CHAPITRE V
LE LUXEMBOURG
1794-1795
David et le 9 Thermidor. — Son. arrestation. — Il est enfermé à la prison des Fermes. — Soins de Delafontaine,
son élève. — Dénonciation de Lecointre. — Lettre de David au Comité de sûreté générale. — Il est
transféré au Luxembourg. — Il écrit à la Convention. — Dévouement de Madame David. — Efforts de
Boissy-d’Anglas pour lui faire rendre la liberté. — Pétition de ses élèves. — Il est mis en liberté. — Il
demande un congé. — Dénonciation de la section du Muséum. — Événements de prairial. — Il est
incarcéré aux Quatre-Nations. — Sa Désense, écrite par lui-même. — Il est mis en liberté provisoirement.
— Amnistie du 4 brumaire an IV.
Le moment était proche où malgré son enthousiasme exagéré les événements allaient,
d’une manière cruelle, convaincre David que la voie où il était engagé n’était pas celle où
devaient se développer les qualités naturelles et de son esprit et de son cœur.
Selon ses indications, les mesures avaient été prises et les ordres de police donnés pour
la célébration de la fête funèbre de Barra et de Viala, fixée au 10 thermidor, quand éclata
la révolution célèbre qui mit fin à la Terreur.
David ne joua aucun rôle dans la crise du 9 Thermidor. Il était depuis quelque temps
assez sérieusement malade, pour ne pouvoir ce jour-là sortir de chez lui. Il n’avait sans
doute pas été instruit par Robespierre et ses amis de leurs projets secrets, car l’organisation
des fêtes populaires de l’Être suprême et des jeunes Martyrs de la République, ainsi que
les nombreux concours décrétés par le Comité de salut public, l’avaient assez absorbé pour
qu’il négligeât la politique et les séances du Comité de sûreté générale, auxquelles depuis
longtemps déjà il n’assistait que très irrégulièrement.
Cependant, en cette circonstance, il serait demeuré attaché aux hommes de son parti;
car, à la séance des Jacobins du 8 thermidor au soir, pendant que Robespierre y répétait le
discours qu’il avait déjà lu dans la journée à la Convention, il s’était écrié : « Si tu bois la
ciguë, Robespierre, je la boirai avec toi. »
Ces sortes d’exclamations, au reste, n’étaient pas rares dans ces assemblées, où souvent
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LE LUXEMBOURG
1794-1795
David et le 9 Thermidor. — Son. arrestation. — Il est enfermé à la prison des Fermes. — Soins de Delafontaine,
son élève. — Dénonciation de Lecointre. — Lettre de David au Comité de sûreté générale. — Il est
transféré au Luxembourg. — Il écrit à la Convention. — Dévouement de Madame David. — Efforts de
Boissy-d’Anglas pour lui faire rendre la liberté. — Pétition de ses élèves. — Il est mis en liberté. — Il
demande un congé. — Dénonciation de la section du Muséum. — Événements de prairial. — Il est
incarcéré aux Quatre-Nations. — Sa Désense, écrite par lui-même. — Il est mis en liberté provisoirement.
— Amnistie du 4 brumaire an IV.
Le moment était proche où malgré son enthousiasme exagéré les événements allaient,
d’une manière cruelle, convaincre David que la voie où il était engagé n’était pas celle où
devaient se développer les qualités naturelles et de son esprit et de son cœur.
Selon ses indications, les mesures avaient été prises et les ordres de police donnés pour
la célébration de la fête funèbre de Barra et de Viala, fixée au 10 thermidor, quand éclata
la révolution célèbre qui mit fin à la Terreur.
David ne joua aucun rôle dans la crise du 9 Thermidor. Il était depuis quelque temps
assez sérieusement malade, pour ne pouvoir ce jour-là sortir de chez lui. Il n’avait sans
doute pas été instruit par Robespierre et ses amis de leurs projets secrets, car l’organisation
des fêtes populaires de l’Être suprême et des jeunes Martyrs de la République, ainsi que
les nombreux concours décrétés par le Comité de salut public, l’avaient assez absorbé pour
qu’il négligeât la politique et les séances du Comité de sûreté générale, auxquelles depuis
longtemps déjà il n’assistait que très irrégulièrement.
Cependant, en cette circonstance, il serait demeuré attaché aux hommes de son parti;
car, à la séance des Jacobins du 8 thermidor au soir, pendant que Robespierre y répétait le
discours qu’il avait déjà lu dans la journée à la Convention, il s’était écrié : « Si tu bois la
ciguë, Robespierre, je la boirai avec toi. »
Ces sortes d’exclamations, au reste, n’étaient pas rares dans ces assemblées, où souvent
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