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Le charivari — 62.1893

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SOIXANTE-DEUXIÈME ANNEE

Prix du Numéro : 25 centimes

DIMANCHE 1er JANVIER 1893

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PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS REÇUS)

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IMERRE VÉRON

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Cliol

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

Les ateliers étant fermés aujourd hui Joui
de /'An, le Charivari ne paraîtra pas demain
lundi.

BULLETIN POLITIQUE

Année d’inconnu, salut!

Je ne te cacherai pas que ton millésime ne pré-
dispose pas les gens superstitieux à d’exception-
nelles gaîtés. D’abord parce que le 13 inlluenco
fâcheusement les nerfs de certains crédules. En-
suite parce que les centenaires que tu vas évo-
quer au cours de ta carrière ne sont pas de ceux
qu’on fête par des entrechats, même quand on
accepte le fameux bloc recommandé par M. Clé-
menceau.

Si encore tu n’étais troublante que par les sou-
venirs rétrospectifs !

Mais tu commences, on ne saurait le nier, sous
d’assez noirs auspices. Ne parle-t-on pas déjà
d’inaugurer ta première décade par un essai de
révolution coïncidant avec la rentrée des Cham-
bres?

Qu’adviendra-t-il de ces pronostics et de ces
appréhensions? Le rôle de prophète est en ce
moment plus épineux que jamais, et je me gar-
derai bien de prévoir, quand il est déjà si difficile
de voir, au milieu des confusions qui nous envi-
ronnent.

Certains amateurs voudraient aussi faire de
toi une année de révision.

Ce commencement de campagne nous reporte
en arrière. C’est du boulangisme sans Boulanger.

Nous ne comprenons pas trop quels bienfaits
on peut attendre d’une révision à l’heure où nous
sommes et dans le désarroi des esprits.

En tout cas, il nous paraît inadmissible qu’elle
puisse être tentée de ton vivant, année téné-
breuse.

La révision ne peut s’opérer que dans un Con-
grès où les deux Chambres fonctionnent à titre
égal. Or, une de ces deux Chambres n est déjà
plus, pour ainsi dire, que l’ombre d elle-meme,

11 faut qu’elle cède la place dans quelques mois.

Comment cetto agonisante aurait-elle 1 auto-
1 ité et la force nécessaires pour une tâche de
cette importance? Ses pouvoirs expirants ne
1 autorisent plus à disposer de l’avenir pour une
aussi grave question.

Elle aura, d’ailleurs, bien assez à faire pour un
demi-cadavre qu’elle est, avec les deux budgets
qui lui restent sur le dos et le règlement de quel-
ques questions spécialement urgentes.

Ecartons donc la révision de ton bilan, an-
née 1893 dont la première heure vient de son-
ner.

Comme en France c’est toujours l’inattendu qui
arrive, il se peut que tu déroutes complètement
par ta placidité les appréhensions que tu as fait

naître. Je ne demande pas mieux que de me rac-
crocher à ce doux~espoir.

Je t’avouerai cependant qu’il me paraît passa-
blement fragile. On sent partout frémir des exal-
tations qui ne disent rien de bon.

Ce qui attriste particulièrement les spectateurs
impartiaux, c’est de penser que la liberté et la
patrie pourraient également rester sur le car-
reau, si les événements étaient poussés au pa-
roxysme.

Lo triomphe de toute violente révolution est
fatalement suivi d’une réaction despotique. Rien
ne saurait être changé à cet immuable pro-
gramme. Si tonc tu déchaînais une crise formi-
dable, c’est bien, comme je le disais, la liberlé
qui on serait finalement la victime.

Quant a la patrie, n’aurait-elle pas tout à

craindre d’une coalition qui, pour empêcher l’in-
cendie d’arriver chez elle, se hâterait de nous
déclarer la guerre afin de venir l’éteindre sur

place?

Que ceux qui sont prêts à assumer de pareilles
responsabilités y réfléchissent quand il est en-
core temps. Puisse le résultat de leurs médita-
tions empêcher que tu ne portes dans l’histoire
une sanglante estampille, ô année qui com-
mences!

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

Pour attendrir du sort, en ce jour, la clémence,

Très fidèle lecteur, le passé me fournit

Mon vœu tout formulé : Puisse Van qui commence

Ne ressembler en rien A celui qui finit!

SIFFLET.

:p:l/cxs de bals

— Nous ne pouvons continuer à danser sur un
volcan !

Le cratère de l’Hôtel de Ville! Un bon titre
pour une chansonnette.

Et l’oraleur a ajouté, parodiant un mot célèbre :

— Les temps folichons sont passés.

Renvoyez les violons; la polka est devenue sub-
versive.

ne

* *

L’autre conseiller n’a pas été moins catégo-
rique.

D’abord, il n’admet pas que l’on s’amuse quand
on pourrait faire des choses utiles, par exemple
proposer quelque folle motion que repousse ré-
gulièrement le gouvernement.

Ensuite, il trouve que ça coûte trop cher à ali-
menter et abreuver, un tas de gens qui semblent
n’avoir ni mangé ni bu exprès depuis huit jours,
tant ils engloutissent de victuailles et de boissons
diverses.

— Il n’y a pas à se priver dès lors que c’est le
Conseil qui paye la note, a dit avec humeur l'en-
nemi de la mazurka municipale.

C’est à l’œil qu'on eonso-o-mme!

***

II est certainement dur, pour une foule de con-
tribuables, de se voir obligés de payer les sand-
wiches qu’il no mangent pas.

— Mais alors, s’est écrié un conseiller, ami de
la danse, que ferons-nous des salons de l’Hôtel de
Ville ?

Là est la question.

Diverses propositions ont été émises à ce sujet :

Remplacer les bals par des galops-conférences.
C’est-à-dire qu’après avoir entendu l’orateur
pendant quelques minutes, chacun serait libre de
prendre son galop et de s’en aller chez soi.

%

* *

Toute la fashion parisienne vient d’avoir une
chaude alarme.

Un des derniers refuges de la haute élégance
est en ce moment sérieusement menacé.

Deux conseillers municipaux ont demandé la

suppression

des bals de l’Hôtel de Ville.

C’est qu’ voyez-vous, un paMil bal.
C’est rien cliouett, cest cL

comme dit le chansonnier Mac-Nab.

Et alors, une fois cette réunion select suppri-
mée, que vous restera-t-il ?

Ah ! MM. Vaillant et Chauvière sont cruels !

L’un a dit :

Ou bien encore :

Faire simplement exécuter aux invités quel-
ques tours de gymnastique; il y aurait ainsi éco-
nomie d’un orchestre. Le vainqueur de ce tour-
noi athlétique recevrait, en récompense, le titre
de champion de l’Hôtel de Ville.

Enfin, voici une dernière proposition qui sem-
ble appelée à réduire à néant les objections des

ennemis du quadrille.

Continuer à donner des bals à l’Hôtel de Ville,
mais ajouter au bas de l’invitation :

« On est prié d’apporter ses rafraîchissements. »
Les invités un peu à court de victuailles iraient
emprunter de quoi boulotter à leurs amis et

connaissances.

— Vous n’auriez pas une sandwich à me faire
passer, m’ame Gibou?

— Non, je n’ai qu’une pomme de terre cuite au
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