LE CHARIVARI
Notez qu’il eut, à son instant, du talent, Mario
Ucliard, et qu’il fut quelqu’un, et que les jeunes
n’en avaient peut-être pas entendu parler avant
la nécrologie de l’autre jour.
O gloire, fumée éphémère d’un jour plus éphé-
mère encore !
SUBITO.
quelques-uns par plaisir, beaucoup par corvée,
mais par hygiène — aucun.
Oùs qu’y a dThygiène
Y’a pas d’plaisïr I
ainsi que chante la chanson.
à Pézenas, un panier de vieux vins, offert par les
notables commerçants.
Ce qui doit augmenter là-haut, pour Molière, le
regret de ne pouvoir y retourner.
Malheureusement, les autres cités sont moins
libérales. Marseille n’a pas offert de caisses de sa-
vons, Montélimar réserve son nougat, Lyon ses
saucissons, et Valence ses paires de gants.
C’est dommage; avec une tournée à cadeaux, les
comédiens seraient approvisionnés en cas de siège !
GRANDES PRIES EXCEPTIONNELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Charivari a la bonne fortune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteurs, à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs-d’œuvre
consacrés et qui comptent parmi les merveilles de l’art.
I* BATAILLE DE CHAMPIGNY
ÉPISODES DE LA GUERRE DE 1870
A. LA PLATRIERS
peint par Alph. de NEUVILLE
B. LA MAISON ROUGE
peint par Édouard DETAILLE
Deux sujets se faisant pendant, belles photogravures.
Hauteur : 35 cent. ; largeur ; 56 cent.
15 francs les deux, au lieu de 30 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage
2° L’ANGÉLUS
ET
LES GLANEUSES
peints par François MILLET
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures
Hauteur : 38 cent.; largeur : 51 cent.
IO francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° BŒUFS ALLANT AU LABOUR
ET
RETOUR A LA FERME
Peints par TROYOIV.
Deux sujets se faisant pendant, belles photo-gravures.
Hauteur : 40 cent. ; largeur : 60 cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
OHÉ! LÉS PLAGIAIRES
Il y a plagiaires et plagiaires, comme il y a fa-
gots et fagots.
Le plagiaire, au sens académique, est un mon-
sieur dont la personnalité ne réside que dans
l’imitation servile des autres.
Le plagiaire, en argot de boulevard, est le clas-
sique habitué des plages.
Mais, au fond, les deux font la paire. Car il est
évident que, parmi les gens qui se rendent à la
mer, la plupart n’y vont que pour faire comme
les autres.
Sans cet esprit d’imitation, qui caractérise le
citoyen français, croyez-vous que des milliers
de familles consentiraient à aller se faire écorcher
comme des anguilles dans les « petits trous pas
cher » de la Manche et de l’Océan?
Vous m’objecterez tout de suite que le sur-
chauffement de notre vie parisienne, si éner-
vante, si anémiante, a fait de cet usage, depuis
quelques années, une nécessité hygiénique.
Allons donc! La bonne plaisanterie!
Gomment donc faisaient nos grands-pères, qui
n’éprouvaient guèrepourla mer que l’admiration
si laconique et si fameuse ; « Que d’eau ! Que
d’eau ! »
Si vous voulez en faire sincèrement le dénom-
brement, les plagiaires modernes se rendent à la
plage, ceux-ci par habitude, ceux-là par pose,
C’est surtout l’habitude, cette seconde nature,
qui, à une époque variant entre le Grand-Prix et
la réouverture de l’Odéon, détermine chez la
Parisienne une crise pathologique que l’on pour-
rait appeler « la crise balnéaire ».
Gela débute un matin, au retour d’une prome-
nade au Bois, où il n’y avait personne, par consé-
quent où l’on respirait trois fois mieux que d’or-
dinaire. Et, cependant, Madame étouffe.
De l’air! De l’eau 1 La mer! — ordonne le mé-
decin qui ne voit goutte dans le malaise de sa
cliente, — ou sans cela Madame se meurt, Ma-
dame est morte.
