DOI Heft:
Nr. 33
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0291
284
LA CHRONIQUE DES ARTS
* * On annonce la mort à Londres, à l’âge
de quatre-vingt-six ans, de Joseph Marryat,
auteur de l'Histoire des faïences et porcelaines,
un des ouvrages les plus importants qui aient
été publiés sur l’art céramique.
INVENTAIRE DES RICHESSES D’ART DE LA FRANCE
l«r JUILLET
Monsieur le Préfet,
En 1874 un de mes prédécesseurs décida qu’un
inventaire général des richesses d’art de la France
serait dressé par les soins de l’Administration des
beaux-arts. Une commission spéciale fut chargée
d’organiser ce vaste travail et d’en surveiller l’im-
pression ; elle se mit à l’œuvre immédiatement et,
dans peu de temps, paraîtront à la fois les pre-
miers volumes des quatre séries dont se compo-
sera la publication : Monuments civils et religieux
de Paris ; Monuments civils et religieux des dé-
partements. Les différentes pièces et les spécimens
que je vous envoie sous ce pli, vous permettront
de juger de l’étendue de l’entreprise, de son im-
portance au point de vue national, des services
qu’elle doit rendre aux artistes, aux historiens,
aux érudits dans tous genres.
Une publication si considérable ne pourrait
toutefois être menée à bonne fin, si nous ne de-
vions compter, dans les départements, pour les
travaux préparatoires, sur le concours actif de
toutes les personnes qui, par profession ou par
goût, s’y occupent de l’histoire des beaux-arts.
Déjà mon administration a demandé à MM. les
conservateurs des musées départementaux et à
MM. les archivistes, de lui faire parvenir les ca-
talogues complets des collections dont ils ont la
garde. La plupart ont déjà répondu à cet appel, et
leur travail est entre les mains de la Commis-
sion.
Mais l’établissement du catalogue des objets
d'art innombrables conservés dans les églises,
mairies, hospices et tous autres monuments pu-
blics que les musées, ne présente pas évidemment
lés mêmes facilités, parce que les personnes pré-
posées à leur garde n’ont point toujours une
compétence spéciale pour en apprécier la va-
leur.
Dans cette circonstance, j’ai pensé, Monsieur
le Préfet, que mon administration trouverait des
collaborateurs naturels et empressés dans les
membres des Sociétés savantes et des Sociétés
des beaux-arts si nombreuses aujourd’hui en pro-
vince, lesquelles, ayant surtout pour objet l’étude
des monuments locaux, auraient sans doute peu
de chose à faire pour réunir en peu de temps tous
les matériaux qui nous sont nécessaires. Je viens
donc vous prier de vouloir bien me faire savoir
quelles sont les académies, sociétés savantes, so-
ciétés de beaux-arts, etc., actuellement organisées
dans votre département, avec qui l’administration
des beaux-arts pourrait établir des communica-
tions à ce sujet. Vous pouvez dès aujourd’hui
communiquer à ces diverses sociétés la présente
circulaire en leur demandant si leur intention est
de prendre part à ce grand travail, et en les pré-
venant d’ailleurs que toutes les monographies pu-
bliées dans l’inventaire général porteront la signa-
ture de leurs auteurs.
En me communiquant le résultat de vos démar-
ches, vous voudrez bien en même temps me faire
connaître : 1° la date de fondation de ces diverses
sociétés, les noms de leurs présidents, vice-prési-
dents et secrétaires ; 2° votre avis sur la réparti-
tion qu’il conviendrait de faire du travail entre
elles ; 3° tous les renseignements qu’il vous aura
été possible de vous procurer, soit sur les publi-
cations déjà faites pouvant servir de base à l’in-
ventaire dans votre département, soit sur les per-
sonnes qui vous paraîtraient, à défaut ou en de-
hors de ces sociétés, les plus capables de nous
prêter une collaboration utile.
Je saisis cette occasion pour vous informer que
mou intention est d assimilerg dans l’avenir, les
sociétés qui, sous divers titres, s’occupent de l’en-
couragement des beaux-arts, aux académies et
sociétés savantes qui correspondent déjà avec le
ministère de l’instruction publique. Les s ciétés
des Amis des arts ou Sociétés des beaux-arts dont
vous aurez constaté l’organisation sérieuse et que
vous croirez devoir signaler à mon intérêt, seront
donc, dès l’année prochaine, appelées à prendre
part à la réunion solennelle des Sociétés savantes
qui a lieu chaque année à Paris, ainsi qu’aux ré-
compenses qui y sont distribuées.
Je vous serai obligé de vouloir bien me donner,
aussi promptement que possible, réponse aux di-
verses questions contenues dans la présenté circu-
laire. «
Recevez, Monsieur le Préfet, etc.
Le Ministre de l’Instruction publique
et des Beaux-Arts,
Waddington.
Nous extrayons, d’autre part, d’une lettre ■
adressée par le ministre des cultes, le 5
octobre, à tous les évêques de France, le
passage suivant qui en résume l’objet.
J’ajouterai, Monseigneur, que la rédaction d’un
semblable inventaire assurera la conservation des
monuments précieux, et fera sortir de l’oubli des
œuvres remarquables qui n’ont pas été appréciées
jusqu’à ce jour à leur véritable valeur. Ce 'grand
travail est aujourd’hui commencé ; l’inventaire des
monuments civils de nos provinces est en cours
de publication, et grâce aux instructions de Son
Eminence le cardinal Guibert, ainsi qu’aux dispo-
sitions prises par MM. les curés de Paris, l’étude
des églises de cette ville est terminée et sous
presse; Votre Grandeur trouvera même, dans les
documents joints à cette circulaire, l’inventaire de
1 église de Saint-Germain-l’Auxerrois. La direction
des Beaux-Arts se propose d’entreprendre immé-
diatement l’examen et la description des objets
d’art conservés dans les cathédrales, églises et
chapelles des autres diocèses, et elle désire que je
1 Cette assimilation avait été demandée par M le di-
recteur des Beaux-Arts dans un rapport au ministre daté
du 28 avril.
LA CHRONIQUE DES ARTS
* * On annonce la mort à Londres, à l’âge
de quatre-vingt-six ans, de Joseph Marryat,
auteur de l'Histoire des faïences et porcelaines,
un des ouvrages les plus importants qui aient
été publiés sur l’art céramique.
INVENTAIRE DES RICHESSES D’ART DE LA FRANCE
l«r JUILLET
Monsieur le Préfet,
En 1874 un de mes prédécesseurs décida qu’un
inventaire général des richesses d’art de la France
serait dressé par les soins de l’Administration des
beaux-arts. Une commission spéciale fut chargée
d’organiser ce vaste travail et d’en surveiller l’im-
pression ; elle se mit à l’œuvre immédiatement et,
dans peu de temps, paraîtront à la fois les pre-
miers volumes des quatre séries dont se compo-
sera la publication : Monuments civils et religieux
de Paris ; Monuments civils et religieux des dé-
partements. Les différentes pièces et les spécimens
que je vous envoie sous ce pli, vous permettront
de juger de l’étendue de l’entreprise, de son im-
portance au point de vue national, des services
qu’elle doit rendre aux artistes, aux historiens,
aux érudits dans tous genres.
Une publication si considérable ne pourrait
toutefois être menée à bonne fin, si nous ne de-
vions compter, dans les départements, pour les
travaux préparatoires, sur le concours actif de
toutes les personnes qui, par profession ou par
goût, s’y occupent de l’histoire des beaux-arts.
Déjà mon administration a demandé à MM. les
conservateurs des musées départementaux et à
MM. les archivistes, de lui faire parvenir les ca-
talogues complets des collections dont ils ont la
garde. La plupart ont déjà répondu à cet appel, et
leur travail est entre les mains de la Commis-
sion.
Mais l’établissement du catalogue des objets
d'art innombrables conservés dans les églises,
mairies, hospices et tous autres monuments pu-
blics que les musées, ne présente pas évidemment
lés mêmes facilités, parce que les personnes pré-
posées à leur garde n’ont point toujours une
compétence spéciale pour en apprécier la va-
leur.
