Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 62.1893

DOI Heft:
Janvier
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.23887#0023
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ACTUALITÉS

3

Le Casino des Concierges !... La nouvelle création-du citoyen Lisbonne.
Dites donc, Monsieur, c’est-y là que se réunit la Commission d’enquête ?

diable comme épouse et comme mère
lais elle n'était pas jolie. Henri Heine
devant Mme Liadière, une jolie femme
fui n'avait pas le temps d'ôtre bonne,
vaillait de l'éventail : « La comtesse de
t un ange de bonté; aussi, voyez comme
toutes les coquettes! C’est quil n y a
té, la bonté. » Mme Liadière ne se le tint
dt, elle prit son air railleur, un autre
jeta cette saillie : « Si vous faites des
-je vous en achèterai; en attendant, allez
r à la foire le vrai prix de la beauté et de

m Heine, point de luxe, un intérieur de
5eois. j ai déjeuné chez lui avec Gérard
■ Le menu ne fut pas lucullussime, il lut
eu allemand. Henri Heine dit bien haut :
u Rhin et vin du Rhin. » C'était du vin de
s et une carpe de la Seine. La choucroute
sonnée domina la table; après quoi, une
a Gargantua. Je ne sais pas si c’était le
tous les jours. Henri Heine était un gai
on. Il y avait à table, avec nous, une belle
, Mathilde Mirât, qui gouvernait la maison
■op bruyamment. Nous ne savions pas alors
< la femme ou la maîtresse de Henri Heine,
i cachait sa vie. C’était tout simplement une
3mmes qui s’égarent sur le premier chemin
•ns bien savoir si c'est le bon. Henri Heine
op le goût de la vie familiale pour jouer en

amour les Don Jutn, les Byroniens et les Antony. Il
ne jouait pas non plus les Werther. Ces trois carac-
tères de l’amour parisien en ce temps-là ne le pri-
rent pas au cœur, mais il se laissa prendre tout
corps et toute âme par cette étrange créature. Elle
lui plut par ses défauts comme par ses qualités. Ses
qualités, c’était de représenter la Vénus de Milo
avec quatre bras. On disait qu’elle ne ferait qu'une
bouchée de Henri Heine. Mais si elle s’imposait par
les violences et les t'antais ies de son caractère, elle
ne retenait pas son cœur, elle le donnait dans toute
la force d'une jeunesse généreuse et charmante.
Pendant les premières années, ce fut la maîtresse
affolée et prodigue ; mais outre qu'elle le magnéti-
sait par la séduction de sa beauté, elle devenait son
« ange gardien » et elle le fut jusqu’à sa mort.

A la veille d’un duel, reconnaissant que cet « ange
gardien» était digne de porter son nom et d’hé-
riter de sa fortune, il l'épousa. Donc Lhyménée
se fit après les noces. Il écrivait à sa sœur en 1841,

le 13 septembre :

« Ce n’est qu’aujourd’hui que je puis t'annoncer
offi ciellement que je suis marié. Le 31 août j’ai
épousé Mathilde Mirât, avec laquelle je me cha-
mailletous les jours depuis six ans. Cela ne l'em-
pêche pas d’avoir le cœur noble et pur et d’être
bonne comme un ange. Sa conduite, pendant les
longues années que nous avons vécues ensemble, a
été irréprochable, et tous mes amis la citaient

comme un modèle de vertu. »

Eh bien, prenons-le au mot et saluons avec re-
connaissance celle qui brisa ses caprices pour veil-
ler angéliquement Henri Heine quand il n’était plus

qu’un mort vivant.

Car l'éternelle faucheuse lui imposa huit années,
huit siècles de désespoir. La cruelle hôtesse veillait
à son lit, l’effleurant de son baiser matinal et de son
baiser nocturne : l'horreur dans l’horreur, la nuit en
plein jour, les litanies glaciales du corbeau et de
l'orfraie. Et il souriait, le grand poète, parce que la
Muse souveraine l’avait touché au cœur et au front.

Il savait bien que si le tombeau était noir et pro-
fond, il y aurait un réveil radieux; il avait douté de
tout, même des dieux, mais il se rappelait toujours
ces paroles de sa mère : « Si on pleure sur la terre,
c'est que Dieu console dans le ciel. » Il avait trop
couru les mondes de l'esprit divin, disant avec un
autre coureur de chimère poétique ; « Ce qu’il y a de
meilleur dans l’esprit humain, c'est l’esprit divin. »
Devenu aveugle, comme Milton, il disait aussi :

« Dieu doit me regarder avec plus de tendresse et de
compassion, parce que je ne puis plus voir que lui;

ce sont ses ailes qui m’aveuglent. »

Comme il a si bien dit, aucune douleur ne lui fut

épargnée : pendant que la paralysie glaçait ses

membres, la cécité fermait ses paupières. Comme

cos femmes de la Flandre qui crèvent les yeux à

leurs rossignols pour en tirer de plus doux airs, la

Muse se plaît à aveugler ses enfants.

Arsène Houssaye.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Actualités
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
ZST 207 D RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Henriot
Entstehungsdatum
um 1893
Entstehungsdatum (normiert)
1888 - 1898
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 62.1893, Janvier, S. 19

Beziehungen

Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg
 
Annotationen