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Le charivari — 62.1893

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Décembre
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SOIXANTE-DEUXIÈME

Prix du Numéro : S 5 centimes

DIMANCHE 31 DECEMBRE 1893

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements partent des V" et <o de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

H é il :i c t e u r e ta Clict
BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTHATION

Rue de la Victoire 20

ABONNEM ENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. §0 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
P 1ER RI! VÉRON

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ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la puitucrrà
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

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Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
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au lieu de SO francs (ajouter 1 franc pour le port).

L s souscripteurs dont l’abonnement as-
pire le 31 Décembre soat priés de le re-
nouveler immédiatement s’ils ne veulent pas
éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons que les mandats
télégraphiques ne sont pas reçus.

BULLETIN POLITIQUE

Rien de nouveau sous le soleil.

On joua, il y a bien vingt-cinq ans, une pièce
philosophico-sociale intitulée Les Déclassés.

Et voilà qu’on remet la question sur le tapis.

Ce seraient ces déclassés qui feraient tout le
mal. C’est à eux qu’il s’en faudrait prendre du
déséquilibrement social oui menace d’aboutir à
un écroulement.

La Liberté, abordant à son tour le problème,
disait, l’autre jour, son mot.

Selon elle, la cause du mal, c’est la demi-ins-
truction que donne l’enseignement populaire.

Telle est aussi l’opinion de notre très sagace
confrère Francis Magnard.

Ces demi-savants, sortis des classes inférieures,
méprisant le milieu où ils sont nés, hantés d’am-
bitions excessives, seraient le principe le plus
funeste du déclassement social et de la démora-
lisation, qui est l’un des plus grands fléaux de ce
siècle.

D’autres cherchent l’explication de ce triste
phénomène dans des considérations qui tiennent
plus directement à l’organisation de l’enseigne-
ment public. Un professeur de l’Université a
écrit sur ce sujet, à M. Magnard, une lettre qui
rejette toute la faute sur notre système d’instruc-
tion publique. Pour lui, la source du mal est dans
Vuniformité absolue des programmes, tandis
que les besoins auxquels ils correspondent sont
d’une diversité infinie.

Le professeur prétend que l’excès de centrali-
sation et la routine bureaucratique ont coulé
dans un moule uniforme toutes les populations à
natures et à aptitudes si variées que renferme
notre territoire.

Il se demande à quoi servent la grammaire,
les mathématiques, les lettres, au paysan qui
a besoin de labourer la terre, à l’artisan qui a
besoin de manier l’outil, sinon à l’égarer dans
des régions où il n’a rien à gagner ni à faire. Il
faut décentraliser à tout prix. Il faut rendre
l’instruction professionnelle au lieu d’exclusi-
vement pédagogique qu’elle est aujourd’hui, en-

seigner l’agriculture aux agriculteurs, l’indus-
trie aux industriels, le commerce aux com-
merçants, supprimer les brevets, supprimer les
bachots...

Hélas! voilà des remèdes qui ont l’inconvé-
nient, croyons-nous, d’être absolument chimé-
riques.

Nous ne saurions nous arrêter à la combinai-
son qui parquerait obligatoirement chaque homme
dans la profession exercée par sa famille.

Ce serait rétrograder par delà 89.

Essayez donc d’une pareille reculade!

Autant vaudrait faire tout de suite l’apologie
de l’ignorance obligatoire, fermer les écoles, dé-
fendre aux pauvres d’apprendre à lire et à
écrire.

Utopies irréalisables.

Il faut qu’on en prenne son parti. La liberté
veut être une réalité ; l’égalité aussi.

De quel droit empêcheriez-vous ceux que vous
appelez des déclassés de chercher à sortir de
l’ornière?

Il suflit de feuilleter l’histoire pour constater
que les classes les plus humbles ont donné à
notre pays de grands hommes en tout genre.

Même du temps de la monarchie, ne voyait-on
pas des fils d’artisans s’illustrer?

Molière n’eut-il pas un tapissier pour père ?

Aurait-il fallu le condamner à raccommoder
des fauteuils et lui interdire de toucher à une
plume?

La royauté absolue n’osa pas le faire elle-
même.

Et l’on voudrait que la République fût plus ex-
clusiviste que Sa Majesté Louis XIV!

Direz-vous qu’on doit encourager les hommes
de talent et écarter les autres?

D’abord, bien malin celui qui peut deviner
l’homme de talent dans un écolier quelconque.

Et ensuite il est trop tard pour réagir.

Il faut donc qu’une société, quelle qu’elle soit,
en prenne son parti.

Toujours il y a eu, toujours il y aura des am-
bitions supérieures à la valeur des ambitieux.

Il n’est pas d’aujourd’hui, le mot de Chamfort,
disant qu’on ferait fortune à acheter les hommes
ce qu’ils valent et à les revendre ce qu’ils s’esti-
ment.

Les déclassés, d’ailleurs, ne sont pas, comme
on le prétend, les auteurs du désordre moral qui
sévit aujourd’hui.

Ravacbol ne savait pas l’orthographe.

L’appellerez-vous un déclassé parce qu’il pro-
fessa des opinions anarchistes? Ce serait fausser
absolument le sens du mot.

L’avortement des espérances humaines fait,
hélas ! partie de nos misères inévitables, tout
comme l’infatuation.

Tant pis pour nous et pour celui qui créa un
monde aussi détraqué ! Nous ne sommes pas de
ceux qui se prosternent devant son œuvr.e.

Mais ce n’est pas une raison pour que le pro.
gi ès ne continue point à chercher de plus en
plus l’émancipation et le relèvement des intelli -
gences par l’instruction.

Pierre Véron.
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