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Le charivari — 62.1893

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Janvier
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SOIXANTE-DEUXIÈME ANNÉE

Prix da Ifnmér© ; £§ centimes

VENDREDI 13 JANVIER 1893

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 Tr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(i.es mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

les abonnements parlent des 1" et te de chaque mou

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
IMEIÎRE VÉIÎON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

l'abonnement d'un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IME «Il E VÉIÎON

K é d acte u r en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWiG, FERMIER DE I.A PUBLICITÉ

92, Rue Richelieu

CHARIVARI

Les souscripteurs dont l’abonnement ex-
pire le 15 Janvier sont priés de le renou-
veler immédiatement s’ils ne veulent pas
éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons que les mandats
télégraphiques ne sont pas reçus.

BULLETIN POLITIQUE

Gomment ne pas, en regardant autour de soi,
se rappeler ce vers de Victor Hugo :

De quel nom te nommer, heure trouble où nous sommes ?

Du régime parlementaire, que reste-t-il? Son
grand cheval de bataille, c’était, n’est-ce pas?
i ordre du jour de confiance. Quand un ministère
ayait enfourché ce cheval-là, il semblait qu’il
11 eùt plus qu’à prendre un temps de galop triom-
phal.

Gomme nous avons changé tout cela!

P en avait obtenu deux, trois, quatre, — je ne
sais plus au juste, — des ordres du jour de con-
lance, le ministère Ribot-Loubet. Et il n’a pas
mome osé affronter la rentrée des Chambres.

V quoi servent alors ces manifestations qui
Seinblent dire « Je t’aime » à un ministre, et que
Celui-ci traduit par « Fiche-moi le camp » ?

Lt c’est ainsi pour tout. L’Assemblée bat des
111ains, il y a trois semaines, quand M. Floquet
reP°usse dédaigneusement les accusations dont
1 Ost l’objet.

Mardi, cette même Assemblée refuse de voter
P°nr celui qu’elle acclamait.

Gn confie un portefeuille à M. X... le lundi. Le
meccredi, il est cité en cour d’assises par ceux-là
Jnomes qui l’avaient choisi comme collègue.

htonnez-vous ensuite si l’opinion déconcertée,
Presque abrutie par ces spectacles troublants, ne
Sajt vraiment plus où elle en est.

Gomment le saurait-elle, d’ailleurs?

Qui peut répondre que le second cabinet Ribot
Vra plus vieux que le premier et qu’il n’aura
>a« été chaviré à son tour quand vous lirez ces
hgnes?

^D autre part et simultanément, les premières
pai^Ces du procès intenté à la Compagnie de
qüfVna.ne sont pas sans démontrer, elles aussi,
0 désarroi est partout.

le ?sî'il Pas surprenant, par exemple, de voir
c°nWère huhhc et le président de la cour se
auraiG J1*6, Publiquement sur des questions qui
lues fi>n ce me semble, être étudiées et réso-
L’unh•an?° dans ia coulisse?

1 « si indispensable de l’action judiciaire

est-elle attestée comme il conviendrait par l’an-
tagonisme de M. l’avocat général conseillant le
silence à l’un des accusés sur certains points de
l’affaire, pendant que le magistrat qui préside à
1 audience le presse vivement de parler?

Tout cela n’est pas précisément gai et ne révèle
pas un état social sans fissures, sans crevasses
même.

Il est vrai que, pour nous consoler, nous avons
le vieux proverbe qui dit : Les pots fêlés sont
ceux qui durent le plus longtemps.

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D'RIER

De Stendhal on publie un livre après décès,
Bizarrement nommé : Souvenirs d’égotisme.

Un Stendhal d'aujourd’hui pourrait, avec succès,
En faire un appelé : Souvenirs d’égoutisme,

SIFFLET.

ENVOUTEMENT

Depuis la mort de l’abbé Boullan, l’homme à la
messe noire, c’est le sport à la mode.

