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La chronique des arts et de la curiosité — 1882

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Nr. 27 (19 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17398#0226
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210 LA CHRONIQUE DES ARTS

EXPOSITION

de

L'UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS

L'exposition biennale de l'Union centrale
des Arts décoratifs a e'të ouverte le jeudi 10
courant au Palais des Champs-Elyse'es. C'est
la septième exposition de l'Union et la pre-
mière depuis la fusion de l'Union centrale
avec la Société des Arts décoratifs. Cette ex-
position est extrêmement remarquable. Elle
est consacre'e au bois, aux tissus et au papier.
L'exposition rétrospective est, on peut l'affir-
mer, la plus belle et la plus intéressante que
l'Union ait encore faite Nous ne sau-
rions trop louer l'Administration de la nou-
velle Socie'te' en la personne de M. Antonin
Proust, son président, et de M. Bouilhet, le
président de l'exposition, d'être enfin parve-
nue à ouvrir l'exposition restrospective en
même temps que l'exposition d'industrie mo-
derne. Les salles du premier étage au moment
de l'ouverture présentaient un coup d'œil ad-
mirable et presque définitif. Les catalogues
en 'cours d'impression se succe'deront à peu de
de jours d'intervalle. Le catalogue du mobi-
lier national, dont les merveilles sont pour la
première fois, offertes dans leur ensemble à
l'admiration du public et à l'e'tude des travail-
leurs, est déjà paru.

L'administration du Mobilier national a
rempli, à elle seule, cinq grandes salles. 11 y
a là des meubles qui égalent pour le moins
les fameux meubles de Boulle, de Gouthière,
de Riesener, vendus des 300 et 300.009 francs
à la vente Hamilton. Nous devons, pour une
grande part l'installation pittoresque de ces
salles au goût éprouvé de M. Mannheim.

La section du papier est au point de vue des
manuscrits, des livres et des reliures la plus
remarquable exhibition de ce genre qui ait
été faite à Paris. Celle des tissus à laquelle a
coopéré pour une large part le Musée d'art et
d'industrie de Lyon, et aussi le musée de
Pesth, n'est pas moins riche. Enfin il faut ci-
ter une curieuse exposition de papiers peints,
depuis le commencement du siècle jusqu'à
nos jours, organisée dans les galeries exté-
rieures du pourtour. Quant à la grande salle
centrale consacrée aux meubles et étoffes de
l'extrême Orient, elle présente, grâce au con-
cours dévoué et intelligent qu'y a apporté
M. Bing, un coup d'œil féérique.

Nous étudierons dans la Gazette, par l'or-
gane de nos collaborateurs spéciaux, les di-
verses faces de cette imposante exposition.

L'ouverture de l'exposition a été célébrée le
soir par un banquet d'une cinquantaine de cou-
verts, chez Ledoyen. Aux côtés de M. Antonin
Proust, président de l'Union, ont pris place
'MM. Henri Bouilhet, le général Pittié, Antonin,
Mercié, Didot, Darcel, de Ronchand, directeur
des Musées nationaux, de Kutas, délégué du
gouvernement Austro-Hongrois, Louis Gonse,

directeur de la Gazette des Beaux-Arts,
Ph. Burty, de la République française, Paul
Bourde, du Temps, etc., etc.

Au dessert, M. Antonin Proust a prononcé
le discours suivant, chaleureusement applaudi
par les convives :

discours de m. antonin proust

Messieurs,

L'Union centrale des arts décoratifs inaugure
aujourd'hui son dîner mensuel. En instituant cette
réunion périodique nous n'avons pas voulu nous
assigner de ces rendez-vous banals où quelques
initiés se félicitent mutuellement au dessert en
disant du mal des absents. Nous avons formé le
projet plus utile de provoquer des entretiens fré-
quents entre tous ceux qui nous viennent en aide,
dans le gouvernement, dans les Chambre, dans la
presse, dans le monde des artistes, des artisans,,
des industriels, des collectionneurs et des ama-
teurs d'art ; dans ce milieu vivant et moderne où
l'on aime les arts, où on les cultive, où l'on estime
qu'il est urgent de réformer et de développer les
méthodes de l'enseignement artistique où chacun,
recueillant les chefs-d'œuvre des siècles disparus
ou s'inspirant de ces chefs-d'œuvre, cherche à
déterminer une renaissance du goût français con-
forme aux exigences de notre civilisation présente.

Nous avons, en un mot, résolu de grouper dans
des réceptions régulières toutes les activités, tou-
tes les intelligences, tous les dévouements "à cette
grande cause de l'art, qui est la cause essentielle-
ment française, parce que non seulement la Franc î
aime les arts, mais parce qu'elle les fait aimer;
parce que, à certaines époques, nous avons été les
plus inspirés des artistes en même temps que les
plus merveilleux des artisans: parce que, aujour-
d'hui encore, malgré les efforts faits à l'étrauger,—
et ils sont considérables, nous demeurons encore
les maîtres dans le talent de décorer le meuble et
l'immeuble.

Si tout à l'heure je lève mon verre pour boire à
l'avenir de l'œuvre de régénération que l'Union
centrale a entreprise, je suis assuré de rencontrer
ici une adhésion unanime, surtout lorsque j'aurai
défini le but que nous nous proposons d'atteindre.
Mais avant de parler de. ce que nous faisons au-
jourd'hui, de ce que nous ferons demain, il faut
dire ce qui a été fait hier par nos devanciers.

Messieurs, lorsque dans quelques années, l'Union
centrale sera dans le plein essor de sa prospérité,
les voix ne manqueront pas pour louer ceux qui
auront le grand honneur de la conduire. Mais
nous qui sommes encore dans la période difficile
delà, lutte, nous avons un devoir à remplir.

Nous devons honorer ceux qui ont eu l'initiative
de cette grande création, nous devons rendre
hommage aux vertus des humbles, des persistants
qui depuis vingt ans ont mené leur apostolat au
milieu d'embarras sans nombre. 11 nous faut rap-
peler que c'est aux Guichard, aux Edouard André,
aux de Chaulnes, secondés par de vaillants colla-
borateurs dont la plupart sont ici, ce soir, que notre
pays doit d'avoir vu grandir d'un côté la Sociélé
de la place des Vosges, de l'autre la Société des
Aits décoratifs.

Pour moi, je n'ai eu qu'un rôle facile à remplir,
un rôle d'autant plus facile, que c'est celui auquel
j'ai consacré toute ma vie publique. J'ai fait appel
 
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