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Le charivari — 62.1893

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Janvier
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SOIXANTE-DEUXIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 33 «endme»

SAMEDI 21 JANVIER 1893

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PARIS

Trois mois...«.... 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IMElUtE VÉRON

Rédacteur en Chef

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direction

Politique, Littéraire et Artistique

f'Ilïliltli VÊII0N

Rédacteur en Chef
ANNONCES

■ADÜL« lit EWiG, FERMIER DB LA PUBL1CITA

92, Rue Richelieu

BULLETIN POLITIQUE

Si j’y comprends quelque chose', je veux bien
aller le dire à Rome. Et ce voyage ne serait
peut-être pas inutile pour le pape lui-même,
dont l’infaillibilité semble perdre un peu la bous-
sole au milieu des complications et des subtilités
présentes.

Un jour, Léon XIII rédige un manifeste pour
déclarer sa flamme à la République. Le lende-
main, de la même plume, il écrit à M Albert de
Mun pour l’encourager et le fortifier.

Or, M. de Mun n’est pas, que-nous sachions, un
champion bien ferme du républicanisme.

îfWaivers v.hirtême jusqu’à nous apprendre
que c’est lui qui doit conduire la guerre faite au
gouvernement.

De plus, comme toute guerre a l’argent pour
nerf, les journaux cléricaux ont formulé un appel
aux catholiques, leur faisant savoir que la lutte
qui s’entame exigera beaucoup d’argent.

Et le prospectus, contresigné par la Croix,
Y Univers et le Monde, ajoute, eu manière de
conclusion :

« La souscription peut se faire et se fait en di-
vers centres’ catholiques ; la Ligue de propa-
gande catholique et sociale, bien jeune encore,
mais très vivante déjà et forte, en a ouvert une
qui s’adresse spécialement aux petites bourses et
que nous recommandons. Mais que ce soit par
cette ligue ou par d’autres, nous pressons nos
amis de prendre part aux souscriptions,nous leur
disons : Faites des sacrifices et faites-en faire. En
agissant ainsi, vous travaillerez, comme, le veut
le grand Léon XIII, pour l’Eglise et pour la
France. »

Vous y reconnaissez-vous, dans cet imbroglio ?

Le grand Léon XIII s’y reconnaît-il lui-
même?

Chaque fois qu’il prend la parole d’une façon
quasi officielle, c’est pour fredonner le Domine,
salvam fac Rempuhlicam.

Et voilà que, d’autre part, il tolère qu’on se
serve de son nom pour ramasser des fonds à
l’aide desquels on se propose évidemment de
soutenir la candidature réactionnaire d’un tas de
gens qui s’engageront à jeter cette République
par terre.

Il ne suffit pas d’être infaillible, il faut être
loyal aussi. Le pape n’aurait pas d’autre moyen,
pour prouver cette loyauté, que de répudier pu-
bliquement le patronage de la campagne qu’on
entreprend sous son nom et de la quête à domi-
cile qui tend la main aux complots.

Tandis que l’on court après les gros sous
d’un côté, on combine de l’autre le scénario d une
aimable intrigue.

C’est le Soleil — pour la circonstance,, il se
montre bien ténébreux — c’est le Soleil qui s est
chargé de confectionner ce petit plan.

On commence par supposer que les subtils
oliorts faits pour jeter M. Carnot par terre ont
abouti.

Et alors •

« Si M. Carnot donnait sa démission, il n’y au-
rait qu’une chose raisonnable à faire : ajourner
l'élection du nouveau Président de la République

ET FORMER UN GOUVERNEMENT PROVISOIRE, Composé

d’honnêtes gens, avec mission d’expédier les
affaires courantes, de livrer à la justice-les ven-
dus des deux Chambres et de faire procéder en-
suite à des élections libres, dans lesquelles le
pays pourrait se prononcer sur son avenir. »

Le Soleil, comme vous lo voyez, tient pour
nulle et non avenue la Constitution qui nous ré-
git et aux termes de laquelle un Président doit
êtie immédiatement remplacé par un autre.

