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CHAPITRE II
La belle-mère de la mariée, son frère et ses deux sœurs signèrent avec les parents et
les témoins l’acte de mariage.
Ce changement dans sa position ne ralentit pas l’ardeur de David pour le travail.
Il termina pour le Salon son tableau àé Andromaque, morceau de peinture que T Aca-
démie lui avait désigné pour sa réception, et dont elle agréa l’esquisse dans sa séance
du 29 mars 1783.
Il apportait dans cet ouvrage la même recherche du caractère antique. Il fit preuve
d’un dessin correct et savant dans la tête et les pieds d’Hector, et il traita les accessoires
d’après ses documents rapportés d’Italie, empruntant plus aux Romains qu’aux Grecs. Quant
à la couleur, en exagérant la tonalité sombre, convenable à une scène de ce genre, il
tomba dans les défauts de ses peintures précédentes.
Il travaillait en même temps à un ouvrage complètement en dehors de ses aspirations,
car ses études toutes païennes ne l’avaient nullement préparé à la peinture religieuse, et
son Saint Rocli, où l’intérêt est surtout appelé sur les souffrances humaines, appartenait plutôt
à l’histoire. Mais ici on ne pouvait éluder la difficulté, car la maréchale de Noailles lui
avait demandé un Christ en croix. Il peignit cette figure en copiant peut-être trop rigou-
reusement son modèle pris parmi les soldats du maréchal. Une fois placé dans l’église
des Capucines, ce tableau attira un tel concours de curieux que cette affluence incommode
fut, nous le croyons, la véritable raison qui décida la donatrice à le soustraire aux yeux du
public.
Ces deux toiles avec deux portraits et un dessin formèrent l’exposition de David au
Salon de 1783.
Ces ouvrages sont ainsi désignés au catalogue :
PAR M. DAVID, AGRÉÉ :
N° 162. La douleur et les regrets d’Andromaque sur le corps d'Hector, son mari.
Tableau de 8 pieds 7 pouces de haut sur 6 pieds 4 pouces de large.
N° 163. Deux portraits sous le même numéro.
N° 164. Dessin d'une frise dans le genre antique.
N° 16 b. Autres tableaux sous le même numéro.
L’Andromaque obtint un succès honorable ; on en regretta le coloris trop obscur. La
critique voulut aussi y retrouver un souvenir du Testament d’Eudamidas par le Poussin ;
elle plaisanta sur l’importance du casque posé au pied du lit ; mais en général, on
apprécia l’expression d’Andromaque et les qualités du dessin qu’offrait le corps d’Hector.
Le Christ qui, sans être désigné dans le catalogue, doit être compris au
numéro 163, fut trouvé d’un ton trop violacé, ainsi que nous l’apprend « le Salon à
l’encan ».
Des deux portraits, celui de son oncle Desmaisons fut sévèrement jugé : on n’y
reconnaissait pas le pinceau du peintre de Bélisaire, quant au second, quelques biographes le
désignent comme étant celui de son médecin Albert Leroy. Le portrait de ce dernier, qui
orne aujourd’hui le musée de Montpellier, offre à notre avis des détails qui l’auraient
CHAPITRE II
La belle-mère de la mariée, son frère et ses deux sœurs signèrent avec les parents et
les témoins l’acte de mariage.
Ce changement dans sa position ne ralentit pas l’ardeur de David pour le travail.
Il termina pour le Salon son tableau àé Andromaque, morceau de peinture que T Aca-
démie lui avait désigné pour sa réception, et dont elle agréa l’esquisse dans sa séance
du 29 mars 1783.
Il apportait dans cet ouvrage la même recherche du caractère antique. Il fit preuve
d’un dessin correct et savant dans la tête et les pieds d’Hector, et il traita les accessoires
d’après ses documents rapportés d’Italie, empruntant plus aux Romains qu’aux Grecs. Quant
à la couleur, en exagérant la tonalité sombre, convenable à une scène de ce genre, il
tomba dans les défauts de ses peintures précédentes.
Il travaillait en même temps à un ouvrage complètement en dehors de ses aspirations,
car ses études toutes païennes ne l’avaient nullement préparé à la peinture religieuse, et
son Saint Rocli, où l’intérêt est surtout appelé sur les souffrances humaines, appartenait plutôt
à l’histoire. Mais ici on ne pouvait éluder la difficulté, car la maréchale de Noailles lui
avait demandé un Christ en croix. Il peignit cette figure en copiant peut-être trop rigou-
reusement son modèle pris parmi les soldats du maréchal. Une fois placé dans l’église
des Capucines, ce tableau attira un tel concours de curieux que cette affluence incommode
fut, nous le croyons, la véritable raison qui décida la donatrice à le soustraire aux yeux du
public.
Ces deux toiles avec deux portraits et un dessin formèrent l’exposition de David au
Salon de 1783.
Ces ouvrages sont ainsi désignés au catalogue :
PAR M. DAVID, AGRÉÉ :
N° 162. La douleur et les regrets d’Andromaque sur le corps d'Hector, son mari.
Tableau de 8 pieds 7 pouces de haut sur 6 pieds 4 pouces de large.
N° 163. Deux portraits sous le même numéro.
N° 164. Dessin d'une frise dans le genre antique.
N° 16 b. Autres tableaux sous le même numéro.
L’Andromaque obtint un succès honorable ; on en regretta le coloris trop obscur. La
critique voulut aussi y retrouver un souvenir du Testament d’Eudamidas par le Poussin ;
elle plaisanta sur l’importance du casque posé au pied du lit ; mais en général, on
apprécia l’expression d’Andromaque et les qualités du dessin qu’offrait le corps d’Hector.
Le Christ qui, sans être désigné dans le catalogue, doit être compris au
numéro 163, fut trouvé d’un ton trop violacé, ainsi que nous l’apprend « le Salon à
l’encan ».
Des deux portraits, celui de son oncle Desmaisons fut sévèrement jugé : on n’y
reconnaissait pas le pinceau du peintre de Bélisaire, quant au second, quelques biographes le
désignent comme étant celui de son médecin Albert Leroy. Le portrait de ce dernier, qui
orne aujourd’hui le musée de Montpellier, offre à notre avis des détails qui l’auraient