Au bout de huit jours, vous retrouvez dans
quelque casino, au milieu d’une cohue cosmo-
polite, dans l’atmosphère surchauffée d’une salle
de petits chevaux, une petite femme qui s’ima-
gine mieux respirer, parce qu’elle s’évente avec
rage comme au foyer d’un théâtre d’hiver.
Dites-moi franchement si cette fleur de né-
vrose ne s’épanouirait pas mieux, dans de pa-
reilles conditions, au beau milieu de la plaine
Saint-Denis?
Quant aux gens qui vont à la mer parce qu’il
faut y aller, parce qu’ils n’ont pas le courage de
ne pas y aller, leur nombre est aussi incalculable
que les galets des plages de la Manche.
Abonnés des premières, piliers de coulisses;
sportsmen, flirteurs de fine o'clock, désœuvrés
des deux mondes, de celui où l’on s’ennuie et de
celui où l’on s’amuse, vous les retrouvez tous,
avec leurs mêmes ridicules qu’au boulevard et
aux Acacias.
Ce sont toujours les mêmes acteurs jouant la
même pièce pour la galerie. Seulement, le décor
a changé : le théâtre représente la mer!
Savez-vous, en somme, ceux qui véritablement
se rendent par plaisir à la mer? Eh bien! ce sont
les enfants, fillettes et garçons, jeunes gens à
marier ou jeunes filles.
Ah! ceux-là se moquent pas mal de l’habitude,
de la pose et de l’hygiène!
Il faut les voir, éphèbes et adultes, en culotte
courte, se renvoyant à tour de bras sur la plage
la balle du lawn-tennis ou la boule du croquet!
Et elles donc, dans leurs costumes de pêcheuses
de crevettes, barbottant, toutes roses, toutes
blondes, dans l’onde amère, comme des naïades,
ou, le soir, entre deux valses au casino, cher-
chant les yeux d’un fiancé dans le scintillement
d’une étoile !
Mais quant aux autres... Ohé! les plagiaires,
avouez donc une bonne fois que vous n’allez au
bord de la merjque pour être du « dernier ba-
teau » ou pour nous en monter un!
Mario Prax.
-♦---
Les vrais fumeurs de cigarettes se reconnais-
sent à l’habitude qu’ils ont de rouler eux-mêmes
le tabac dans une feuille de JOB.
PLUME HUHBOLDTtïïïïïï1
ET .lYTl) «UN IM il T D6UeltMt Hqoeu Dlgtstln et léperetrtei
tlJjJAin DU1I il flLlBONNAL A Fil». Distillateur!, i Bordeaux.
CHRONIQUE DU JOUR
Ts las VH‘?S Par lesquelles passe triomi
leinent la Comedie-Française suivaient l’exen
de Pézenas, les sociétaires reviendraient à P
avec un fort excédent de bagages.
Chaque interprète du Malade imaginaire a r<
Le monument de Maupassant paraît être en bonne
voie. Les Beaux-Arts ont promis le marbre. Mais,
ô détail particulier ! on n’élèvera sur la tombe du
romancier ni buste ni statue. Maupassant avait dé-
claré ne pas transiger là-dessus.
Il faudra se contenter d’une allégorie.
Heureux les génies qui peuvent ainsi, avant de
mourir, déclarer qu’ils ne veulent pas la reproduc-
tion de leurs traits sur leur tombeau, et qu’ils dé-
daignent les statues. Il ne faudrait pourtant pas
qu’ils en abusassent.
Il y aurait trop de gens, refusant les statues, à
qui on ne songerait jamais à en élever.
II paraît qu’on va réglementer le droit de l’aéros-
tation. Pourquoi pas un impôt sur les ballons, tout
de suite?
Les amateurs de règlements font valoir que le
bailon stationne dans l’air, sans payer, alors qu’une
voiture qui stationne sur le boulevard paye un droit
de place; qu’ensuite le ballon, en descendant,risque
de renverser les cheminées, d’abîmer les récoltes et
d’écraser les passants, ce qui vaut bien quelques
décimes, sans doute!
