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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 6 (5 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0053
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46

LA CHRONIQUE DES ARTS

CONCOURS ET EXPOSITIONS

Dans la séance des représentants belges,
du 26 janvier, il a été question de l’organisa-
tion, en 1880, d’une exposition internationale
des beaux-arts, à Bruxelles, Cette exposi-
tion serait rétrospective et représenterait le
mouvement artistique du monde entier
depuis la dernière exposition de Londres. Elle
coïnciderait avec l’inauguration du palais des
Beaux-Arts, que l’on construit en ce moment,
et avec le cinquantième anniversaire de l’in-
dépendance de la Belgique.

La question n’a point été résolue définitive-
ment, le gouvernement doit auparavant négo-
cier avec les municipalités de Gand et
d’Anvers.

L’Exposition artistique qui a été organisée
à Anvers, au profit des inondés du Midi,
vient d’être transférée à Bruxelles. Elle a été
ouverte au public le mardi 1er février, à onze
heures du matin, dans le local du Salon de
1865, place du Petit-Sablon.

Quatre cent cinquante artistes belges ont
concouru à cette exposition qui offre un grand
intérêt artistique et qui est en même temps
un grand acte philanthropique.

Nul doute qu’à ce double point de vue
l’œuvre ne rencontre à Bruxelles les mêmes
sympathies et le même succès qu’à Anvers.

NOUVELLES

AYeddo (Japon), a été fondée une Uni-
versité des beaux-arts. Le gouvernement ja-
ponais s’est adressé à l’Itahe pour avoir des
professeurs destinés aux trois chaires de des-
sin architectural, d’ornementation et de sculp-
ture-peinture. Ces professeurs, qui s’engagent
pour une période de cinq années, recevront
un traitement de 20.000 francs par an, outre
le logement, et Je payement de leurs frais de
voyage.

Samedi dernier, on a hissé la statue en
bronze de Palmerston sur son socle en gra-
nit, dans Parliament square.

La statue représente l’éminent homme
d’Etat dans la pose qu'il avait habituellement
en faisant un discours à la Chambre.

Comme -celle de lord Derby, qui est tout à
côté, elle fait face à la cour du palais. Jusqu’ici
il n’y a pas d’inscription sur le socle.

Le monument sera inauguré à l’ouverture
du Parlement.

Le pape vient de choisir plusieurs objets
d’art d’une grande valeur qui seront envoyés
à l’Exposition universelle de Philadelphie. On
cite, entre autres, deux tableaux en mosaïque
et des tapisseries exécutés par les artistes du
Vatican. L’une de ces mosaïques représente la
Madonna délia Seggiola (la Vierge à la Chaise),
de Raphaël, dont l’original se trouve au palais
Pitti, à Florence ; l’autre est une copie de la

Madonna del Sassoferratto. Les tapisseries re-
présentent sainte Agnès sur le bûcher.

Un steamer des Etats-Unis, le Supply, vien-
dra prendre à Civita-Vecchia les œuvres des
artistes romains en même temps que le monu-
ment élevé à la mémoire des marins qui ont
succombé pendant la guerre de sécession pour
la défense de l’Union.

LE RAPPORT DE M. CHARTON

SUR LA

DIRECTION DES BEAUX-ARTS

Nous recevons d’un de nos abonnés la lettre
suivante que nous nous empressons de pu-
blier :

Monsieur le rédacteur en chef,

Bien que le temps ne soit guère aux discussions
théoriques, permettez-moi de vous adresser quel-
ques observations au sujet du remarquable rap-
port fait, par M. Ed. Charton, sur la « Direction
des beaux-arts. «

Lorsqu’il examine ce qu’a été le service des
beaux-arts dans le passé, ce que ce service montre
d’incertain aujourd’hui, et ce qu’il devrait être à
l’avenir, l’honorable rapporteur de la Commission
de l’Assemblée nationale nous semble n’envisager
qu’une partie de la question.

Que l’on scinde ce que l’on appelle le bureau
des beaux-arts en bureau d’enseignement et en
bureau d’encouragement, que l’on rétablisse la
surintendance des beaux-arts telle qu’elle était
sous l’Empire, que l’on rétablisse même le minis-
tère des beaux-arts tel que ce même Empire
l’avait institué, ce service restera toujours privé
de la plus naturelle et de la plus nécessaire en
même temps que de la plus élevée de ses attribu-
tions. Le droit, sinon la possibilité, de décorer les
édifices publics ne lui appartient pas.

Les monuments civils ressortissent, en effet, au
ministère des travaux publics et les monuments
religieux au ministère des cultes, sans parler de
ceux qui appartiennent aux communes. Aussi,
lorsque la direction des beaux-arts a commandé
des travaux de peinture ou de sculpture dans plu-
sieurs de ces édifices, elle n’a pu le faire que du
consentement du directeur des bâtiments civils,
ou du directeur des cultes, qui a les édifices dio-
césains dans ses attributions.

Ces monuments échappaient également à l’ac-
tion du surintendant des beaux-arts, et même du
ministre des beaux-arts sous l’Empire.

Quel qu’ait donc été le nom plus ou moins
pompeux dont on a décoré son chef, quel que soit
aujourd’hui celui qu’on lui donne, le service des
beaux-arts n’est, en définitive, que ce que l’on a
appelé un peu brutalement : un bureau de men-
dicité. La direction morale des beaux-arts lui
échappe, si tant est que les beaux-arts puissent
être dirigés, en ce sens qu’elle ne peut comman-
der de grands travaux qui, seuls, peuvent les
maintenir à un certain niveau.

Cela étant, il semblerait naturel de rétablir quel-
 
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