ACTUALITÉS
— Voyons, garçon... Voilà un quart d’heure que j’attends!
—- Excusez-moi, monsieur, mais je servais un client pressé, un ancien ministre. Il a
rendez-vous pour midi chez le juge d’instruction... qui va peut-être le faire arrêter.
, Monsieur, dit le papa, en montrant le grand da-
^ls qu’il remorque à sa suite, c'est mon fils que je
Us amène-, il est dans un triste état.
d " Monsieur, j’en ai vu bien d'autres, qui étaient
Un état plus triste encore . t
irtP ^on.vous ne soupçonnez pas à quel pou1
ot- cet animal-là. Et paresseux! Et îndisciph •
st fait mettre à la porte do cinq collèges.
~~ A-fors, ce sera un peu plus cher, voilà tout.
ca7.V°Us me rendez l’espoir .. Et combien ce a me
0utera-t-il?
°>t le point épineux. On bataille sur les tarifs
1V„ dant quelque temps. On fixe un chiffre. L empif-
c commence, et au bout d'un semestre, la h rance
r (upte un inutile de plus. Six mois plus tard, il ne
d S c Plus trace, dans le cerveau du jeune gâteux,
ré^PAturcs qu’il a avalées, mais qu’il n'a pas digé-
Et
°*là pourquoi la race dépérit de plus en plus!
SUR NOS MORALISATEUR*-
.C’U Pourrait-on nous délivrer des ' gu jeu, fc
PMco-moralistes sur ['affreuse pas
mule consacrée"? , . . .;pS course
Sous prétexte qu’une dame, habitu ■ malhe
a mis fin à ses jours pour cause de pan
reux, ou qu’un employé, habitué du u ,
une peu volumineuse grenouille, les déclamateurs,
pour le bon motif, tartinent avec un redoublement
de frénésie. Qu’espèrcnt-ilsfSupprimerune passion
éternelle? Ce serait do la puérilité Abolir les cour-
ses? Qu’ils osent donc le dire !
Pourtant il n'y aurait pas d’autre moyen de remé-
dier au mal. Mais ce remède serait cent fois pire
que le mal lui-même.
Les courses, contre lesquelles les puritanismes
cacochymes tonnent entre deux quintes de catarrhe
jettent dans la circulation des flots d’or, font vivre
des millions d’employés, donnent au commerce une
impulsion toute puissante.
Calculez seulement ce qu’une journée de Grand
Prix rapporte au négoce parisien! C’est colossal.
Que peuvent, dès lors, peser dans la balance quel-
ques déboires partiels, quelques catastrophes pri-
vées?
La s-aine logique est forcée de répondre, en haus-
sant les épaules :
— Fallait pas qu’y aillent.
D’ailleurs, si demain on abolissait ce procédé de
ruine, on en inventerait après-demain un tout neuf,
qui aboutirait aux mêmes résultats.
***
SUR NOS COMÉDIENS
Prétendre faire tourner éternellement les nouvel-
les générations artistiques dans le vieux cercle muré
du passé, c’est la négation de tout progrès. A des
époques nouvelles, il faut des formules nouvelles.
Vous façonnez, j'imagine, les acteurs de drame et
de comédie pour que ces acteurs secondent, par une
intelligente interprétation, les auteurs présents et
futurs Or, il est évident que de nouveaux courants
entraînent ces auteurs présents et futurs vers des
explorations pleines d'imprévu. Bientôt il n’y aura
plus rien de commun entre le théâtre des siècles
précédents et le théâtre du siècle qui va naître. Com-
ment les fanatiques du rétrospectif ne comprennent-
ils pas qu'il faut aller de l avant au Conservatoire
comme partout, et qu’il est nécessaire de moderni-
ser les études au lieu de les immobiliser?
Ceux qui prétendent limiter au classique ces étu-
des-là et les épreuves qui les consacrent me font
tout juste le môme effet que si, lors de l’invention
des chemins de fer, l'enseignement professionnel
avait continué à préparer des postillons et des co-
chers de coucou au lieu de faire des mécaniciens et
des chauffeurs pour les locomotives.
Pauvre Conservatoire ! Il n’avait pourtant pas be-
soin de ce décri supplémentaire.
HERACLITE.
— Voyons, garçon... Voilà un quart d’heure que j’attends!
—- Excusez-moi, monsieur, mais je servais un client pressé, un ancien ministre. Il a
rendez-vous pour midi chez le juge d’instruction... qui va peut-être le faire arrêter.