Un Président? Le Soleil ne se fait pas d’illu-
sion : il Sait très bien qu.e h’Htre serait égale-
ment républicain. D’où l’expédient du gouver-
nement provisoire, dans lequel ou espérerait
faire entrer par surprise quelque traître pro-
pice.

Malheureusement pour le Soleil, il a oublié
que la première condition pour faire réussir une
conspiration quelconque, c’est de la tenir cachée,
et qu’on ne répète pas la veille une botte secrète
à son adversaire du lendemain.

Rien aimables de nous prévenir, ces Machiavols
de la monarchie.

Ils peuvent être certains que la botte sera pa-
rée maintenant. Ce sout eux-mêmes qui éventent
la mèche en nous avertissant. Ils ont l’obligeance
de nous inviter à la répétition générale : on n’est
pas plus prévenant, maintenant leur drame-
comédie est sur de tomber à plat.

Pierre Véron

LE QUATRAIN D’HIER

O Ponson du Terrait, enfoncé ton héros,

Dont la perversité n’était que faribole!

Noies voyons aujourd'hui de plus forts numéros,
Et Cornélius Herz, voilà l’Esc.. .rocambole!

SIFFLET

CHOISISSEZ DANS LE TAS

Un journal publie les lignes suivantes :

« Nous recevons une longue lettre d’un de nos
fidèles abonnés, qui nous demande pourquoi, en
présence des divergences d’opinions, l’Académie
I des sciences morales et politiques m'instituerait
pas un prix destiné à récompenser l’auteur de la

découverte de la meilleure Constitution poli-
tique. »

En attendant que la grave Académie ait adopté
cette idée éminemment pratique, le Charivari
n a pas hésité, de son côté, à ouvrir un concours.

Voici quelques-unes des solutions qui nous ont
été envoyées :

CONSTITUTION TYPE N° 1

Les politiciens sont d’avis que la question
présidentielle est très épineuse.

Nommer un président pour sept ans, cela
laisse bien peu d espoir aux gens dont la maxime
favorite est : « Ote-toi de là que je m’y mette ».

Ce qui amène des tiraillements, des jalousies
et des compétitions toujours regrettables.

La situation peut se formuler ainsi :

Il y a en France trop d’aspirants présidents et
pas assez de présidences.

Pour obvier à cet inconvénient, il suffit d’abré-
ger la durée des pouvoirs présidentiels.

Vingt-quatre heures, ce serait peut-être encore
trop long pour satisfaire toutes les impatiences.

On pourrait réduire le temps de la présidence
à une heure; ça permettrait de satisfaire an-
nuellement huit mille sept cents ambitions, et
huit mille sept cent vingt-quatre lors des années
bissextiles.

Un compétiteur.

CONSTITUTION TYPE N° 2

Le point faible de la Constitution actuelle, c’est
ie mode de nomination des ministres.

Actuellement, on prend un portefeuille, on le
lance à la tête d’un monsieur, et on lui dit : « Tous
les mois vous passerez à la caisse. »

D’après mon système, les ministres passeraient
bien à la caisse, mais non pour recevoir; ce se-
rait, au contraire, pour verser la forte somme.

Lorsque le besoin d'un ministère se ferait sen-
tir, on mettrait les portefeuilles aux enchères sur
soumission cachetée, comme cela se pratique
pour les travaux publics.

Les gens piqués de la tarentule ministérielle
feraient des offres :

Cent, deux cent mille francs, un million, —il n’y
aurait pas de limite.

Celui qui offrirait le plus aurait le portefeuille.

De cette façon, ce serait tout bénéfice pour le
budget.

Un qui ne sera pas ministre.

CONSTITUTION TYPE N° 3

Avant tout, suppression de la Bourse, cause de
tous nos malheurs.

Ce temple grec pourrait être rasé sans incon-
vénients, ou bien on s’en servirait pour y instal-
ler les animaux féroces et mugissants qui crè-
vent de froid au Jardin des Plantes.

Les voisins, qui ont l'oreille à l’épreuve, no se
trouveraient nullement incommodés de ce voisi-
nage.

Les financiers qui, malgré tout, voudraient
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