Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 17.1848

DOI Heft:
Juillet (No. 183-213)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17760#0736
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SAMEDI 4" JUILLET? 1848. SIX-SEPTIÈME ANNEE. - NMM.

Publiant chaque jour un nouveau dessin en litho^raphis

ol' GRAVURES, Eï VIGWETTES 80» bois.

Bnrcari de la rédaction et de l'administration, à Paris,

KVK du CUpIfiSft.NT, !6 (norct col»ert).

PARIS. depart.

Trois mois.................... 13 f>, 1S fr.

•ix Amis.................... 24- . 50

Vu fa\....................... 4« 60

U-.- iibi>:»:inriieiH<lf»t:eril dus et 15 de chaque mois.

—.3888©-

5§È§Siils?ll§ll^HP j^^f^^P^^l^ik ^ifflLS^l^li 'îiJJ On reçoit en paiement des abonnemens, les man-

On s'abonne.- à Lyon, chez M»» Philippc-Baudicr, Wiffîm&ÊBSSÊÊÊË1 ÊM$MKlf?\u 1 K\ WPiMraitNl dais à \ûe sur le Trésor et sur la Poste, et les effets

nl° *"-'><•<''« «nue;à Bordeaux, chez Mma Delpech, 3^&JvV$ÛS&Êm JKW%f« ^^wllilMll sur les maisons de Banque de Pans. - Tout ce qui

hhr.; a Marseill.', chez M. ilichelct-Peyron et chez :- " ' ^mMm^Êi Wt Wk ŒjLlPWIwl ' concerne l'administration du Journal doit être adressé

Mme Camom, I b .. à Kouen, chez Mm. W atre, 30, rue • ^^>^^^^^-^^^{^H^^P ^%<^\Srf^> (franco) au Oirecfc ur, rue du Croissant, 16 (ancien

du Vieux-Palais Londres, chez Cowie et son, F. News <C>V^^^ê ;^^MfJ^jii«^5 hôtel Colbert). - Les lettres non affranchies gfwunt

Paper oitice; dans tous les bureaux des Messageries Sgj^—^—^cJ^^^SsyfiiFy* rigoureusement refusée»',
générales, et chez les libraires.

FARIS. DÉPART.

Trois mois................... 12 fr. ls lr.

Piv mois....................... ** 50

t a «;>.•........................ 48 60

Les alioir.ieuTcns datent des 1<* et Î6 de chaque mois.

LE CHARIVARI.

ASSEMBLÉE NATIONALE,

Séance du 30 juin.

M. Marie, le nouveau président, a pris place au-
jourd'hui au fauteuil après avoir reçu l'accolade de
M. Marrast.

M. Marie est un avocat honnête et solennel, mais
il est glacial. A peine était-il assis , qu'il a semblé
qu'un manteau de plomb était tombé sur l'assemblée.
Sans contredit la gravité ne messied point à la pré-
sidence ; mais peui-être la froideur gourmée de
Me Marie conviendrait-elle mieux à un bâtonnier de
l'ordre qu'au personnage politique chargé de diriger
les débats d'une constituante.

Lent, mesuré, pompeux, laissant tomber ses mots
comme un réquisitoire , Me Marie a conservé pré-
cieusement le geste arrondi, l'improvisation arrangée,
en un mot toute la tradition à trois marteaux des an-
ciens parlemens. Il est impossible de contempler
Me Marie sans se rappeler ces princes de la basoche,
majestueusement montés sur leur mule , dont un
huissier à verge tenait la bride.

Me Marie a ouvert la séance par un discours de
bienvenue. C'est un discours écrit; il est court et
vide,mais il a un grand mérite : dans dix ans comme
aujourd'hui il pourrait être d'une parfaite actualité ;
c'est une allocution dans le goût de celles que la
vieille magistrature appelait le compliment. En re-
tournant les phrases et en dérangeant les mots, on a
toujours sous la main un lieu commun rempli d'à-
propos.

Cependant au ton dont Me Marie a déclamé sa ha-
rangue, l'assemblée devait supposer qu'elle était très
neuve ; elle a fait semblant de le croire. Nous som-
mes tenus à moins de ooiitesse, et très franchement
nous déplorons que le salut de M0 Marie nous ait fait
si vivement regretter les adieux de M. Senart.

Quoi donc ! hier est-il déjà si loiu d'aujourd'hui"
M. Senart a souvent eu le tort des avocats qui im-
provisent; il a beaucoup parlé, mais combien de ses
trop fréquens discours n'ont-ils pas été rachetés par
ses dernières paroles ? M. Senart s'est ému sincère-
ment, et pour cette émotion d'un cœur honnête et
loyalement passionné, il faut excuser la prolixité de
l'avocat. Me Marie parlera peu, on voit bien que la
facilité lui manque; dès aujourd'hui il n'a fait qne
quelques phrases, mais ces phrases sont sèches, ba-
nales, et la rhétorique y tient lieu de sentiment.

