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Le charivari — 62.1893

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Janvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.23887#0095
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ACTUALITÉS

17

— Ah! ces commissaires de police!... Sont-ils occupés!...

— A qui le dites-vous, monsieur!... J’en ai cherché un hier toute la journée pour un
cas pressant... Je voulais faire constater l’adultère de ma femme,.. Eh bien., monsieur, je
n’ai pas pu mettre la main dessus!

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Il paraît qu’on n’est pas fixé en haut lieu
sur les plus simples questions. Sur celle-ci entre
autres : Une femme a-t-elle, oui ou non, le droit de
porter culotte ?

Un haut fonctionnaire de la Préfecture a répondu
à une dame éprise du costume masculin :

« Il n'y a pas de loi qui défende à une femme do
s'habiller en homme. ».

Allez voir le commissaire de police de votre quar-
tier, et très probablement il vous affirmera le con-
traire. Touchant accord !

Ce qui me surprend, c’est que des créatures hu-
maines, qui ne sont pas forcées de subir notre
hideux accoutrement, brûlent du désir de coiffer
notre horrible chapeau, d’endosser le grotesque
sifflet d'ébène ou le smoking déformant.

Il faudrait cependant établir une jurisprudence
définitive. Si les deux sexes prenaient l’habitude de
troquer leurs modes, au bout de trois mois, per-
sonne n’y ferait plus attention. Je suis même con-
vaincu que ce qui stimule en cette affaire la convoi-
tise des ligueuses, c’est uniquement 1 attrait du fruit
défendu. Le jour où on leur octroierait une autorisa-
tion sans limites, personne n’en voudrait plus pro-
fiter. L’esprit de contradiction, c est la 1 ansienne
tout entière.

-***

Ces réflexions ne sont pas applicables aux jeunes
personnes qui font du vélocipède. Là, on se trouve
en présence d’autres exigeances.

Et pourtant des ennuis sont survenus à l’une
d’elles qui s’était fait confectionner une veste de
velours, une culotte collante, des bas ornementés,
des bottes gracieuses, une toque de jockey.

En cet accoutrement plein de révélations agréa-
bles, elle avait enfourché une bicyclette et se livrait,
sur l'asphalte d’une chaussée, à d’attrayants zigzags.
Là-dessus, arrestation, procès-verbal et prochaine
comparution en police correctionnelle.

Vous demandez pourquoi? Parce que la veste, la
culotte et la toque ont été considérées comme vête-
ment masculin.

Ne serait-il pas opportun et équitable de remanier
une législation surannée qui n’avait pu prévoir ni
le bicycle ni le tricycle ? C’est nous que vous puni-
rez, si vous condamnez les femmes à ne circuler
sur ces véhicules qu’en robe longue.

Vous avez rencontré, sans doute, quelques dames
en cette posture lamentable. Rien de plus hideux que
ces jupes pondant de chaque côté de ces roues.
Parlez-moi du spencer et de la culotte. Voilà du
pittoresque.

Croyez-vous que l’heure du persil ne serait pas
gracieusement renouvelée, si toutes les horizon-
tales en vogue dont les journaux publient si volon-
tiers la nomenclature quotidienne se montraient
ainsi chevauchant et prouvant qu’elles sont bien en
forme ?

On n’entend plus parler de la statue de Bizet.
Pourquoi? Elle est bien longue à venir.

Le musicien de Carmen a laissé une trace assez
profonde dans l’art pour que cet hommage lui soit
bien dû.

Je le vois encore, ce tout joyeux, qui semblait si
V content de vivre et à qui, sur les apparences, on

aurait prédit un si long avenir : frais, rose, solide-
ment construit, piocheur infatigable autant que gai
compagnon. C'était le sourire fait homme.

Un sourire qui n’était pas toujours exempt de ma-
lice, et que commentait parfois le clignement d'un
œil singulièrement moqueur.

Mais ni méchanceté ni envie. Il était trop absorbé
par l’ardente préparation de ses œuvres pour s’in-
quiéter de ce que faisaient les autres. Il explorait
des voies nouvelles avec la bouillante résolution
d’un Stanley.

Et comme tous les explorateurs, il avait rencontré
de rudes obstacles sur son chemin. Puis, au mo-
ment où il touchait au but, le dénouement inattendu
de la tombe.

Combien elle nous en a emportés ainsi qui
avaient encore de grandes et belles choses à ac-
complir ! Hérold, Bizet — pour ne citer que ces
deux noms — auraient signé encore une longue
suite de chefs-d’œuvre.

Faisons, du moins, revivre par le marbre ou le
bronze ceux que nous n’avons pu conserver.

Ces jours-ci, on a vendu aux enchères un curieux
autographe de Berlioz, dont voici un fragment :

« J’aurai ma revanche sur tant de musiciens qui
m’insultent aujourd'hui. Le corbillard les mènera à
l’oubli ; moi, il me mènera à la vengeance. »

C’était prophétique.

ZIGZAG.

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Le charivari
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Aufbewahrungsort/Standort (GND)
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Inv. Nr./Signatur
ZST 207 D RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Henriot
Entstehungsdatum
um 1893
Entstehungsdatum (normiert)
1888 - 1898
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
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Le charivari, 62.1893, Janvier, S. 91

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