Avoir quinze ans et donner son nom à une comète,
voilà qui est vraiment le comble de la précocité.
Pourtant, M. Quénisset est dans ce cas.
Il n’a pas accompli sa seizième année, et il a dé-
couvert, à Juvisy, la queue d’un astre errant inco-
gnito dans les immensités de la voie lactée.
Ce jeune astronome promet de dépasser M. Le-
verrier!
Les animaux ont beaucoup fait de tapage, cette
semaine.
On a signalé un ours en fiacre.
Place de la Bourse, un cheval a démoli une à une
toutes les glaces d’un magasin.
En province, un bœuf est entré dans une cabine
de bains de dame. La dame, effrayée, s’est sauvée
dans la rue, — et dans le plus simple appareil.
Enfin, un boa est entré chez un marchand de mu-
sique. Il s’est blotti dans un cor de chasse, d’où il
poussait de lamentables gémissements. Ce qui a
fait dire à un Vigny de l’endroit :
— Ah I que le son du boa est triste au fond du cor I
Au cimetière.
Le veuf a du chagrin et Balandard lui serre éner-
giquement la dextre.
— Allons... tu la reverras là-haut !... Plus tôt peut-
être que tu ne crois.
— Dis donc, toi, grogne le veuf interloqué, j’es-
père bien vivre encore longtemps !
En cour d’assises.
On appelle un témoin.
— Jurez-vous de dire toute la vérité? demande le
président.
— Je ne peux pas, répond le témoin d’une voix di-
gne... Je suis du Midi!
Consultation au chevet de la belle-mère.
— Hélas! fait le docteur, c’est une sainte femme..*
Elle est en train de monter au ciel.
— Croyez-vous, docteur? demande le gendre... Elle
y monte, vraiment ?
— Elle est déjà dans l’ascenseur !
H. He—
Notez qu’il eut, à son instant, du talent, Mario
Ucliard, et qu’il fut quelqu’un, et que les jeunes
n’en avaient peut-être pas entendu parler avant
la nécrologie de l’autre jour.
O gloire, fumée éphémère d’un jour plus éphé-
mère encore !
SUBITO.
quelques-uns par plaisir, beaucoup par corvée,
mais par hygiène — aucun.
Oùs qu’y a dThygiène
Y’a pas d’plaisïr I
ainsi que chante la chanson.
à Pézenas, un panier de vieux vins, offert par les
notables commerçants.
Ce qui doit augmenter là-haut, pour Molière, le
regret de ne pouvoir y retourner.
Malheureusement, les autres cités sont moins
libérales. Marseille n’a pas offert de caisses de sa-
vons, Montélimar réserve son nougat, Lyon ses
saucissons, et Valence ses paires de gants.
C’est dommage; avec une tournée à cadeaux, les
comédiens seraient approvisionnés en cas de siège !
GRANDES PRIES EXCEPTIONNELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Charivari a la bonne fortune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteurs, à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs-d’œuvre
consacrés et qui comptent parmi les merveilles de l’art.
I* BATAILLE DE CHAMPIGNY
ÉPISODES DE LA GUERRE DE 1870
A. LA PLATRIERS
peint par Alph. de NEUVILLE
B. LA MAISON ROUGE
peint par Édouard DETAILLE
Deux sujets se faisant pendant, belles photogravures.
Hauteur : 35 cent. ; largeur ; 56 cent.
15 francs les deux, au lieu de 30 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage
2° L’ANGÉLUS
ET
LES GLANEUSES
peints par François MILLET
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures
Hauteur : 38 cent.; largeur : 51 cent.
IO francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° BŒUFS ALLANT AU LABOUR
ET
RETOUR A LA FERME
Peints par TROYOIV.
Deux sujets se faisant pendant, belles photo-gravures.
Hauteur : 40 cent. ; largeur : 60 cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
OHÉ! LÉS PLAGIAIRES
Il y a plagiaires et plagiaires, comme il y a fa-
gots et fagots.
Le plagiaire, au sens académique, est un mon-
sieur dont la personnalité ne réside que dans
l’imitation servile des autres.
Le plagiaire, en argot de boulevard, est le clas-
sique habitué des plages.
Mais, au fond, les deux font la paire. Car il est
évident que, parmi les gens qui se rendent à la
mer, la plupart n’y vont que pour faire comme
les autres.
Sans cet esprit d’imitation, qui caractérise le
citoyen français, croyez-vous que des milliers
de familles consentiraient à aller se faire écorcher
comme des anguilles dans les « petits trous pas
cher » de la Manche et de l’Océan?
Vous m’objecterez tout de suite que le sur-
chauffement de notre vie parisienne, si éner-
vante, si anémiante, a fait de cet usage, depuis
quelques années, une nécessité hygiénique.
Allons donc! La bonne plaisanterie!
Gomment donc faisaient nos grands-pères, qui
n’éprouvaient guèrepourla mer que l’admiration
si laconique et si fameuse ; « Que d’eau ! Que
d’eau ! »
Si vous voulez en faire sincèrement le dénom-
brement, les plagiaires modernes se rendent à la
plage, ceux-ci par habitude, ceux-là par pose,
C’est surtout l’habitude, cette seconde nature,
qui, à une époque variant entre le Grand-Prix et
la réouverture de l’Odéon, détermine chez la
Parisienne une crise pathologique que l’on pour-
rait appeler « la crise balnéaire ».
Gela débute un matin, au retour d’une prome-
nade au Bois, où il n’y avait personne, par consé-
quent où l’on respirait trois fois mieux que d’or-
dinaire. Et, cependant, Madame étouffe.
De l’air! De l’eau 1 La mer! — ordonne le mé-
decin qui ne voit goutte dans le malaise de sa
cliente, — ou sans cela Madame se meurt, Ma-
dame est morte.
Au bout de huit jours, vous retrouvez dans
quelque casino, au milieu d’une cohue cosmo-
polite, dans l’atmosphère surchauffée d’une salle
de petits chevaux, une petite femme qui s’ima-
gine mieux respirer, parce qu’elle s’évente avec
rage comme au foyer d’un théâtre d’hiver.
Dites-moi franchement si cette fleur de né-
vrose ne s’épanouirait pas mieux, dans de pa-
reilles conditions, au beau milieu de la plaine
Saint-Denis?
Quant aux gens qui vont à la mer parce qu’il
faut y aller, parce qu’ils n’ont pas le courage de
ne pas y aller, leur nombre est aussi incalculable
que les galets des plages de la Manche.
Abonnés des premières, piliers de coulisses;
sportsmen, flirteurs de fine o'clock, désœuvrés
des deux mondes, de celui où l’on s’ennuie et de
celui où l’on s’amuse, vous les retrouvez tous,
avec leurs mêmes ridicules qu’au boulevard et
aux Acacias.
Ce sont toujours les mêmes acteurs jouant la
même pièce pour la galerie. Seulement, le décor
a changé : le théâtre représente la mer!
Savez-vous, en somme, ceux qui véritablement
se rendent par plaisir à la mer? Eh bien! ce sont
les enfants, fillettes et garçons, jeunes gens à
marier ou jeunes filles.
Ah! ceux-là se moquent pas mal de l’habitude,
de la pose et de l’hygiène!
Il faut les voir, éphèbes et adultes, en culotte
courte, se renvoyant à tour de bras sur la plage
la balle du lawn-tennis ou la boule du croquet!
Et elles donc, dans leurs costumes de pêcheuses
de crevettes, barbottant, toutes roses, toutes
blondes, dans l’onde amère, comme des naïades,
ou, le soir, entre deux valses au casino, cher-
chant les yeux d’un fiancé dans le scintillement
d’une étoile !