Allons-nous sitôt en revenir aux rhéteurs et aux

discussions oiseuses ? La fin de la séance s'est ins-
pirée du début. Cinq heures de discours et point une
parole touchante, point une idée élevée ; pas un
acte ; des mots, rien que des mots qui ont abouti à
un décret transitoire qu'on pouvait expliquer et vo-
ter en vingt minutes. Sans doute il faut que les
beaux esprits s'exercent, et nous avons retrouvé à
la tribune nos orateurs du 22 février. La guerre ci-
vile ne leur a point fait perdre le fil d'une seule de
leurs phrases, si bien qu'il leur a semblé naturel de
profiter de ce que le canon s'était tu, pour ac'iever
de les débiter. L'assemblée, trop patiente, s'est ré-
veillée pour voter. A peine était-elle en nombre. Une
pareille patience était aujourd'hui même un danger;
demain ce serait presqu'un crime.

L'HALLUCINÉ DE VERSAILLES,

De toutes les villes de France, la plus fière de son
maire, c'est Versailles sans contredit.

Versailles se complait dans son premier magistrat
municipal, elle l'aime, elle l'admire, elle Irouve qu'il
est impossible d'avoir un maire plus beau, plus
complet que le citoyen Remilly.

Voyez, disent les habitans de Versailles quand leur
maire passe, comme il ressemble à Louis XIV, il en
a la mine fière, le port, la démarche, les grâces ma-
jestueuses. Mettez-lui une perruque sur la tête, une
canne à pomme d'or à la main, des dentelles, des
fraises, des rubans, et nous aurons le conquérant de
de la Hollande, le vainqueur de Louise, la blonde
Louise de Lavallière.

Souvent le citoyen Remilly, en se promenant le
soir dans le parc de Versailles, a entendu au fond
des bosquets de jeunes Versaillaises faire l'aveu de
leur amour pour lui.

Le maire, du reste, rend en illustration à sa ville
natale, ce qu'elle lui donne en adoration. Si la Fran-
ce a besoin d'un Colbert, il est tout trouvé en Re-
milly. N'est-il pas l'auteur de celte fameuse proposi-
tion de l'impôt sur les chiens, une des plus fortes
conceptions administratives qui soient sorties d'un
cerveau français depuis la création des postes et l'im-
portation du mûrier par Louis XL

Les législatures de la monarchie dont faisait par-
tie le citoyen Remilly n'osèrent point adopter cette
mesure, de peur de donner par là trop d'influence à
son auteur; des médiocrités jalouses le tinrent éloi—

gné des conseils du roi au qûjKkWFft^ft»?*é;9Sj3i à ins-

BIBLIOTHEK
HJ3IDELBJBRG

pirer une certaine méfiance contre le maire de Ver-
sailles. Aussi le trône de Louis-Philippe a-t-il fini
par s'écrouler. Une des fautes capitales de mon rè-
gne, disait-il dernièrement à Claremont, est de n'a-
voir pas fait adopter l'impôt sur les chiens, j'aurais
évité ainsi la guerre acharnée que m'a fait Remilly,
et je serais encore aux Tuileries.

Voilà pourtant, pauvres rois, comme on vous
trompe. Remilly était et est encore l'ami dévoué de
la monarchie. Il est même sujet quelquefois à des
hallucinations qui lui font croire que Louis-Philippe
règne encore et que M. Guizot est président du con-
seil.

C'est ainsi qu'hier le citoyen Remilly est monté à
la tribune pour demander que l'assemblée nationale
s'occupât: 1° d'une loi contre la presse, 2° d'une
loi contre les clubs, 3° d'une loi contre les crieurs, 4°
d'une loi de désarmement des citoyens qui ne mon-
tent pas leur garde , 5° d'un décret pour la forma-
tion d'un camp à Paris au Champ-de-Mars.

La chambre, informée à temps de la malheureuse
infirmité dont est atteint M. Remilly, l'a écouté en
silence, sachant bien qu'il est dangereux d'interrom-
pre brusquement ces sortes de somnambules, mais
quand il est retourné à sa place, deux huissiers lui
ont frotté les tempes avec du vinaigre, pendant que
deux autres lui frappaient dans la paume de la main,
et qu'un dernier huissier lui soufflait au visage.

En se réveillant de son hallucination le citoyen
Remilly a demandé ce qu'il avait fait. On lui a mon-
tré la série de propositions réactionnaires qu'il venait
de déposer sur le bureau. L'honorable maire de Ver-
sailles, nous lui devons cette justice , n'a fait 'nulle
difficulté de les retirer et de reconnaître que la Ré-
publique française ne pouvait suivre les erremens
répressifs de la monarchie et profiter d'une faute de
la liberté pour la détruire.

11 s'est réservé comme compensation de reproduire
sa proposition sur les chiens et de réclamer un vote
d'urgence.

Nous tenons de personnes qui se donnaient com-
me parfaitement renseignés que plusieurs modifi-
cations importantes vont avoir lieu dans le gouver-
nement. Il paraîtrait que M. Trouvé-Chauvel rem-
placerait M. Recurtau ministère des travaux publics,
et la préfecture de police serait confiée à M. Martin
de Strasbourg.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen