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Le charivari — 62.1893

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SOIXANTE-DEUXIÈME ANNÉE

Prix du Numéro ? *5 centime»

LUNDI-MARDI 2-3 JANVIER 1893

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PARIS

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t’oliünue, I.iiioiaire et Artistique

muui: vÉisoN

Il O <1 :i t leur en Chef

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DK LA RÉDACTION ET DE L'ADMINISTRATION

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

[MEURE VÉUON

lléducteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

LA SEMAINE DE LA BOURSE

Paris, lo 1er janvier 1893.

Monsieur le Directeur,

Pour la première fois depuis bien longtemps,
l’année 1892 nous a donné une grande joie, —
celle de disparaître. J’ai pu enfin changer le mil-
lésime qui termine la date de ces notes hebdoma-
daires, et le fait que les quatre chiffres compo-
sant ce millésime finissent par un 3 au lieu ffQ.se
terminer par un 2, m a donné un véritable soula-
gement, qui sera éprouvé, je vous en donne mon
billet, par tous les boursiers. Certes, nous ne sa-
vons pas ce que l’An Neuf nous réserve; mais il
est incontestable qu’il ne pourra pas nous être
plus désagréable que l’an qui vient de finir sa car-
rière,— et de la finir de la façon la plus fâcheuse.
Les boursiers, jusqu’à présent, semblaient vou-
loir se tenir en dehors de toutes les discussions
que vous savez. Le désordre, ou plus simplement
le désarroi, était partout, — sauf à la Bourse,
i Parbleu 1 les cours reculaient bien; comment
n auraient-ils pas reculé en présence de tout ce
qui so passait, de tout ce qu’on disait, do tout ce
dont, on menaçait? Ils reculaient donc, mais lente-
ment. Ils faisaient ce qu’on appelle une belle ré-
sistance, et, pour parler un langage que com-
prendront tous mes contemporains du siège de
Paris,

Ils se repliaient en bon ordre.

yT ; ...- ;

nent, ellefeTîntf; .atteint de hauts prix, ce pendant
que le pauvfe Italien avait toutes les peines,du
monde à trouver un portefeuille où reposer ses
coupons, tandis que l’Extérieure infortunée était
en proie à toutes les affres des discussions vio-
lentes, et pendant que le Portugais était obligé
de couper ses coupons en trois. — Et le syndicat, j
ayant parlé ou raisonné ainsi, s’est mis à vendre '
à tour do bras. Et comme personne n’était disposé
à se mettre en travers de ses tentatives, les cours
ont reculé, de telle sorte que nous nous rappelle-
rons longtemps la dernière semaine de l’année

dernière.

Au point de vue des cours de la rente,

L’an 1892 finit comme il avait commencé,

ou peut s’en faut; car nous ''étions pas bien loin
da cours de 95. En somme, l’épargne n’est ni plus
riche ni plus pauvre qu’il y a douze mois; et ce
n’est pas le recul des derniers jours qui m’in-
quiète. Les syndicats, c’est très gentil; mais il
arrive toujours un moment où ils abusent de la
situation, et provoquent ainsi des représailles
du comptant. Les rentes ont baissé, — elles se
relèveront; et cela fera le compte. Il n’eu est pas
moins vrai que c’est un fichu quart d heure à

passer.

... Et puis, il n’y a pas que les rentes qui souf-
frent de la baisse. Toutes les grandes valeurs
françaises sont visées, —je dis toutes. Le syndi-
cat n’en veut qu’à celles - là. Les Mines de
Gruyère inventées par l’étranger, ou les exoti-
ques Sociétés industrielles pour boucher les
trous de la lune, sont bien calmes; mais nos fonds
d’Etat et nos titres de premier ordre sont traités
de la façon la plus brutale. Et remarquez qu’on
choisit justement, pour les attaquer, le moment
où leur situation apparaît comme irréprochable.
Mais c’est ça dont

. Gela, le plus logiquement et le plus naturelle-
ment du monde. Car enfin, voyons : le Trésor va-
t-il ou ne va-t-il pas continuer de payer les arré-
rages de la rente? C’est que tout est là. Songez
que le 3 0/0, qui a fait un peu plus de 100 francs
il y a quelques mois à peine, est maintenant aux
environs de 95 francs. Avons-nous perdu une ba-
taille? La politique étrangère est-elle menaçante
en ce qui nous concerne? Avons-nous à enregis-
trer un gros malheur national? Non, n’est-ce pas l
Alors, que signifie une baisse aussi forte? Cent
sous de baisse, c’est que c’est énorme, vous savez
bien. Soyez assurés qu’il y a du tripatouillage là-
dessous. Il y a un syndicat. Là-bas, tout là-bas,
par delà les frontières, à l’Est, au Nord-Ouest et
au Midi, de braves financiers se sont groupés,
qui, avec un à propos charmant, se disent que
l’heure est venue ou jamais de profiter de nos
ennuis. Ils se disent : l’épargne française est
préoccupée, attentive aux mouvements des cours.
Très bien. Transformons cette préoccupation en
panique, et donnons comme un seul homme contre
les rentes françaises. Du reste, il y a longtemps
qu’elles nous embêtent, les rentes françaises.

