
pays.
En fait de français, nous y avons vu Cou-
sin, Claude Lorrain, Greuze, Oudry, Bosse et
Callot.
Les écoles hollandaise et flamande y sont
représentées par des morceaux superbes de
Lucas de Leyde, de Goltzius et de Bolswert,
par des échantillons exquis de Both, de
Breenberg, de Bout, de Flamen.... Bergbem
y compte deux chefs-d’œuvre : le Joueur de
cornemuse, pièce dite : le diamant, etl'Homme
monté sur un âne. Ostade y a de nombreuses
eaux-fortes, charmantes de naïveté, parmi
lesquelles le Goûter avant les vers deTibulle.
Quant à Rembrandt, les curieux trouveront
de ce maître sublime des épreuves ayant
des bords aussi raboteux et des barbes aussi
abondantes que peuvent le désirer les plus
difficiles. Le portrait d’Utenbogaert, le Mar-
chand de mort aux rats; le Joseph racontant
ses songes, et bien d’autres pièces, donneront
motif à ces folles enchères qui font l’ébahis-
sement des philistins.
Les grands et les petits maîtres de l’Alle-
magne sont là au grand complet : Aldegre-
ver, Altdorfer, Barthélemy et Hans Sebald,
Beham, montrent leurs plus fines gravures à
côté des œuvres plus magistrales de Schon-
gauer et d’Albert Durer. Ces deux derniers
maîtres sont dignement représentés dans
cette collection où nous avons remarqué de