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Le charivari — 17.1848

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Mai (No. 122-152)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17760#0554
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pauvre idée de sa manière de sentir les choses de
l'esprit. Dinsuae République, la création d'un mi-
nistère les îrt- et des lettres est indispensable; un la
réalisera tôt ou tard.

ce m le citoyen ALEXANDRE WEILL AURAIT

dit a L'Assemblée nationale.

Le citoyen Weill est, après le citoyen Bareste, un
des écrivains qui ont le plus d'ini iative de ce temps-
ci. Le citoyen Girardin en orna les colonnes de son
journal pendant les premiers jours qui suivirent la
révolution de février. On voyait le nom d'Alexandre
Weill rayonner sur presque tous les numéros de la
Presse.

Mais bientôt le citoyen Girardin s'effraya de l'im-
men>e popularité du citoyen Alexandre Weill. Le ci-
toyen Bareste gémissait de son côté de voir son ini-
tiaiive éclip.ée. Le citoyen Girardin supprima la
signature de Weill, et le citoyen Bareste, pour ba-
lancer la gloire de son rival, fit répandre le bruit
que lui Bareste avait voulu renverser le gouverne-
ment provisoire et former un comité de sa ut public
avec le citoyen Xavier Durrieu., autre écrivain d'ini-
tiative.

Mais la précau ion du citoyen Girardin arrivait trop
tard. Weill s était formé un parli composé de douze
mille marchands de lorguetie* alsaciens et deux mille
mécontens de la fraction Bareste, qui s'étaient sépa-
rés de leur chef parce qu'ils auraient voulu qu'il offrît
une place dans le comité de salu'. public au citoyen
Girardin.

Ce sont ces douze mille marchands de lorgnettes
alsaciens et ces deux mille mécontens delà nuame
Bareste qui ont formé le nombre de-quatorze mil'e
vo;x obtenu par le citoyen Weill aux élections de
la Seine.

Depuis ce jour-là, le citoyen Girardin a. j.nré.qn'il
ne laisserait plus signer personne da'is son journal ;
sa jalousie contre le citoyen Weill ne connut plus
de bornes. Il s'est imaginé que la popularité de .-on
collaborateur tient précisément à son accent alsacien,
et il s'étudie à prononcer comme lui; j'ai en/endu
crier au citoyen Girardin : A pas le coufernement bio-
fisoire !

Malheureusement,en ce temps de suffrage univer-
sel, quatorze mille voix ne suffisent pas pour entier
àl' ssemblé nat onale , aussi le citoyen Weill s'est-
il vu obligé de publier une bro> hure intitulée : Ce que
j'aurais d<t à i issemblée nation de.

«Citoyens, s'écrie !e choyer. Weill en ommençant,
je ne prends pas la parole ; c'est la parole qui me
prend. Je suis rempli comme une bou'eilie de vin
bouchée, et j'éclate. »

« Ce n'est pas votre faute, dit-il aux membres du
gouvernement provisoire, si la République sous votre
direction a ressemblé à un cadavre qui grandit et
qui a pew de son onib-e , plutôt qu'à une jeune
vierge épanouie. »

« La République, c'est l'image de la nature qui
procède parle groupement des catégories et par l'at-
traction. » Cette définition a vivement frappé l'esprit
prophétique du citoyen B reste.

« l>ieu est beau, le diable est laid. »

« On a dit que les faits sont des mâles, et les pa-
roles des femelles ; on oublie que la femelle est
la mè> e du ma e. »

« Quand je jette un coup-d'œil sur l'histoire , je
vois que toutes les grandes choses se sont faites, non
par l'intelligence seule, m ris par l'esprit d'à-propos,
joignant l'initiative à la conception de l'idée, et dont
le fait est identique à la volonté. » Quel penseur!

LE CHARIVARI.

s'est écrié le citoyen Girardin en lisant cette phrase,
mais heureusement il lui mai.que l'alinéa!

En elle), le citoyen Weill manque d'alinéa , mais
on oit par quelles qualités br liantes il rachète ce
ùéf.tut. Quel dommage que le citoven Weill n'ait pas
pu dire à l'assemblée nationale les belles choses que
nous venons de citer! l'accent profondément alsacien
et philosophique de l'auteur leur eût donné plus de
force et de véi lté.

La publication de cette brochure a eu pour efivtde
réunir autour du citoyen Weill tous les écrivains d'i-
nitiative de l'époque. Le citoyen Girardki lui-même
s'est rapproché de ce groupe. Un nouveau parti s'est
formé sous la direction d'Alexandre Weill; il se
compose des citoyens Girardin, Xavier Durrieu, Ba-
reste et Genoude.

Pour le moment, le citoyen Durrieu n'avoue point
ses liaisons avec ce parti; il assiste pourtant aux
séances qui ont lieu chez le citoyen Girardin, mais
avec un faux nez, afin de n'être pas reconnu offi-
ciellement.

m rnum m moment,

Il paraît que le gouvernement provisoire a deman-
de au citoyen Etex un p^et de monument de la
révolution de 1$48.

Voici le projet poposé par le citoyen Etex :

1° Le Chimp-de-Mars serait converti en un vaste
amphithéâtre construit en pierre. Des groupes, placés
de distance en distance sur les piédestaux, repré-
senteraient les plus grands faits de notre histoire.—
Monument de l'Egalité.

2° L'j pont d'iéna recevrait quatre statues placées
à chaque angle. Ces quatre statues pourraient (sic)
représenter les époques rf la Fraure qui auraient le
plus contribué \ la fraternité. Au milieu du pont un
bas-re ief re 'résentant le symbole (r-sic). —Monu-
ment de [a Fraternité.

