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Le charivari — 62.1893

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Janvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.23887#0105
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SOIXANTE-DEUXIÈME ANNÉE

Prix du Numéro ! 25 centimes

VENDREDI 27 JANVIER 1893

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois.

Six mois..

Un an.

18 fr.

36 —
72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
les abonnements parlent des i" et ta de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

lMliKHE V £ BON

Il <■ i! :i c ( e ai «• en Chef

BUREAUX

DE I.A RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(lus MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NI! SONT pas reçus)

L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IMERItE VÊBON

Iléiliicteiii' en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

Les souscripteurs dont l'abonnement ex-
pire le 31 Janvier sont priés de le renou-
veler immédiatement s’ils ne veulent pas
éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons que les mandats
télégraphiques ne sont pas reçus.

BULLETIN POLITIQUE

Une bataille parlementaire est annoncée à pro-
pos des fonds secrets. J’ignore quel en sera le
résultat.

Cette question des fonds secrets nous paraît se
résumer en cette maxime d’un homme d’Etat an-
glais :

— On ne peut pas faire de politique sans se
salir les mains.

Supprimer les fonds secrets nous semble donc
être la plus chimérique des combinaisons.

Pour pallier la chose, d’autres ont imaginé un
compromis qui pourrait se définir par cette for-
mule calinotesque : « Conserver les fonds secrets,
mais en s’arrangeant pour qu’ils ne soient plus. »

Il est clair, en effet, que, du jour où une com-
mission de la Chambre connaîtrait le dessous des
cartes, huit jours après il n’y aurait plus de des-
sous. Partout on raconterait comment se répar-
tissent les munificences du budget occulte.

Il suffirait, pour cela, qu’un député désirât
faire passer un journal auquel il s’intéresse pour
mieux renseigné que les autres et lui glissât ses
confidences dans le tuyau de l’oreille. Ce qui ne
manquerait pas d’arriver.

Donc il ne semble pas possible d’aboutir à rien
de pratique avec des demi-mesures. C’est à pren-
dre ou à laisser.

St l’on trouve moyen de faire de la politique
immaculée avec des agents angéliques, les fonds
secrets doivent disparaître entièrement. Tout au
grand jour!

Autrement, il faut qu’ils gardent leur clandes-
tinité, regrettable sans doute au point de vue
moral, mais indispensable au point de vue pra-
tique.

Notez que, si j’en juge par certaines révélations
qui ont fait grand tapage en ces derniers temps,
le maintien de ces fonds secrets est une sauve-
garde pour les caisses privées.

Si, en effet, alors qu’ils existent, on a dû. re-
courir aux emprunts forcés que vous savez, que
serait-ce, mon Dieu, le jour où les ministres à
poigne n’auraient plus de capitaux officiels à leur
disposition?

Maintenant, sur le chapitre des virements que
l’Empire pratiqua avec un si parfait sans-gêne,
mais que les républicains d’alors réprouvèrent
toujours, il ne saurait y avoir, croyons-nous, deux
opinions en matière de fonds secrets.

Il devrait être absolument interdit d’employer,

par exemple, les ressources mystérieuses du mi-
nistère de la guerre pour les besoins d’un ma-
chiavélisme intime. De même, celles des affaires
étrangères ne sauraient servir sans illégalité aux
affaires intérieures.

Sous ces réserves, j’estime que les fonds se-
crets, — quoiqu’ils soient loin de rendre*les ser-
vices qu’on s’imagine et que nos gouvernants
soient bien souvent volés dans leurs achats de
consciences, — j’estime, dis-je, que les fonds se-
crets sont une institution véreuse comme bien
d’autres, mais dont les hommes d’Etat ne peuvent
se passer, par la raison bien simple qu’ils sont
tous, par quelque côté, véreux eux-mêmes.

Pierre Véron.

„* .

LE QUATRAIN D’HIER

AFFAIRES D’EGYPTE

(air connu)

Avec ses 'prétextes hautains
D'ambition toujours accrue,

L’Angleterre, un de ces matins,

A se f’ra choper comme un' gru.. u...e!

SIFFLET.

JUSTES RÉGLEMENTATIONS

Les délégués de l’Union syndicale des cochers
ont été reçus par le ministre de l’intérieur, auquel
ils venaient exposer leurs doléances.

Us ont demandé, entre autres choses, au minis-
tre « de vouloir bien, eu égard à la gêne qui a ré-
sulté pour beaucoup de cochers des rigueurs de
la saison, faire lever toutes les contraventions et
décider qu’à l’avenir on n'en pourra dresser au-
cune contre eux lorsqu’on se trouvera dans les
mêmes conditions atmosphériques »,

Le ministre a promis d’examiner, de concert
avec le préfet de police, les vœux formulés par
les automédons.

Il aurait pu même, pour aller plus vite, de-
mander communication du projet de règlement
dressé par un de ces messieurs.

Nous avons pu nous procurer ce document im-
portant. Le voici :

RÈGLEMENT APPLICABLE AUX COCHERS
En temps de neige, verglas, boue, pluie, etc.

Article premier

En cas de neige, la chaussée devenant impra-

ticable, le cocher aura le droit de pousser sa voi-
ture sur le trottoir, où les pieds des passants ont
fait fondre la neige.

Les piétons pourront descendre sur la chaus-
sée, afin de tracer un nouveau chemin pour les
voitures.

Si, en montant sur le trottoir, le cocher écrase
quelques passants, procès-verbal sera dressé
contre les héritiers desdits passants, coupables
d’avoir entravé la circulation publique.

Article 2

Par les temps de verglas, tout cocher intelli-
gent devra mettre Cocotte au galop, et entretenir
cette allure à grand renfort de coups de fouet,
On sait, en effet, que c’est seulement en arrê-
tant le cheval qu’on risque de le faire choir.

Les piétons sont prévenus; s’ils se trouvent
à proximité d’un bec de gaz, ils peuvent toujours
grimper après afin d’éviter le fâcheux écrabouil-
lement.

Article 3

Quand un cocher aura fait à un client la ré-
ponse sacramentelle : « J’vas r’layer », celui-ci
devra se le tenir pour dit.

S’il insiste, procès-verbal lui sera dressé par
un agent que le cocher aura requis, et, de plus,
il sera emmené en fourrière immédiatement.

Si le cocher, impatienté, donne un coup de
fouet au client, c’est ce dernier qui devra être
poursuivi, attendu que, s’il a reçu le dernier coup,
c’est donc qu’il avait commencé, et que, par con-
séquent, tous les torts sont de son côté.

Article 4

Lorsqu’il fait froid, il est interdit aux agents
de verbaliser contre les cochers qu’ils rencontre-
raient en état d’ivresse, le droit de tout citoyen
qui a froid étant de se réchauffer ; et les co-
chers, ne pouvant se réchauffer extérieurement,
sont bien obligés de se’réchauffer intérieurement.

N. B. — Cet article sera également applicable
en temps de chaleur, attendu qu’alors tout ci-
toyen a le droit de se rafraîchir.

Article 5

Par les temps de boue, lorsque de facétieux
balayeurs ont ramené près des trottoirs des ruis-
seaux de vase liquide, le cocher devra passer au
milieu, rapide comme une flèche, éclaboussant
les piétons.

Ce genre de sport sera même encouragé de
façon spéciale. Des prix seront institués pour
être décernés aux plus adroits.

À la fin de sa journée, chaque cocher fera
connaître au comité chargé de distribuer les ré-
compenses le nombre des passants mouchetés par
lui-

Espérons que ce règlement tombera sous les
yeux de M. Lozé, et que les cochers recevront
pleine satisfaction.

' Jules Demolliens.
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