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La chronique des arts et de la curiosité — 1881

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Nr. 42 (31 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17397#0340
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LA CHRONIQUE DES À RTS

nous le disions il y a quelques jours à propos
des dons récents faits à nos musées nationaux,
ce sont là de grands exemples qui ne sauraient
manquer d'être suivis. Et nous demandons que
l'on se hâte de mettre les salles du Louvre en
ëtat de faire bon accueil à ceux qui font ces
actes de patriotisme.

M. le ministre des arts vient de faire
connaître à l'Institut que tous les membres
des cinq académies ont droit, de leur vivant,
à leur buste en marbre.

Voilà du travail sur la planche pour les
sculpteurs.

Plusieurs membres du cercle artistique
de la Seine ont fait une démarche auprès du
ministre des arts pour lui demander d'attri-
buer à M. Manet une d«s croix dont il dispose,
comme conse'cration de l'opinion e'misc par
les artistes à l'issue du Salon dernier.

Tout en se montrant très favorable à cette
nomination, le ministre des arts a dit que le
nombre des croix dont il dispose était telle-
ment restreint, qu'il se verrait probablement
obligé d'ajourner toute promotion, sauf celle
de M. Emile Augier, en qui il veut honorer
les auteurs dramatiques, et pour lequel il a
demandé une croix de grand-officier.

Le ministre des arts vient de nommer
M. Liouville, député, et M. Bruyerre, archi-
tecte, membres de la commission des monu-
ments historiques.

M. Antonin Proust doit se rendre pro-
chainement à Roubaix, pour s'entendre avec
la municipalité de cette ville sur les détails
de l'installation de l'Ecole des beaux-arts in-
dustriels qui va y être fondée.

DOCUMENTS OFFICIELS

ENQUÊTE SUR LES INDUSTRIES D'ART.

Le Journal officiel a publié mardi le rap-
port suivant du ministre des arts au président
de la République :

Monsieur le président,
L'attention du Gouvernement a été depuis long-
temps appelée sur la situation de nos ouvriers et
do nos industries d'art. Dans les rapports présentés
au nom des différentes sections françaises a l'issue
de chacune des expositions universelles qui ont
eu lieu depuis trente ans, les hommes les plus au-
torités ont constaté que non seulement l'insuffi-
sance des moyens d'enseignement était un obsta-
cle au développement de nos industries artistiques,
mais que la substitution de la machine-outil au
travail purement manuel et les conditions faites
aux ouvriers par l'extension du régime du patro-
nage étaient également de nature à nuire à ce dé-
veloppement.

En ce qui concerne l'amélioration des moyens
d'enseignement, je me propose, monsieur le pré-
sident, de présenter au Parlement, dès l'ouverture
de la session, à côté d'un projet de loi qui déter-

minera les exigences et fixera les méthodes de
l'enseignement des arts, un autre projet de loi qui
confondra dans une même organisation toutes nos
écoles d'art, depuis les écoles dites des beaux-arts
jusqu'aux écoles primaires, où, d'accord avec mon
collègue de l'instruction publique, j'ai l'intention
d'introduire l'obligation de l'enseignement des
principes généraux et élémentaires du dessin.

Mais en même temps que ces projets seront
soumis à l'approbation des Chambres, je crois,
mousieur le président, qu'il est utile d'instituer
une commission qui puisse apporter au Parlement
les résultats d'une enquête loyale et complète sur
la situation de nos ouvriers et de nos industries
d'art.

Cette commission serait présidée à Paris par le
ministre et clans les départements par les préfets.
Les maires et les présidents des chambres de com-
merce en feraient partie de droit.

Elle recueillerait fidèlement les dépositions de
tous ceux qui sont intéressés à voir élucider une
question qui intéresse à un si haut degré la pros-
périté de la France. Et c'est sur les conclusions
de cette enquête que le Gouvernement pourrait
indiquer les mesures législatives et administratives
qu'il y aurait lieu de prendre dans l'intérêt commun.
J'ai donc l'honn eur,monsieur le présideut, de
j soumettre à votre approbation le projet de décret
j suivant, en vous priant d'agréer l'hommage de

mon profond respect.
| Le ministre des arts,

Antonin Proust.

En conséquence de ce rapport, il est insti-
! tué une commission d'enquête sur la situation
des ouvriers et des industriels d'art, dont les
i membres sont :

MM. Corbon, Charton, Teisserenc de Bort,
Testelin, Tolain, Hébrard, Claude, Scheurer-
Kestner, Millaud, sénateurs.

MM. Nadaud, Lockroy, Ballue, Naquet,
Guillot, Floquet, de Ilérédia, Dreyfus, Viette,
Giroud, Dusolier, députés.

MM. Murât, Hattat, Cernesson , conseillers
municipaux de la ville de Paris.

MM. Dutert, directeur de renseignement
au ministère des arts; Laussedat, directeur
du Conservatoire des arts et métiers; Dubois,
directeur de l'Ecole nationale des beaux-arts;
Lauth, directeur de la manufacture de Sèvres ;
Darccl, directeur de la manufacture des Gobe-
lins; Bouilhet, membre du comité de l'Union
J centrale des arts décoratifs; Marius Vaehon,
; publiciste; Fourcaud, publiciste ; Régamey, ar-
tiste peintre.

La commission d'enquête officielle se réu-
nira pour la première fois mardi prochain,
i sous la présidence du ministre des arts,
i 1

Le Conseil de l'Ecole des beaux-arts

Le Conseil de l'Ecole des beaux-arts a tenu
séance mardi dernier. Le ministre des arts
lui a exposé de quelle façon il compte pro-
céder à la réorganisation de l'Ecole. Le Temps
publie à, ce propos les renseignements qui
suivent :
 
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