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Le charivari — 17.1848

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Mars (No. 61-91)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17760#0334
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LE CHARIVARI.

moitié de ses troupes. Or (c'est le, grave corres-
pondant qui le fait remarquer) es troupes ne se
%o»osent pour le quart d'heure que d'un seul et
uirrçue douanier.

Vous figurez-vous l'embarras s'il avait fallu ab-
solument disposer de la moitié de cette armée in-
divis?

Il n'y aurait eu évidemment qu'un moyen de s'en
tirer, c'eût été de trancher la difficulté avec le ban-
cal du jugement de Salomon • mais il est probable
que l'armée de Monaco aurait peu goûté ce genre de
solution.

Heureusement pour le salut de son unité physi-
que, la dégringolade de Metternich est venue termi-
ner d'une autre façon ce burlesque nœud gordien
éclos des traités de 1815.

P. S. On nous dit qu'en apprenant les événemens
de février, le czar Nicolas aurait crié à ses cosaques :
« Allons, messieurs, préparez-vous à monter à che-
val ! » Pourvu que, comme pendant de cette terri-
ble menace, l'autocrate de Manaco ne se dispose pas,
lui aussi, à pourfendre les révolutions triomphantes
en montant sur... son douanier.

MIVART'S HOTEL,

(circulaire impériale et royale.)

Notre spirituel confrère Punch, le Charivari de
Londres, publie la circulaire suivante à laquelle nous
croyons, dans l'intérêt des royautés errantes, devoir
donner la plus grande publicité.

J. L. Mivart présente ses très humbles respects aux
lèies couronnées du continent et a l'honneur d'in-
former sa royale clientèle que son hôtel, situé dans
Brook-slree', Gr svenor-square, ouvre sa porte
hospitalière aux potentats détrônés.

Animé des plus vifs sentimens de gratitude pour
le patronage si flatteur dont les têtes couronnées ont
lue i voulu de tout temps l'honorer, J. L. Mivart
p; e.i l le solennel engagement de redoubler d'efforts
pour conserver la royale clientèle qui a déjà fait de
son humble hôtel un édifice historique et qui ne peut
manquer d'avoir un jour sa place dans les annales
du monde politique.

J. L. Mivart croit devoir, vu les circonstances pré-
sentes, donner une description quelque peu détaillée
des arrangemens domestiques et du comfort tout
particulier que la royauté voyageuse trouvera dans
l'hôtel de Grosvenor-square.

L'empereur d'Autriche, — dans le cas où des cir-
constances sur lesquelles il est inutile de s'appesan-
tir, le décideraient à venir à Londre, — l'empereur
d'Autriche trouvera dans l'hôtel Mivart les plus pré-
cieuses ressources ; entre autres de splendides appar-
temens dont la disposition et l'ameublement ont été
scrupuleusement copiés sur les appartemens impé-
riaux devienne.L'empereur d'Autriche y trouvera de
plus des vues de Prater, du Danube,etc. Enfin, pour
qu'aucun agrément ne manque au cœur impérial,
une épreuve du Morning-Post sera tous les matins
envoyée à l'hôtel afin qu'il soit loisible à Sa Majesté
impériale de continuer sa paternelle censure de la
presse en coupant les articles qui pourraient lui dé-
plaire.

Sa Majesté Louis-Charles de Bavière peut être as-
suré de son côté que, si par hasard il lui prenait
fantaisie de quitter Munich, il sera absolument com-
me chez lui, hôtel Mivart, Brook-street, à deux pas
de l'Opéra.

Toutefois, j. L. Mivart, sans la moindre intention

d'offense, croit devoir, pour la satisfaction de sa con-
science et pour l'honneur de son établissement, a-
vertir a temps le roi de Bavière, que les danseuses
ne sont admises dans l'hôtel sous aucun prétexte.

A Sa Majesté le roi de Naples et ex-roi de Sicile,
J. L. Mivart recommande vivement son délicieux
macaroni.

Sa Majesté la reine Isabelle d'Espagne peut comp-
ter sur le comfort et l'heureuse disposition des ap-
partenions qui lui sont offerts. J. L. Mivart s'engage
personnellement, en sa double qualité d'homme et
d'Anglais, à ne recevoir don François à quelque prix
que ce soit; J. L. Mivart s'engage en outre à trou-
ver un appartement en ville pour la reine .Chris-
tine.

J. L. Mivart aurait pu entrer dans de plus amples
développemens, mais il se flatte d'en avoir assez dit
pour convaincre une royauté éclairée (bien qu'il soit
par fois bien difficile de la convaincre) qne l'hôtel de
Brook-street est admirablement disposé pour rece-
voir les majestés sans places.

N. B. Des omnibus correspondant avec les che-
mins de fer et les bateanx à vapeur stationnent à la
porte de l'hôtel.

Avant-hier, à huit heures 30 minutes, il y a eu
éclipse totale de la lune. Cette éclipse en rappelait
une autre récente et non moins totale, — celle de
Louis-Philippe et de son gouvernement.

-----■~"JtV,'. . T..' ■--

LA QUESTION DES BUFFLETERIES.

Parlons un peu de celle-là, elle est palpitante
d'intérêt, et pour mon compte je déclare qu'il n'en
est guère qui me touche de plus près.

