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RECTIFICATIONS ET RETOUCHES UN PEU TARDIVES.

Si longtemps que ce volume ait attendu son terme \ il n’a pas laissé à l’auteur
tout le calme que pourrait faire supposer le nombre de mois écoulés entre l’avant-
propos et les dernières pages qui l’achèvent enfin. Guerre germanique (prussienne,
au fond), siège de Paris, Commune et stagnation des affaires entraînée par ces belles
choses, n’étaient pas propres à encourager la culture des bouquins ou des vieilles
pierres sculptées dont il était fait si bon marché par l’artillerie allemande. Qu’un obus
prussien, entre autres, soit venu réveiller l’auteur de ces lignes sur les deux heures
du matin en perçant assez niaisement trois petites murailles sans nulle mort de
chrétien, à six ou huit mètres de son chevet, ce n’est pas de quoi occuper l’histoire.
J’en ai été quitte pour déplacer un peu mon lit au lendemain, sans vider toutefois
ma chambre pour si peu. Mais les typographes couraient nuit et jour aux remparts ou
à l’exercice, et je n’avais plus qu’à me croiser les bras en attendant nouvelles épreuves
qui ne se suivaient qu’au hasard. Notre maison pendant ce temps-là servait d’ambu-
lance à une centaine de blessés ou malades en moyenne (dont plus d’un Allemand);
et le drapeau de la convention de Genève flottait sur une tour joliment visible pour
des artilleurs dont les officiers pouvaient bien avoir quelque lunette d’approche dans
leur batterie de Châtillon, ce qui n’empêcha pas plus qu’ailleurs (à Paris, à Péronne, etc.)
une douzaine de projectiles de venir éclater dans cette ambulance (avec moins de résultats
que de bonne intention, apparemment ; quoique les cliniques ne s’en trouvassent pas
plus rassurés). Que voulez-vous? Le moment psychologique était venu; et... il le fallait !
Gela ne faisait pas grand chose à mes épreuves typographiques ; et, Dieu merci !
laissa notre bibliothèque tranquille. La révolte parisienne, venue ensuite, n’était pas
pour me donner des loisirs très-littéraires. Item on s’expliquera sans peine que tout
ce temps-là ait produit des interruptions d’études fréquentes et parfois longues, au
lieu de permettre habituellement une révision bien paisible.
Puis, quoi qu’il en soit, celui qui termine un livre en sait d’ordinaire plus que
quand il le commençait. Vouloir, par mauvaise bonté, se déclarer infaillible en ne
revenant sur aucune assertion maladroite, ce serait duper le lecteur, qui ne croit pas
toujours à la droiture de cette majestueuse attitude.
Donc, je confesse ouvertement qu’il a pu se rencontrer oublis ou erreurs même,

1. La première épreuve typographique recevait son bon
à tirer le à novembre 1869 ; puis la mort de l’éditeur pri-
mitif apportait à ma publication un ajournement indéfini,
en vertu de quoi les formes furent brisées. La reprise

n’eut lieu qu’au printemps de 1870, et marchait tout dou-
cement jusqu’à la visite de MM. les Prussiens, suivie de la
Commune (de fièvre en chaud mal). Dieu merci! MM. F. Di-
dot m’ont remis à flot ; dont le Ciel leur tienne compte !
 
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