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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
ou ses héritiers prétendaient y témoig*ner sa foi en 1a résurrection cle Jésus-Christ (Coloss.
i, 5. —-1 Cor. xv, 14-20. — Matth. xu, 39-41. — Etc.), qui est le g'age de la nôtre, comme
le répète plusieurs fois saint Paul.
Millin (pl. LVi, 5) avait vu ce sarcophage (hg'. X) au musée de Marseille, et dit qu'il y passe
pourtombeau de saint Cassien ; mais M. E.-T. Dassy^ faitohserver que lalongueur du séprdcre
(IT20) annonce une destination primitive tout autre. On a du rexécuter pour un enfant; et
il se peut néanmoins que plus tard les ossements du célèhre ahhé marseillais y aient été
recueillis. Alors, sans doute, on l'aura élevé surquatre colonneltes de marhre qui l'isolèrent
à 1a facon de plusieurs châsses du moyen âge, mais dont l'ancien sculpteur n'avait pas eu
1a pensée. Ce support n'existe plus aujourd'hui; et il n'y a d'ailleurs pas moyen de voir une
x
scène monastique sous ces arcades où les religdeux de saint Victor cherchaient volontiers leur
ihustre légdslateur^.
L'artiste, sachant fort hien qu'un si petit hloc devrait contenir un mort enlevé aux affec-
tions de sa famille avant d'avoir atteint l'adolescence, aura eu i'heureuse pensée de choisir
ses sujetsdans l'enfance du Fils de Dieu fait homme. Si le travail n'était pas exécuté sur com-
mande expresse, l'auteur n'était que sage de parer à tout événement pour s'assurer des
acquéreurs. Ons'expliqueraitainsiquenotre sculpteur aitreprésenté l'enfantJésus dèsle
premier âge et vers douze ans. II paraft donc fort probable que les quatre arceaux à droite
du spectateur nous montrent le Fils de Dieu dans 1e temple, questionnant les docteurs de 1a
loiqui admirentsa sagesse(Luc. n, 41-48). La dernière arcade de gxiuche, qui s'offre naturel-
lement tout d'abord aux regards, surtout pour nous autres Occidentaux qui lisons nos textes
de 1a sorte, me semble rappeler 1a Puriflcation de 1a Très-Sainte Vierge (Présentation de
Notre-Seigneur, si l'on y tientbeaucoup; car ce serait simple quereile de mots, sauf l'anté-
riorité que constaterait 1e langage liturg-ique). Non pas que je veuille faire présenter l'enfant
1. Revue de l'Art chrétien, t. VI, p. 225, svv.
2. On sait que Cassien avait rapporté en Occident de pré-
cieux souvenirs recueiliis chez ies moines orientaux. Cer-
taines erreurs, qui déparent ses écrits, ontlaissé toutefois sa
mcmoire intacte dans l'Ëglise; parce que ies questions où
sa piume se fourvoie, n'avaient pas encore toutes subi
l'épreuve d'une polémique sévère. En cela, les discussions
et décisions dogmatiques intervenues depuis 1e Jansénisme,
ont porté quelque atteinte au crédit de ce pieux compila-
teur; et, depuis lors, il est beaucoup moins cité qu'aupara-
vant. Aussi n'ai-je nullement l'intention de le discréditer
par ce que je viens d'en dire.
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
ou ses héritiers prétendaient y témoig*ner sa foi en 1a résurrection cle Jésus-Christ (Coloss.
i, 5. —-1 Cor. xv, 14-20. — Matth. xu, 39-41. — Etc.), qui est le g'age de la nôtre, comme
le répète plusieurs fois saint Paul.
Millin (pl. LVi, 5) avait vu ce sarcophage (hg'. X) au musée de Marseille, et dit qu'il y passe
pourtombeau de saint Cassien ; mais M. E.-T. Dassy^ faitohserver que lalongueur du séprdcre
(IT20) annonce une destination primitive tout autre. On a du rexécuter pour un enfant; et
il se peut néanmoins que plus tard les ossements du célèhre ahhé marseillais y aient été
recueillis. Alors, sans doute, on l'aura élevé surquatre colonneltes de marhre qui l'isolèrent
à 1a facon de plusieurs châsses du moyen âge, mais dont l'ancien sculpteur n'avait pas eu
1a pensée. Ce support n'existe plus aujourd'hui; et il n'y a d'ailleurs pas moyen de voir une
x
scène monastique sous ces arcades où les religdeux de saint Victor cherchaient volontiers leur
ihustre légdslateur^.
L'artiste, sachant fort hien qu'un si petit hloc devrait contenir un mort enlevé aux affec-
tions de sa famille avant d'avoir atteint l'adolescence, aura eu i'heureuse pensée de choisir
ses sujetsdans l'enfance du Fils de Dieu fait homme. Si le travail n'était pas exécuté sur com-
mande expresse, l'auteur n'était que sage de parer à tout événement pour s'assurer des
acquéreurs. Ons'expliqueraitainsiquenotre sculpteur aitreprésenté l'enfantJésus dèsle
premier âge et vers douze ans. II paraft donc fort probable que les quatre arceaux à droite
du spectateur nous montrent le Fils de Dieu dans 1e temple, questionnant les docteurs de 1a
loiqui admirentsa sagesse(Luc. n, 41-48). La dernière arcade de gxiuche, qui s'offre naturel-
lement tout d'abord aux regards, surtout pour nous autres Occidentaux qui lisons nos textes
de 1a sorte, me semble rappeler 1a Puriflcation de 1a Très-Sainte Vierge (Présentation de
Notre-Seigneur, si l'on y tientbeaucoup; car ce serait simple quereile de mots, sauf l'anté-
riorité que constaterait 1e langage liturg-ique). Non pas que je veuille faire présenter l'enfant
1. Revue de l'Art chrétien, t. VI, p. 225, svv.
2. On sait que Cassien avait rapporté en Occident de pré-
cieux souvenirs recueiliis chez ies moines orientaux. Cer-
taines erreurs, qui déparent ses écrits, ontlaissé toutefois sa
mcmoire intacte dans l'Ëglise; parce que ies questions où
sa piume se fourvoie, n'avaient pas encore toutes subi
l'épreuve d'une polémique sévère. En cela, les discussions
et décisions dogmatiques intervenues depuis 1e Jansénisme,
ont porté quelque atteinte au crédit de ce pieux compila-
teur; et, depuis lors, il est beaucoup moins cité qu'aupara-
vant. Aussi n'ai-je nullement l'intention de le discréditer
par ce que je viens d'en dire.