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Le charivari — 62.1893

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Prix du Numéro : SS centimes

SOIXANTE-DEUXIÈME ANNÉE

DIMANCHE 22 JANVIER 1893

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(LES MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS REÇUS)

les abonnements parlent des <•’ et i6 de chaque mois
DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉHON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire 20

Trois mois.

Six mois.

Un an.

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20 tr.
40 —
80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉHON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EW1G, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

-00 J.
0 }07

iWv


BULLETIN POLITIQUE

Combien en a-t-on fait, de ces lois suc la
presse, et combien en fera-t-on encore sans pou-
voir arriver à satisfaire les revendications con-
tradictoires des autoritaires et des libéraux!

Le Sénat, à son tour, est en train de discuter
un projet qui date de huit mois.

Quand on le déposa, à la suite des attentats
dynamitards, c’était à qui se hâterait le plus.

— Pas une minute à perdre, avait dit le gouver-
nement.

— Ne perdons pas une minute, avait répondu
la Chambre.

Et l’urgence avait été votée, et l’on avait mis
les morceaux doubles.

Là-dessus, on a parlé d’autre chose, et le projet
sauveur a moisi dans les cartons. Il en sort ino-
pinément parce qu’un autre est venu le tirer de
la poussière et que le Sénat s’est dit :

— Bon I nous ferons d’uno pierre deux coups.

L’autre, c’est celui qui concerne les alléga-
tions diffamatoires contre des ambassadeurs ac-
crédités en France.

De récents événements ont démontré que, de
ce côté, une imprudence de plume peut faire
courir de graves risques à la paix du monde. En
conséquence, on propose que les imprudences de
ce genre soient déférées à la police correction-
nelle et non plus au jury.

Pour quelle raison ?

Les Débats l’expliquent avec clarté.

Le jury manque du sang-froid nécessaire pour
l’appréciation de litiges dont la solution peut
exercer parfois quelque influence sur nos rela-
tions internationales. Il n’est pas désirable que
l’issue de pareils procès soit exposée à varier,
suivant que la nation étrangère, dont le souverain
ou les diplomates se trouveront en cause, éveil-
lera chez nous plus ou moins de sympathie.

La question est de savoir si, d’autre part, la
magistrature professionnelle présentera, sous ce
rapport, plus d’impartialité que le jury.

Elle a d’autres inconvénients, la magistrature
professionnelle. Elle obéit parfois trop volontiers
aux suggestions du gouvernement.

Mais que voulez-vous! Il n’y a rien de parfait
ici-bas. Entre deux inconvénients, il faut donc
choisir le moindre.

Or, il est clair qu’avant tout il importe d’éviter
les causes de conflit européen, du moment où
l’on veut le maintien de la paix.

C’est ce qu’avaient compris les auteurs du pro-
jet qui a été soumis à la Chambre il y a douze
ans, et qui est devenu la loi du 29 juillet 1881. Ils
proposaient de remettre à la police correction-
nelle le jugement dos offenses commises contre
les chefs d’Etat étrangers et leurs représentants.
La commission était du même avis.

Mais, comme le rappellent les Débats, M. Flo-

CHARIVARI

quet était d’une opinion contraire, et M. Floquet
l’a emporté. Un amendement soutenu par lui, et
attribuant compétence au jury, a été adopté par
326 voix contre 122. Naturellement, la D-oite
tout entière a voté en cette circonstance avec
le parti radical. Elle a eu le temps de réfléchir
depuis douze ans, et surtout depuis quinze jours.
Nous supposons que, celte fois, l’amendement de
M. Floquet, s’il est repris, n’obtiendra pas la
majorité.

Il serait question, par la même occasion, de ra-
mener devant la police correctionnelle le délit
de diffamation contre les fonctionnaires.

Ce n’est pas du tout la même chose, cela.