, Monsieur, dit le papa, en montrant le grand da-
^ls qu’il remorque à sa suite, c'est mon fils que je
Us amène-, il est dans un triste état.
d " Monsieur, j’en ai vu bien d'autres, qui étaient
Un état plus triste encore . t
irtP ^on.vous ne soupçonnez pas à quel pou1
ot- cet animal-là. Et paresseux! Et îndisciph •
st fait mettre à la porte do cinq collèges.
~~ A-fors, ce sera un peu plus cher, voilà tout.
ca7.V°Us me rendez l’espoir .. Et combien ce a me
0utera-t-il?
°>t le point épineux. On bataille sur les tarifs
1V„ dant quelque temps. On fixe un chiffre. L empif-
c commence, et au bout d'un semestre, la h rance
r (upte un inutile de plus. Six mois plus tard, il ne
d S c Plus trace, dans le cerveau du jeune gâteux,
ré^PAturcs qu’il a avalées, mais qu’il n'a pas digé-
Et
°*là pourquoi la race dépérit de plus en plus!
SUR NOS MORALISATEUR*-
.C’U Pourrait-on nous délivrer des ' gu jeu, fc
PMco-moralistes sur ['affreuse pas
mule consacrée"? , . . .;pS course
Sous prétexte qu’une dame, habitu ■ malhe
a mis fin à ses jours pour cause de pan
reux, ou qu’un employé, habitué du u ,
une peu volumineuse grenouille, les déclamateurs,
pour le bon motif, tartinent avec un redoublement
de frénésie. Qu’espèrcnt-ilsfSupprimerune passion
éternelle? Ce serait do la puérilité Abolir les cour-
ses? Qu’ils osent donc le dire !
Pourtant il n'y aurait pas d’autre moyen de remé-
dier au mal. Mais ce remède serait cent fois pire
que le mal lui-même.
Les courses, contre lesquelles les puritanismes
cacochymes tonnent entre deux quintes de catarrhe
jettent dans la circulation des flots d’or, font vivre
des millions d’employés, donnent au commerce une
impulsion toute puissante.
Calculez seulement ce qu’une journée de Grand
Prix rapporte au négoce parisien! C’est colossal.
Que peuvent, dès lors, peser dans la balance quel-
ques déboires partiels, quelques catastrophes pri-
vées?
La s-aine logique est forcée de répondre, en haus-
sant les épaules :
— Fallait pas qu’y aillent.
D’ailleurs, si demain on abolissait ce procédé de
ruine, on en inventerait après-demain un tout neuf,
qui aboutirait aux mêmes résultats.
***
SUR NOS COMÉDIENS
Prétendre faire tourner éternellement les nouvel-
les générations artistiques dans le vieux cercle muré
du passé, c’est la négation de tout progrès. A des
époques nouvelles, il faut des formules nouvelles.
Vous façonnez, j'imagine, les acteurs de drame et
de comédie pour que ces acteurs secondent, par une
intelligente interprétation, les auteurs présents et
futurs Or, il est évident que de nouveaux courants
entraînent ces auteurs présents et futurs vers des
explorations pleines d'imprévu. Bientôt il n’y aura
plus rien de commun entre le théâtre des siècles
précédents et le théâtre du siècle qui va naître. Com-
ment les fanatiques du rétrospectif ne comprennent-
ils pas qu'il faut aller de l avant au Conservatoire
comme partout, et qu’il est nécessaire de moderni-
ser les études au lieu de les immobiliser?
Ceux qui prétendent limiter au classique ces étu-
des-là et les épreuves qui les consacrent me font
tout juste le môme effet que si, lors de l’invention
des chemins de fer, l'enseignement professionnel
avait continué à préparer des postillons et des co-
chers de coucou au lieu de faire des mécaniciens et
des chauffeurs pour les locomotives.
Pauvre Conservatoire ! Il n’avait pourtant pas be-
soin de ce décri supplémentaire.
HERACLITE.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Actualités
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
ZST 207 D RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: - Voyons, garçon… Voilà un quart d’heure que j’attends! - Excusez-moi, monsieur, mais je servais un client pressé, un ancient minister. Il a rendez-vous pour midi chez le juge d’instruction… qui va peut-être le faire arrêter.
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1893
Entstehungsdatum (normiert)
1888 - 1898
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 62.1893, Janvier, S. 47
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg