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La chronique des arts et de la curiosité — 1864

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Nr.57 (20 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26563#0097
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i 864- — N° 57.

AjS ,ou VujuJZ &Cl

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

C4—■

AA

30 Mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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PARIS ET DEPARTEMENTS 1

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

NOTICE DE LA VENTE CHAUDOIR

Le catalogue de la collection d’estampes du
baron Stanislas de Chaudoir, dont la vente
commence le k avril, est précédé de cette
notice par M. Charles Blanc :

L’amateur dont les estampes sont décrites dans
le présent Catalogue, M. le baron de Chaudoir,
a été un homme éminemment distingué, qui a
eu la faculté d’aimer et d’apprécier toutes les
belles choses avec le pouvoir de s’en procurer un
grand nombre, et qui a possédé ainsi les deux
genres de fortune nécessaires pour composer des
collections d’objets d’art : le goût et l’argent. Le
goût est, cela va sans dire, la plus rare de ces
deux conditions. Ceux qui en sont doués l’exer-
cent d’ordinaire sur telle ou telle branche de la
curiosité : M. de Chaudoir l’a exercé dans pres-
que tous les genres. Il a collectiofiné des ta-
bleaux, des dessins, des gravures, des livres,
des monnaies, des médailles, et en général tout
ce qui porte un caractère historique, cherchant
dans la beauté un enseignement, et voulant s’é-
clairer l'a où d’autres se contentent de jouir.

Les Français qui voyagent à l’étranger enten-
dent parler souvent de familles considérées et
riches, dont le nom, plus ou moins altéré, les
intrigue par son origine évidemment française.
Ce sont des familles protestantes qui ont émigré

à la révocation de l’édit de Nantes, et qui ont
dispersé en Europe leur croyance et leur indus-
trie. M. de Chaudoir appartenait k une de ces
familles. Ses aïeux étaient allés chercher un re-
fuge en Pologne. Au xvme siècle, sous le roi
Stanislas-Auguste, la fortune des siens fut com-
plètement rétablie. C’était le temps des souve-
rains aimables et des rois philosophes. Stanislas-
Auguste, qui prenait tant de plaisir à la
compagnie des lettrés, connut le grand-père de
notre amateur et l’aida généreusement à relever
la situation de sa famille. Devenu riche et natu-
ralisé Polonais, M. de Chaudoir alla se fixer en
Ukraine. C’est là que son petit-fils a formé ses
collections de gravures, de tableaux, de mé-
dailles, ou plutôt c’est là qu’il les a réunies, car
on pense bien que le commerce des objets d’art
ne devait pas être très-actif en Ukraine. Il fallut
à M. de Chaudoir bien des voyages d’abord, en-
suite une correspondance suivie avec les ama-
teurs et les marchands de l’Europe pour composer
et accroître peu à peu un cabinet dont le carac-
tère dominant devait êire l’universalilé.

Passionné pour l’archéologie, désireux de
s’instruire, il avait rassemblé de préférence tout
ce qui représente les faits et les mœurs, tout ce
qui peint l’histoire. Il pensait avec raison que
les artistes sont les historiens les plus fidèles de
leur temps, parce qu’ils le sont involontairement
et sans y penser. L’œuvre d’Albert Durer, par
exemple, était pour lui un livre mystérieux et
profond où il lisait toutes les pensées de l’Alle-
magne. Les eaux-fortes de Rembrandt lui révé-
laient la poésie septentrionale et renfermaient
tout le génie de la Hollande. Les manières noires
des.Earlom, des Green, des Smith, lui rappe-
 
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