Le résultat d’un débat semblable ne peut avoir
les conséquences redoutablesci-dessus visées. Par
contre, la magistrature, en pareil cas, est tou-
jours soupçonnée de complai iE.ce.

On fera donc bien de ne pas confondre deux
choses parfaitement distinctes. Il n’y a pas à sau-
vegarder de la même façon la sécurité nationale
et les intérêts privés, — ces intérêts fussent-ils
ceux d’un ministre ou d’un préfet.

Pierre Véron.

-—-

LE QUATRAIN Ü’HIER

/

FIN d’une future profession de foi

Vous nous blaguez, messieurs'} Ah \ qu'à cela ne
Je cesse d’être femme en étant citoyenne. [tienne.
Quand on devient candidate, on
Se moque du qu'en-dira-t on.

SIFFLET.

ELLES Y PASSERONT TOUTES

On sait que ces dames de l’émancipation se
présenteront aux prochaines élections législa-
tives.

Elles sont décidées à escalader le pouvoir,
trouvant le moment propice.

Toutefois, il ne faut pas croire qu’on soit en
présence d’une levée de boucliers générale, et
que le sexe faible va se ruer vers le Palais-Bour-
bon avec un enthousiasme exagéré.

Non, lesprédications enflammées des cheff'esses
— risquons le mot — semblent jusqu’ici avoir
produit de minces résultats; enfin, comme dit
Boireau, c’est le diable pour trouver des candi-
dates.

Chacune refusant avec énergie, il a bien fallu
chercher ailleurs.

Ces dames sont en train de faire l’étranger.

Pour représenter la France, on ne pouvait
mieux s’adresser.

Du reste, on va en juger,

Nous avons eu sous les yeux la copie des
lettres envoyées à un certain nombre de notabi-
lités féminines à ce sujet.

« A la maréchale Booth \

» Maréchale,

» Nous osons nous adresser à vous qui avez
promené votre nom glorieux dans les deux hé-
misphères.

» Vous êtes une grande remueuse d’hommes,
maréchale, et les nombreuses conversions que
vous avez opérées dans notre Paris sceptique
prouvent surabondamment que personne ne peut
vous résister.

» Venez à nous et donnez-nous l’appui de votre
parole, de votre aimable journal En avant, et
de votre fanfare où la grosse caisse tonne de si
majestueux soli I

» Tenant compte de votre existence si bien rem-
plie, nous avons choisi le quartier des Grandes-
Carrières pour y poser votre irrésistible candi-
dature.

» Être maréchale est bien; mais être reine, c’est
mieux. Et reine vous serez dans une certaine
proportion, — quelque chose comme un six cen-
tième de très gracieuse majesté.

» Le comité d’action. »

La seconde lettre est adressée à la reine Po-
maré, XXIVe du nom. L’enveloppe porte la men-
tion : « Personnelle. Remettre en mains pro-
pres. »

On voit que nous précisons. Pourvu que les fac-
teurs de là-bas n’aillent pas prendre cette phrase
trop à la lettre I

« Madame,

» Salamalec, autrement dit : salut! Nous ne
sommes pas bien ferrées sur votre langue, vous
nous excuserez.

» Nous venons vous faire une petite proposi-
tion.

» Vous êtes reine, madame; mais quel fichu
peuple vous avezl

» Un ramassis de moricauds, qui doivent joli-
ment vous répugner, à vous qui êtes femme, c’est-
à-dire qui devez avoir toutes les délicatesses.

» Nous avons mieux que ça à vous offrir.

» Venez en France; nous mettons à vos pieds
la candidature de Brives-Ia-Gaillarde.

» Songez que nous comptons absolument sur
vous et que tous les électeurs, éblouis par votre
majesté, voteront pour vous comme un seul
homme.

» Nous sommes, etc.

» Les femmes émancipées. »

« P.-S. — Dans le cas où vous ne pourriez vous
i décider à quitter vos Etats, envoyez-nous quel-
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