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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 40 (22 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0327
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N« 40. — 1894

BUREAUX ; 8, RUE FAVART

22 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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PROPOS DU JOUR

Voici un autre ballon d’essai qui s’envole :
les jeunes pensionnaires de la villa Médicis
auraient confié à un rédacteur de Yltalie, un
journal de Rome, leur étonnement ressenti à
la lecture du rapport sévère que le secrétaire
perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts a ré-
digé sur les envois de Rome en 1894. Nous
avons lu ce rapport au Journal Officiel et
nous n’avons pas à en apprécier les termes;
la plupart des passages qui ont pu choquer
les intéressés sont d’ailleurs purement disci-
plinaires : « L’Académie ne saurait admettre

que les pensionnaires se dispensent, etc.;

l’Académie regrette que l’esquisse exigée ne
figure pas dans l’envoi, etc. » Les cri-

tiques artistiques formulées par les juges
compétents, les mêmes qui choisirent les pu-
pilles dont ils blâment aujourd'hui la con-
duite, ces critiques, dis-je, portent toutes, en

artements:

Six mois.V ->

réalité, .sur la contagion, sur l’intoxication à
distance que l’art moderne semble exercer
dans les rangs des élèves du séminaire offi-
ciel; le rapport est formel quant aux « préoc-
cupations causées par le souvenir de certaines
tentatives fâcheuses poursuivies depuis quel-
que temps à Taris et n’aboutissant, en réalité,
qu’à la négation de tout ce qui constitue la
beauté ou le charme du style pittoresque».
D’autre part, la Vie contemporaine a inter-
viewé plusieurs artistes, anciens prix de Rome
aujourd’hui devenus peintres parisiens en re-
nom ou artistes indépendants nettement con-
nus pour leur opposition au principe du pen-
sionnat national.

Tout ce bruit ne fera pas avancer la ques-
tion d’un pas. Les récriminations de l’admi-
nistration sont presque aussi vieilles que la
fondation de la Villa. Les désillusions ne se
comptent pas chez les artistes qui ont trouvé
une saveur amère au beau fruit doré promis
par la légende : elles ont été longtemps com-
pensées par l’exemption du service militaire :
mais voici que les pensionnaires ont à leur
irrégularité l’excuse du rappel sous les dra-
peaux français. C’est à leur retour, en tout
cas, qu’ils pourraient se plaindre plus légiti-
mement d’avoir été trompés; ils restent toute
leur vie à la charge de l’Etat, qui ne peut plus
leur offrir qu’une place bien disputée au bud-
get des commandes. Les sculpteurs eux-
mêmes s’émancipent à la Villa ; que dire des
musiciens? Cela nous rappelle cette jolie
étude de masure suburbaine que M. Raffaëlli
exposa sous le nom de « La maison où on se
bat toujours ».

Il y a bien la méthode anglaise, comme

pour jouer au polo. Le prix de Rome

n’existe pas chez nos voisins, aussi se gar-
dent-ils bien de l'inventer : sauf quelques
bourses de voyage octroyées par la Royal
Academy, peintres et sculpteurs n’ont d’aide
à attendre que d’eux-mèmes. C’est cependan!

1 en Angleterre que l’art académique est le plus
cohérent et le plus enrégimenté. Cette ré-
 
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