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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,3): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : décoration d'églises — Paris, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.33622#0071
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YITRAUX, SAIXT NICOLAS (PL. l).

cun sait çà ' ! )) 11 n'est pas improbable non plus que l'habile homme ait g^ardé cette parti-
cularité pour un autre récit fort semblable ^ (fol. lxxvij r° de mon manuscrit) et beaucoup
moins céièbre, où la salaison de cbair bumaine pouvait relever le g^oùt de sa poésie. Don-
nons-en une idée :

Un marchcans s'apareiüa
D'aler al saint, en voie entra;
Ot (oi?.Q grant avoir que il porta.
A une nuit se lierberga.
Ses ostes qui l'ot herbergié,
Del avoir ot grant covoitié :

Par nuit leva, si l'cstrangla,
Tous ses menbres li débrisa.
Quant par pièces l'ot dépecié,
En i tonel si l'a mucié ;
Et s'el sala en teil endroit
Comme cbar c'on rnanger devoit.
Etc., etc. ))

Ressaisissons maintenant le R1 de la lég*ende selon Wace, après bbistoire écourtée des
trois petits étudiants.

Seignor vus qui alës par mer,
De cliest baron oés parler
Qni tant est partout socorable
Et qui en mer 'est si aidable.
Maronier (ùc) par la mer passoient
Et d'une terre en autre aloient ;
Jà estoient en haute mer
U seurement quident aler,
La mer commenca à enfler
Et à frémir, et à venter ;
Grant vent ont et espesse pluie,
Qui as maroniers mult anuie.
Grans fu li vens et li orages,
Esbahi fu tous li plus sages ;
Si leva la tormente lues
Poi vaiut adont li plus preus :
Ronpent cordes, dépièchent très \
Froissent kevilles de ses nès.
Dont commencent tout à cricr,

Dieu et ses sains à réclamer;
Mult se claiment caitis et las,
Sovent dient : « S. Nicolas !
Socornous, S. Nicolas sire,
Se teus iès ^ com nous oons dirc. ))
Atant uns hom lor aparut
Qui en ia nef o (oc/?) aus s'estut,
Si a itant à aus parlé :
« Jou sui qui avës apelé. ))
Tantost li orages cessa.
Et S. Nicolas en r'aia.
A1 port viènent li notonicr
Tout sain, tout lié vont al mostier ;
A1 mostier tout mult tost corurent,
S. Nicolas iluec conurent
Sans cbe que moustrë ne lor fu,
Si ne l'orent onques conu
Fors en la nef où s'aparut
Quant al péril les socorut.

piacé peu à peu trois prisonniers sauvés de ia condanma-
lion par le saint évêque de Myre. J'en ai dit quelque chose
dans les Caracùnsfî^aes des samis, p. 354, etc.; et ne ré-
tracte pas cette conjecture.
1. Cf. Caracfùasùqaes des samfs &uis i'ar? popa^aîre,
p. 354, etc. Vùraaæ de Æowges, § 173 (p. 251, sv.).
2. Delius, p. 37 (v. 1084, svv.).
3. Leus? pour rimer avec preus. Serait-ce ie &eyo espa-
gnol, avec ie sens du sa&ùo itaiien (ùùco)? M. Delius impri-
mait :
Dn voit que les variantes dépassent i'orthographe. Un dcs
textes est assez clairement refonte de l'autre; et je ne me ferai
i'avocat d'aucune des parties, faute de patente ou d'entre-
gent; car je n'y ai jamais eu un mot aimable, que de M. P.
Meyer en 1873, c'est-à-dire un peu tard:
Je me hasarde à proposer les /eas, comme anaiogue de

notre expression moderne : La??Mr ??Mtùon?ie. Si ies moutons
se précipitent en avant, on aura supposé que des ioups
étaient à leurs trousses.
4. Lacharpente; iTAL. travi; LAim trabes. Éd. Delius :
« Rompent corcles, depescent tref,
Fruissent chevei), desciot 1a nef. "
5. Delius :
M y aurait sans doute probt à^publier synoptiqucment les
deux versions tout entières, cornrne étude des variétés pro-
vinciaics dialectiques. Mais je dois Jaisser ce parailèleà ceux
qui seront jugés d'eùe capaMes. Un simpie amateur
rebutc est payë pour devenir modeste. J'avoue en toute hu-
militc n'avoir jamais pris aucunes mscnpftons ofticieHes
(meine celie de simpie àacàeùer, comrne Lindor) ; aussi ne me
réclamé-je de nul titre consacré par loi ni ordonnance
royale, nationale, impérialc, etc. On est ce que l'on peut et
ce que l'on vaut (sauf diplùine timbré). Je ne prétends pas
davantage : K Valeat quantum valere potest. a
 
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