Dans cette circonstance, j’ai pensé, Monsieur
le Préfet, que mon administration trouverait des
collaborateurs naturels et empressés dans les
membres des Sociétés savantes et des Sociétés
des beaux-arts si nombreuses aujourd’hui en pro-
vince, lesquelles, ayant surtout pour objet l’étude
des monuments locaux, auraient sans doute peu
de chose à faire pour réunir en peu de temps tous
les matériaux qui nous sont nécessaires. Je viens
donc vous prier de vouloir bien me faire savoir
quelles sont les académies, sociétés savantes, so-
ciétés de beaux-arts, etc., actuellement organisées
dans votre département, avec qui l’administration
des beaux-arts pourrait établir des communica-
tions à ce sujet. Vous pouvez dès aujourd’hui
communiquer à ces diverses sociétés la présente
circulaire en leur demandant si leur intention est
de prendre part à ce grand travail, et en les pré-
venant d’ailleurs que toutes les monographies pu-
bliées dans l’inventaire général porteront la signa-
ture de leurs auteurs.
En me communiquant le résultat de vos démar-
ches, vous voudrez bien en même temps me faire
connaître : 1° la date de fondation de ces diverses
sociétés, les noms de leurs présidents, vice-prési-
dents et secrétaires ; 2° votre avis sur la réparti-
tion qu’il conviendrait de faire du travail entre
elles ; 3° tous les renseignements qu’il vous aura
été possible de vous procurer, soit sur les publi-
cations déjà faites pouvant servir de base à l’in-
ventaire dans votre département, soit sur les per-
sonnes qui vous paraîtraient, à défaut ou en de-
hors de ces sociétés, les plus capables de nous
prêter une collaboration utile.
Je saisis cette occasion pour vous informer que
mou intention est d assimilerg dans l’avenir, les
sociétés qui, sous divers titres, s’occupent de l’en-
couragement des beaux-arts, aux académies et
sociétés savantes qui correspondent déjà avec le
ministère de l’instruction publique. Les s ciétés
des Amis des arts ou Sociétés des beaux-arts dont
vous aurez constaté l’organisation sérieuse et que
vous croirez devoir signaler à mon intérêt, seront
donc, dès l’année prochaine, appelées à prendre
part à la réunion solennelle des Sociétés savantes
qui a lieu chaque année à Paris, ainsi qu’aux ré-
compenses qui y sont distribuées.
Je vous serai obligé de vouloir bien me donner,
aussi promptement que possible, réponse aux di-
verses questions contenues dans la présenté circu-
laire. «
Recevez, Monsieur le Préfet, etc.
Le Ministre de l’Instruction publique
et des Beaux-Arts,
Waddington.
Nous extrayons, d’autre part, d’une lettre ■
adressée par le ministre des cultes, le 5
octobre, à tous les évêques de France, le
passage suivant qui en résume l’objet.
J’ajouterai, Monseigneur, que la rédaction d’un
semblable inventaire assurera la conservation des
monuments précieux, et fera sortir de l’oubli des
œuvres remarquables qui n’ont pas été appréciées
jusqu’à ce jour à leur véritable valeur. Ce 'grand
travail est aujourd’hui commencé ; l’inventaire des
monuments civils de nos provinces est en cours
de publication, et grâce aux instructions de Son
Eminence le cardinal Guibert, ainsi qu’aux dispo-
sitions prises par MM. les curés de Paris, l’étude
des églises de cette ville est terminée et sous
presse; Votre Grandeur trouvera même, dans les
documents joints à cette circulaire, l’inventaire de
1 église de Saint-Germain-l’Auxerrois. La direction
des Beaux-Arts se propose d’entreprendre immé-
diatement l’examen et la description des objets
d’art conservés dans les cathédrales, églises et
chapelles des autres diocèses, et elle désire que je
1 Cette assimilation avait été demandée par M le di-
recteur des Beaux-Arts dans un rapport au ministre daté
du 28 avril.