Reflétant la prospérité du pays d’où elles éma-

Les syndicataires se battent l’œil,

par exemple I Ils ont tort tout de même; car,
dans certains cas, il pourrait bien leur en cuire,—
sinon à eux-mêmes, du moins à leurs agents. Il y
a des Sociétés qui, lassées d’être constamment
diffamées, vilipendées, calomniées, finissent par
perdre patience et s’adressent aux tribunaux.
C’est, entre autres, le cas du Crédit Foncier.
L’éminent M. Christophle, qui gouverne de la ma-
nière qu’on sait la considérable maison de la rue
des Capucines, ne veut même pas attendre que
les juges se soient prononcés pour mettre les
actionnaires et les obligataires du Crédit Foncier
en garde contre les manœuvres du brochurier,—
du fameux brochurier que vous savez bien.
M. Christophle se dit, non sans raison, que la
justice est lente, et que, d’ici à ce qu’elle ait mis
un frein à la fureur des monteurs de coups,
l’épargne atout le temps de subir deux ou trois

paniques.

En conséquence, il a adressé à ses actionnaires
une lettre-circulaire que les obligataires eux-
I mêmes feront bien de lire. Il leur [dit qu’ils ont

dû recevoir une brochure dont l’auteur, poursui-
vant avec une insatiable fureur sa campagne
contre le Crédit Foncier, entasse des Ossas d’in-
sinuations hasardées sur des Pélions d’alléga-
tions calomnieuses. C’est cette brochure que le
Conseil d’administration de l’établissement a dé-
cidé de poursuivre correctionnellement. M. Chris-
tophle dit que les administrateurs du Crédit Fon-
cier établiront devant la justice la fausseté des
imputations dirigées contre la Société; mais que
— c’est ce que je disais plus haut — il n’a pas
voulu attendre le jugement pour mettre les inté-
ressés en garde contre de pareils procédés. U
constate que l’intention de l’auteur se révèle dans
le seul fait de fa distribution gratuite de cette
circulaire, avec une profusion sans exemple, à
Paris et dans toute la France. Il est manifeste
que ces manœuvres ne peuvent avoir d’autre but
que de troubler et d’effrayer les porteurs, et de
les amener à se dessaisir de leurs titres, à des
prix très abaissés, au profit de plus habiles et de
plus avisés. Cela étant, M. Christophle demande
instamment aux porteurs, dans leur intérêt, de
résister aux tentatives de toutes natures qui pour-
raient encore être faites auprès d’eux dans ce
sens.

Il affirme, avec plus d’énergie que jamais, que
la situation du Crédit Foncier est de tout repos,
et que la sécurité des titres, actions ou obliga-
tions, est complète.

Rien de plus clair, rien de plus net;

et j’ai tenu à donner une analyse bien détaillée
de cette circulaire, parce qu’elle résume, mieux
que je ne saurais le faire, tous les arguments
qu’on peut invoquer contre l’odieuse campagne
dont le Crédit Foncier est l’objet, — provisoire-
ment. Car tout a une fin. Les allégations des bro-
churiers ont été détruites deux fois déjà : d’abord
par le rapport des inspecteurs des finances, en-
• suite à la tribune du Parlement. Maintenant,
elles vont être réduites en poudre devant un tri-
bunal correctionnel. Si, après cela, il y a des

rendre leurs titres à vil

niais assez... niais pour vt_

prix, — c’est-à-dire pour préférer les allégations
des brochuriers aux constatations, assertions et
documents produits devant des juridictions aussi
diverses que celles dont je viens de parler, —
ma foi! tant pin pour ces niais. Nous ne perdrons

pas notre temps à les plaindre.

Le Crédit Lyonnais a également baissé : on ne
s’attaque, je ne saurais trop le répéter, qu’aux
premières valeurs de la cote. Dans le cas du
Crédit Lyonnais, les attaques sont d’autant plus
grotesques, que c’est le seul établissement de
crédit qui ait supporté sans faiblir la pénurie
d’affaires nouvelles qui a marqué la délicieuse
année 1892, — en ce sens, tout au moins, que le
Crédit Lyonnais a retrouvé et au-delà, dans l’ex-
tension de ses opérations d’escompte et d’avan-
ces, de quoi compenser le montant des commis-
sions qu’en temps ordinaire lui fournissent les
émissions auxquelles il prête ses guichets. De-
puis huit mois et plus, le portefeuille commer-
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