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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 8 (19 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0068
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N» S. — 1876.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

ig février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. 12 fr. J Six mois. 8 fr.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

EXPOSITION DU CERCLE DE LA PLACE VENDOME

L’exposition annuelle du Cercle de l’Union
artistique, qui vient d’ouvrir, rappelle et égale
ses aînées. C’est toujours, avec les mêmes
noms, la même réunion, discrète et choisie,
de petites toiles et de petits sujets. Elle est
comme la menue monnaie et l’avant-goût de
la grande exhibition des Champs-Elysées. Les
combattants du mois de mai s’essayent ici et
tâtent le terrain. Bien peu manquent à ce
premier rendez-vous.

Entre les plus fidèles et les plus goûtés,
nous citerons MM. Carolus Duran, Détaillé et
de Nittis.

M. Carolus Duran expose deux portraits.
D est à peine besoin de dire que ce sont deux
jeunes et jolies femmes : l’une, assise et de de-
mi-profil, enveloppée de mousseline blanche
par-dessus une robe de soie blanche ; l’autre,
debout, en robe de satin noir ; l’une blonde et
l’autre brune ; l’une, délicatement silhouettée
sur un fond vert assombri, tournant au vert
olive ; l’autre, hardiment en relief et en pleine
lumière sur un beau fond cerise. Nous retrou-
vons dans ces deux portraits les qualités ordi-
naires du peintre, un charme extrême de vie
et de fraîcheur dans le ton des chairs, une
adresse merveilleuse, sans égale, à peindre
les étoffes. On ne saurait, en effet, rendre
mieux la transparence nacrée de la peau, dans
les mains de la femme en blanc, et les cassu-
res brillantes du satin, dans la robe de la
femme en noir.

Le Parlementaire, de M. Détaillé, est un
excellent petit tableau, l’un des plus justes de
dessin et d’expression, l’un des plus solides de
facture qu’il ait peints. L’épisode est sans pré-
tention aucune, c’est tout simplement un

groupe de trois hommes à cheval, un capi-
taine d’état-major, un trompette et un porte-
fanion, qui descendent à mi-côte un chemin
raviné ; mais il est traité avec une si parfaite
sincérité, une observation si exacte et en
même temps une si heureuse liberté de touche,
qu’il nous intéresse infiniment plus que tel au-
tre tableau très-cherché et très-composé de
M. Détaillé. Nous l’estimons, par exemple, un
plus haut prix que le Hangar crénelé, qu’il
expose en même temps. Celui-ci est un tableau
plus fini, plus habile peut-être, mais dont la
mise en œuvre très-étudiée nous plaît moins.

Charmant aussi, et à tous égards, est le ta-
bleau de M. de Nittis, les Environs de Pompeï
après la pluie, dans lequel, malgré le vif so-
leil qui vient de chasser au loin les nuages,
dont on voit encore les épais remous à l’ho-
rizon, on sent si bien que l’air, les plan-
tes et la terre sont encore saturés d’humi-
dité. S’il nous vient à la pensée, devant cette
œuvre colorée, chatoyante, lumineuse, que les
lauriers posthumes de Fortuny ont dû empê-
cher M. de Nittis de dormir, nous devons dire
aussi que M. de Nittis, l’auteur très-illustre de
la Diligence jaune, reste toujours bien plus
gras, bien plus souple de pinceau, bien plus
franc et bien plus harmonieux d’aspect, et,
pour tout dire, bien plus peintre. Il serait dif-
ficile de voir quelque chose de plus déli-
cieusement frais que les figures des deux pe-
tites filles qui, sur le premier plan, s’épa-
nouissent au milieu des courges en fleurs.

A ces noms il convient d’ajouter ceux de
MM. Jules Lefèvre, dont les deux envois, un
Portrait d'enfant etjune Étude de baigneuse, sont
d’une qualité si fine ; de Gironde, qui a exposé
un.portrait très-ressemblant et très-vaillam-
ment peint de l’excellent guitariste Bosch;
Leloir, Jundt, Protais, dont l’envoi est avec
justice très-remarqué; Worms, Philippe Rous-
seau et, parmi les paysagistes, Mesgrigny,
Gosselin, etSégé, dont le Trèfle incarnat sem-
ble une belle variation en majeur sur le thème
 
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