3" Les journées mémorables de la révolution de
février seraient figurées sur la Hutte Chai lot à l'en-
droit choisi pour bâtir le palais du roi de Rome. —
.Monument de la Liberté.

Ce ijui non- frappe d>ns ce projet de m mument,
c'"st l'absence du monument. Nous en voyons qua-
tre et pas 'in seul.

Prenez la co onne de la Bastille qui signifie li-
berté, Ja colonne Vendôme qui signifie g'oue, le
P.iUihéoii qui veut dire récompense, le Louvre, etc.
Vous avez un monument consacré à l'histoire de
France selon le procéaé E ex, mais le monument où
est-il?

Le citoyen Etex demande que les dessins de son
idée soient mis au concours, lin ce temps de tohu-*
bohu administratif, et avec un soliveau à la direc-
tion des beaux arts, tout est possible. Le projet du
citoyen Etex pourrait bien être pris au sérieux.

m mmmnm m peuple imparfait.

Le fait n'est que trop vrai ; les membres de la
€ommi>siou e\é utive, en n'assistant pas à la séance
de vendredi, ont totalement méconnu leurs devoirs
envers le citoyen Xavier Durrieu, représentant de
l'Ariége. Ce trait d'une rare impertinence, faisait
hier le sujet de loutt-s les conversations.

Où allons-nous? La commission exécutive eurait-
elle par hasard la pensée de nous ramener au ré-
gime du bon plaisir? Souffrira t-on que les cinq
commissaires prennent des airs d'arrogance et mé-
connaissent leur origine populaire?

Ils s'excuseat, dit-on, sur ce que la séance devant

être entièrement consacrée à discuter les arr,
-lu règlement in érieur de l'assemblée
les commissaires pouvaient mieux empltyer j*1
temps eu restant chez eux pour s'occuper des aj*
publiques, comme ils l'ont fait. Le public appré^
cette justification que le citoyen Durrieu, P0ll ^
part, rejetie de foute la force de son patriotisme, *
Suivez bien mon raisonnement, dit le citoyen DUr
rieu;je représente le peuple de l'Ariége, ce^
donc qu'en m'examinant attentivement que ldC0ln
miss on executive pourra apprendre à connaître cette
population qu'elle est appelée à gouverner. Ma ma-
nière de m'asseoir, de regarder, de pencher la tête"
de sourire , de caresser mes cheveux , mes grâces'
mon maintien, mon accent, tout cela c'est de l'A-
riége numéro un.

Sic qçulos, sic ille manus, sic ora ferebat.

Chaque jour que la commission laisse passer sans
m'étudier avec soin est un jour perdu pour le bon-
heur de l'Ariége.

Je laisse de côté la question d'amour-propre
quoiqu'il soit bien désagréable de partir de chez so
le malin en se disant : Attention ! l'œil de la com-
mission va êtie fixé sur moi jusqu'à cinq heures de
relevée; soignons noire attitude, soyons Atiége de fa
tête aux pieds! Et quand on s'est dit cela, quand on
est arrivé à son banc , de s'apercevoir que la com-
mission est absente et vous manque ainsi de respect.

Nous étions à la chambre ce jour-là et de notre
tribune nous avons examiné le citoyen Durrieu avec
l'attention d'un homme qui cherche à se faire une
idée des habitans de l'Ariége.

Le citoyen Xavier Durrieu est un jeune homme
gros, court, à l'œil ciignotant, qui toujours renifle
et renâcle. Quand D.eu l'eût créé, il le regarda avec
,-amour et lui dit : a Tu es trop parfait, il Lut que je
te donne une petite imperfection, sans quoi ta su-
péiionté te vaudrait trop d'ennemis et la vanité te
perdrait. Je te condamne donc à ne jamais savuirte
'moucher! Effectivement, le eboyeu Durrieu n'est
jamais venu à bout de cette entreprise. Il a fait d au-
tres tours drt force, il e^ devenu rédacteur en chef
"du Courrier // nç us , il s'est fait nommer npré-
sentant de l'Ai n ge, mais il n'a jamais pu s'afiraii-
chir de la terrible condamnation qui pèse sur lui. H
a toujours le mouchoir a la main, mais sa main in-
habile le trahit. 11 multiplie ses essais malneureux à
toi t et à tiâv'ers, un peu par-ci, un ptu p.u'-là,
tôt à droite, tantôt à gauche, sur sa uiaii.he, sur son
pupîire, sur son couteau de Lois. Il renâcle, il ref-
ile, mais D.eu lui a dit : « Tu n'iras pa» plus loi"!»

Daprès cette sidiouelte esquissée au uouranldela
plume, la commission exécunve peut se retracer
mage du jeune repiésentanl et reparer ce.le uUeuce
de saiiieii qui le lui avau fait perdre uu moment Je
vue. '

Il faut ajouter pour adoucir, si c'est possible, le
ressentiment du citoyen Dunieu, que dans celte
séance de vendredi, l'aiteu'io.: des dames pl*ees
dans les tribunes publiques l'a dédommagé ample-
ment de 1 oubli de la commission.

Qui est donc, demanda une charmante Anglaise»
ce beau jeune homme là-bas qui e.-saie de se mou-
cher s,.r. i habit d un huissier? .,

-r Lei citoyen Xavier nurrieu, madam • ; celui ^
qui Dieu a dit : « Tu essaieras toujours, tu n y Par'
viendras jamais !

la république do vicomte charles delai s

Nous avions la République de Platon, la Béfl»^
quelle Bodui, nous avons actuellement celle u
comte Charles Delaunay.
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