L'ancien état-major dej.a garde nationale avait dé-
crété que les buffleteries seraient conservées. Le gé-
néral Jacqueminot surtout y tenait énormément.

Je conçois cela, il n'en portait pas.

N'importe , il appelait cela la croix de saint André,
et malgré de nombreuses pétitions, nous avions dû
nous résigner à porter notre croix.

Aujourd'hui les nouveaux chefs de la garde natio-
nal, avec les meilleures intentions du monde, j'en
suis bien persuadé, ont décrété de nouveau que rien
ne serait modifié à l'ancien équipement de la garde
nationale.

Pour cela, point de réforme !

Il paraît que cette décision a été prise après avoir
consulté les colonels. On aurait bien mieux fait de
consulter les simples gardes nationaux.

On dit, pour raison, que les citoyens qui ont du
ventre, porteraient mal le ceinturon.

Mais combien y a-t-il dans les quatorze légions de
gardes nationaux qui ont du ventre?

Dix mille peut-être, mettez vingt mille si vous
voulez! Restent donc cent cinquante mille autres
Parisiens qui sont obligés de continuer à subir le
supplice des anciennes buffleteries à cause de l'em-
bonpoint de la minorité.

Je ne trouve pas cela parfaitement juste.

Je ne veux pas admettre que l'état-major de la
garde nationale se soit laissé influencer par une ma-
nifestation des marchands de blanc d'Epagne.

Les intérêts des marchands de blanc d'Espagne
sont respectables, et je prétends si peu leur porter pré-
judice que je prends l'engagement, si on m'accorde
le ceinturon, de le couvrir tellement de blanc d'Es-
pagne que les marchands en question n'y perdront
absolument rien.

Mais parlons plus sérieusement.

L'état-major de la garde nationale, en rendant les
buffleteries obligatoires pour les cent cinquante mille

nouveaux enrôlés dans la garde nationale leu
pose une dépense de près de trois million

Les buffleteries de chaque garde national
nent à vingt-deux francs.

Un ceinturon ne coûterait que sept francs

En outre, la suppression des buffleteries
rait la suppression du sabre, autre accessoire n
ment inutile, sinon même parfaitement embarr!!

Je défie que l'on me trouve dans les quator J
gions un seul garde national qui puisse me certife
que tel jour, à telle heure, son sabre lui a été d'^
grand secours.

Dans les régimens de ligne, les deux tiers des 54
dats n'ont pas de sabre et ils ne s'en battentte
plus mal.

Le sabre-poignard donné aux grenadiers etam
voltigeurs n'est considéré que comme outil de cas,
pement, pour abattre du bois, dépecer de la viaBjf
etc., etc. La garde nationale n'en est pas encore là

L'achat de cent cinquante mille nouveaux sabn
coûtera encore quelque chose comme un million.
On pourrait mieux l'employer.

Le meilleur moyen d'arriver promptement à une
parfaite uniformité dans les rangs de la garde natio-
nale, c'est de rendre l'équipement aussi simple et
aussi peu dispendieux que possible.

Quant à la question de savoir si le ceinturon se-
rait adopté avec satisfaction, chaque capitaine n'i
qu'à consulter sa compagnie.

Grâce au ciel et au 24 février, nous ne sommes
plus à une époque où l'on craint d'interroger la gardi
nationale.

Si le ceinturon n'a pas en sa faveur le neuf dixiè-
me des voix, je courberai la tête et je me résignerai
sans murmurer à l'arrêt qui me condamnera
buffleteries à perpétuité.

..L r-t1

Sous l'empire, la France possédait deux ministre;
des finances : l'un chargé des recettes, l'autre des
dépenses. Depuis on les a réunis, peut-être parte
qu'on s'est aperçu que celui des recettes était beau-
coup moins occupé que son collègue des dépenses.

On devrait bien en établir, non pas deux, mai;
eent, mais mille, pour peu qu'on veuille prendre
sérieux tous ces Sully, tous ces Colbert qui nousft
part de leurs projets, soit dans les journaux, soit sur
les murs de Paris couverts de leurs placards et<
nous avons parlé hier.

Nous serait-il permis, à notre tour, d'offrir an
moyen de procurer aussi quelqu'argent au trésor
Que l'on mette un droit de cent sous seulement «
tous ces faiseurs de projets. Cent sous ne seront rien
pour eux ; il est impossible que leur génie, si prompt
à enrichir les autres, n'ait pas commencé par les e»
richir eux-mêmes.

Mais,ce qui vaut mieux que tous ces projets,len^
tre compris, c'est la bonne mesure annoncée p^
caisse d'épargne. « Les sommes versées depuis
21 février dernier et celles qui y seront versées
l'avenir, tant sur les anciens que sur les nouvel
livrets, seront remboursables intégralement en esPe"

ces. »

Cette mesure, excellente pour tout le monde, s»
peut-être un grand défaut aux yeux des faiseurs
projets de finances, c'est de n'être pas une utopie-

Correspondance.

Au rédacteur du Charivari.

Paris, le 22 mars 48#•
Monsieur, . ;

On me dit que vous avez voulu faire allusion
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