Cette pratique de sorcellerie n’a, d’ailleurs,
rien de bien sorcier. Voici en quoi elle consiste :
Vous allez dans un bazar, vous achetez une
poupée de treize sous ot vous lui dites : « Poupée,
tu t’appelles mon oncle! »

Généralement, la poupée ne répond rien. C’est
humiliant, mais il y a des circonstances où il faut
savoir faire des sacrifices d’amour-propre.

Alors, vous vous munissez d’une longue aiguille
à tricoter, et vous l’enfoncez sanguinairement
dans le cœur de la poupée (pour la mise en scène,
voir la Reine Margot). Le son jaillit... Ça y est!

Le lendemain, vous recevez indubitablement
une lettre du notaire de la famille qui vous écrit :
« Monsieur, j’ai le triste devoir de vous annoncer
le décès de votre oncle. Veuillez m’envoyer les
pouvoirs nécessaires pour vous faire entrer en
possession de sa succession. »

Si vous n’avez pas d’oncle à héritage, il vous
est loisible d’appliquer la méthode susdite à n’im-
porte quelle autre personne dont, pour une rai-
son ou pour une autre, vous désirez l’extermina-
tion.

Le résultat est foudroyant. Dès que l’aiguille a
poignardé 1a poupée, l’individu visé par vous,
immédiatement, à quelque distance qu’il se

trouve, mord la poussière quand bien même il
serait eu train de prendre un bain.

A

On voit que le procédé est des plus commodes.
Il n est pas compliqué et offre en outre l’avantage
de dépister toutes les recherches de la police.

Désormais, au lieu de grelotter sous la bise, au
coin d’une rue, à l’affût d’un passant attardé, le
surineur malin fera la dépense d’une poupée à
treize, d’une aiguille, et pourra opérer en toute
tranquillité, dans 1 arrière-boutique d’un mastro-
quet, les pieds au chaud, devant un saladier de
vin à la française.

M. Deibler pourra se dispenser d’aller attra-
per des rhumatismes sur la place de la Roquette,
les jours d’exécution.

Les amants jaloux n’auront plus besoin de faire
appel au revolver ou au vitriol pour se manifes-
! ter l0ur antipathie réciproque. Ce sera la ruine
des armuriers et des marchands de produits
chimiques.

L’expression « tuer le mandarin » doit doréna-
vant quitter le domaino de l’hyperbole pour élire
domicile dans celui des faits, car l’infaillibilité
de cet assassinat à distance est péremptoirement
affirmée par nombre de démonologues distingués
au premier rang desquels brillent le Sâr Peladan
et René le Florentin, parfumeur de Catherine de
Médicis.

***

Si, par hasard, le maléfice ne produit pas son
effet, on peut affirmer hardiment que, dans ce
cas, il y a eu maladresse extrême de la part de
l’opérateur.

Exemple :

Un bohème que je connais, individu dénué de
scrupules mais couvert de dettes, a voulu derniè-
rement liquider sa situation vis-à-vis de ses
fournisseurs en les envoûtant.

Il se procura un pierrot, un polichinelle et un
arlequin auxquels il tint ce discours : « Toi, tu es
mon bottier; loi, mon tailleur; toi, mon proprié-
taire. » Puis il estramaçonna à grands coups
d’aiguille à tricoter.

Le lendemain, il se présente chez ledit bottier,
avec la figure de quelqu’un qui se prépare à sui-
vre un convoi funèbre.

Qui trouve-t-il? Son bottier lui-même, le dos
au feu, le ventre à table, qui s’arrête de ronger
un pilon de volaille pour lui demander : « Est-ce
que vous m’apportez un petit acompte ? »

***

Assurément, c’était une grosse désillusion;
mais l’insuccès de mon bohème ne prouve lien.

En effet, j’ai su depuis :

1° Que, pour se livrer à son opération magiqu0,
il n’avait pas revêtu de robe noire parsemée de
flammes rouges, ni coiffé de bonnet pointu;
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