1864. —N° 63.
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
Ier mai.
LA
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN
Les Abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an
PARIS ET DEPARTEMENTS :
. . 10 fr. I Six mois.
6 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ.
LE SALON DE 1864.
A l’heure où paraissent ces lignes, le palais des
Champs-Elysées est bien près d’ouvrir ses portes.
Peut-on dire que ce moment soit impatiemment
attendu? La foule se tient-elle prête à envahir
les galeries, à la recherche d’un chef-d’œuvre?
Nous n’en croyons rien. L’opinion publique n’at-
tend pas beaucoup du salon de 1864, et, à en juger
par une rapide visite, le salon de 1864 ne trom-
pera pas l’attente de l’opinion publique. Il serait
superflu d’v porter des espérances folles,-une
passion fiévreuse, un enthousiasme trop vivement
excité. On n’y trouvera en effet ni les éléments
d’une lutte ardente, ni l’occasion de théories
nouvelles, ni l’attrait du scandale. L’intérêt que
nous paraît présenter le salon de 1864 est un
intérêt tranquille. Entrons-y comme dans une
collection un peu mêlée où la médiocrité remplit
les vides. Après tout, l’agrément prévaudra, si
nous avons soin de ne pas laisser nos regards
errer à l’aventure.
Le salon d’entrée n’offre ni batailles émouvantes
ni grandes pages d’histoire. 51. Yvon est absent.
M. Pils, longtemps malade, n’a pu terminer son
œuvre, commencée depuis plus d’un an. Cepen-
dant les vastes toiles ne manquent pas. Mais, à
part XAutomne, de M. Puvis de Chavanne, et
deux pages de la vie de saint François de Salles,
que M. Jobbé Duvala pu signer sans déroger,
c’est au rang inférieur, dans le feuilleton de l’art,
qu’on trouvera mieux à se satisfaire. Yoici d’abord
le tableau tant désiré, attendu, promis, retiré,
rendu, repris, et enfin exposé, VEmpereur à Sol-
ferino, de M. Meissonier. D'autres toiles mili-
taires lui font cortège, signées des noms de
MM. Protais, Hersent, Beaume, Devedeux, Ilte Bel-
langé. Ailleurs, Y Aurore, de M. Hamon, nous
sourit à coté du Louis XIV et Molière, de
M. Vetter. Le paysage surtout se montre là avec
les meilleures perles de son écrin. MM. Corot,
Rousseau, Cabat, Français, Paul Huet, Daubigny,
Lanoue, et feu Desjobert, les œuvres tour à tour
charmantes et puissantes de ces maîtres suffiraient
à faire du salon d’entrée la pièce la mieux meu-
blée de l’Exposition.
Les galeries de droite s’ouvrent par la lettre D.
On y rencontre successivement d’autres paysages
de M. Daubigny père et de M. Daubigny fils, un
très-joli sujet de genre de M. De Jonghe (Dévo-
tion), puis l’Ève, de M. Faure, YAchélaüs, de
M. Pierre Dupuis, Y Hospitalité, de M. Dauban,
et le portrait multiple où M. Fantin a groupé,
non pas les amis, mais les dévoués d’Eugène De-
lacroix ; le Simoun, de M. Fromentin, la Danse
du ventre, de M. Gérôme, appelée à un succès de
scandale, des portraits de M. Giaccomotti et de
M. Hébert. Les paysagistes y sont en grand
nombre, 5151. De Cock, Fanart, Flahaut, Girardon,
Gassies, Héreau, Hagemann, Harpignies, Hano-
teau, Jongkind; et, parmi les peintres du genre,
on retrouve tous les noms .aimés du public,
MM. Guillemin, Fortin, Éd. Frère, Dargelas et
Duverger, Fichel, Hillemacher.
Le salon de l’extrémité occidentale, réservé
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
Ier mai.
LA
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN
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Un an
PARIS ET DEPARTEMENTS :
. . 10 fr. I Six mois.
6 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ.
LE SALON DE 1864.
A l’heure où paraissent ces lignes, le palais des
Champs-Elysées est bien près d’ouvrir ses portes.
Peut-on dire que ce moment soit impatiemment
attendu? La foule se tient-elle prête à envahir
les galeries, à la recherche d’un chef-d’œuvre?
Nous n’en croyons rien. L’opinion publique n’at-
tend pas beaucoup du salon de 1864, et, à en juger
par une rapide visite, le salon de 1864 ne trom-
pera pas l’attente de l’opinion publique. Il serait
superflu d’v porter des espérances folles,-une
passion fiévreuse, un enthousiasme trop vivement
excité. On n’y trouvera en effet ni les éléments
d’une lutte ardente, ni l’occasion de théories
nouvelles, ni l’attrait du scandale. L’intérêt que
nous paraît présenter le salon de 1864 est un
intérêt tranquille. Entrons-y comme dans une
collection un peu mêlée où la médiocrité remplit
les vides. Après tout, l’agrément prévaudra, si
nous avons soin de ne pas laisser nos regards
errer à l’aventure.
Le salon d’entrée n’offre ni batailles émouvantes
ni grandes pages d’histoire. 51. Yvon est absent.
M. Pils, longtemps malade, n’a pu terminer son
œuvre, commencée depuis plus d’un an. Cepen-
dant les vastes toiles ne manquent pas. Mais, à
part XAutomne, de M. Puvis de Chavanne, et
deux pages de la vie de saint François de Salles,
que M. Jobbé Duvala pu signer sans déroger,
c’est au rang inférieur, dans le feuilleton de l’art,
qu’on trouvera mieux à se satisfaire. Yoici d’abord
le tableau tant désiré, attendu, promis, retiré,
rendu, repris, et enfin exposé, VEmpereur à Sol-
ferino, de M. Meissonier. D'autres toiles mili-
taires lui font cortège, signées des noms de
MM. Protais, Hersent, Beaume, Devedeux, Ilte Bel-
langé. Ailleurs, Y Aurore, de M. Hamon, nous
sourit à coté du Louis XIV et Molière, de
M. Vetter. Le paysage surtout se montre là avec
les meilleures perles de son écrin. MM. Corot,
Rousseau, Cabat, Français, Paul Huet, Daubigny,
Lanoue, et feu Desjobert, les œuvres tour à tour
charmantes et puissantes de ces maîtres suffiraient
à faire du salon d’entrée la pièce la mieux meu-
blée de l’Exposition.
Les galeries de droite s’ouvrent par la lettre D.
On y rencontre successivement d’autres paysages
de M. Daubigny père et de M. Daubigny fils, un
très-joli sujet de genre de M. De Jonghe (Dévo-
tion), puis l’Ève, de M. Faure, YAchélaüs, de
M. Pierre Dupuis, Y Hospitalité, de M. Dauban,
et le portrait multiple où M. Fantin a groupé,
non pas les amis, mais les dévoués d’Eugène De-
lacroix ; le Simoun, de M. Fromentin, la Danse
du ventre, de M. Gérôme, appelée à un succès de
scandale, des portraits de M. Giaccomotti et de
M. Hébert. Les paysagistes y sont en grand
nombre, 5151. De Cock, Fanart, Flahaut, Girardon,
Gassies, Héreau, Hagemann, Harpignies, Hano-
teau, Jongkind; et, parmi les peintres du genre,
on retrouve tous les noms .aimés du public,
MM. Guillemin, Fortin, Éd. Frère, Dargelas et
Duverger, Fichel, Hillemacher.
Le salon de l’extrémité occidentale, réservé