Mais quant aux autres... Ohé! les plagiaires,
avouez donc une bonne fois que vous n’allez au
bord de la merjque pour être du « dernier ba-
teau » ou pour nous en monter un!
Mario Prax.
-♦---
Les vrais fumeurs de cigarettes se reconnais-
sent à l’habitude qu’ils ont de rouler eux-mêmes
le tabac dans une feuille de JOB.
PLUME HUHBOLDTtïïïïïï1
ET .lYTl) «UN IM il T D6UeltMt Hqoeu Dlgtstln et léperetrtei
tlJjJAin DU1I il flLlBONNAL A Fil». Distillateur!, i Bordeaux.
CHRONIQUE DU JOUR
Ts las VH‘?S Par lesquelles passe triomi
leinent la Comedie-Française suivaient l’exen
de Pézenas, les sociétaires reviendraient à P
avec un fort excédent de bagages.
Chaque interprète du Malade imaginaire a r<
Le monument de Maupassant paraît être en bonne
voie. Les Beaux-Arts ont promis le marbre. Mais,
ô détail particulier ! on n’élèvera sur la tombe du
romancier ni buste ni statue. Maupassant avait dé-
claré ne pas transiger là-dessus.
Il faudra se contenter d’une allégorie.
Heureux les génies qui peuvent ainsi, avant de
mourir, déclarer qu’ils ne veulent pas la reproduc-
tion de leurs traits sur leur tombeau, et qu’ils dé-
daignent les statues. Il ne faudrait pourtant pas
qu’ils en abusassent.
Il y aurait trop de gens, refusant les statues, à
qui on ne songerait jamais à en élever.
II paraît qu’on va réglementer le droit de l’aéros-
tation. Pourquoi pas un impôt sur les ballons, tout
de suite?
Les amateurs de règlements font valoir que le
bailon stationne dans l’air, sans payer, alors qu’une
voiture qui stationne sur le boulevard paye un droit
de place; qu’ensuite le ballon, en descendant,risque
de renverser les cheminées, d’abîmer les récoltes et
d’écraser les passants, ce qui vaut bien quelques
décimes, sans doute!
Avoir quinze ans et donner son nom à une comète,
voilà qui est vraiment le comble de la précocité.
Pourtant, M. Quénisset est dans ce cas.
Il n’a pas accompli sa seizième année, et il a dé-
couvert, à Juvisy, la queue d’un astre errant inco-
gnito dans les immensités de la voie lactée.
Ce jeune astronome promet de dépasser M. Le-
verrier!
Les animaux ont beaucoup fait de tapage, cette
semaine.
On a signalé un ours en fiacre.
Place de la Bourse, un cheval a démoli une à une
toutes les glaces d’un magasin.
En province, un bœuf est entré dans une cabine
de bains de dame. La dame, effrayée, s’est sauvée
dans la rue, — et dans le plus simple appareil.
Enfin, un boa est entré chez un marchand de mu-
sique. Il s’est blotti dans un cor de chasse, d’où il
poussait de lamentables gémissements. Ce qui a
fait dire à un Vigny de l’endroit :
— Ah I que le son du boa est triste au fond du cor I
Au cimetière.
Le veuf a du chagrin et Balandard lui serre éner-
giquement la dextre.
— Allons... tu la reverras là-haut !... Plus tôt peut-
être que tu ne crois.
— Dis donc, toi, grogne le veuf interloqué, j’es-
père bien vivre encore longtemps !
En cour d’assises.
On appelle un témoin.
— Jurez-vous de dire toute la vérité? demande le
président.
— Je ne peux pas, répond le témoin d’une voix di-
gne... Je suis du Midi!
Consultation au chevet de la belle-mère.
— Hélas! fait le docteur, c’est une sainte femme..*
Elle est en train de monter au ciel.
— Croyez-vous, docteur? demande le gendre... Elle
y monte, vraiment ?
— Elle est déjà dans l’ascenseur !
H. He—