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CHAPITRE V
TROISIÈME CHEF D’ACCUSATION
D’avoir, dans de fréquentes orgies et des repas somptueux dont il était l’âme et le
président, allumé la rage des factieux contre la Convention et contre les bons citoyens,
et d’avoir dressé des listes de proscription pour envoyer les citoyens de la section à la
guillotine.
« G’est toujours sur ouï-dire, et sans vouloir les garantir, que Chemelat avance ces
horreurs (voyez n° 13), et les commissaires continuent de tourner en accusation formelle de
misérables allégations, non-seulement destituées de preuves, mais que l’auteur déclare ne
pouvoir pas prouver. Au contraire, la déclaration de Chemelat, d’où l’on a extrait ces
atroces impostures, se trouve formellement démentie par la déclaration des deux autres
déposants mandés contre moi par les douze commissaires.
» Voyez, à cet égard, les déclarations des citoyens Robit et Verrier, sous les nos 2 et 3.
Quoique ces déclarations aient été rédigées avec les intentions perfides qui éclatent de toutes
parts dans l’ouvrage des commissaires, ils n’ont pu tellement les dénaturer, qu’il ne
demeure pour constant que ces citoyens ont contredit les assertions virulentes de Chemelat.
» Robit déclare (ce qui est vrai) que les repas dont il s’agit eurent lieu à l’époque des
fêtes qui furent célébrées pour Marat ; mais loin de prétendre que David en était l’âme et le
président, il annonce qu’on lui a dit simplement que David y assistait ; qu’il sait que Fleu-
riot y invita plusieurs citoyens de la section, et il pense que Koliquer, Suisse chez qui ces
repas se donnèrent, doit être en état de fournir des renseignements sur ce qui s’y passait.
A l’égard des listes de proscription, il déclare qu’il n’a aucune connaissance du fait, et qu’il
en a seulement entendu parler.
» J’observe, en passant, que le citoyen Koliquer, qui est indiqué dans cette déclaration
comme étant en état de donner des renseignements sur ce qui se passait dans les repas dont
il s’agit, n’a pas été mandé, sans doute pour que son rapport ne contrariât pas l’accusation
énoncée.
» Verrier déclare positivement (voyez n° 3) qu’il s’est trouvé cinq ou six fois aux
repas dont il s’agit, et qu’il ne s’y est rien tramé contre la liberté ni la sûreté des citoyens ;
mais qu’il lui a été dit que lorsqu’il y avait quelque chose d’extraordinaire à décider, on
allait boire la petite goutte chez le représentant du peuple David.
» Ainsi, rapprochez le texte de ces trois déclarations et jugez de la bonne foi des
commissaires de la section du Muséum, qui ont osé dire que je suis accusé d’avoir allumé
la rage des factieux contre la Convention, dans des orgies et des repas somptueux et d’avoir
dressé des listes de proscription.
» Demandez-leur où sont mes accusateurs, où sont les pièces de l’accusation; quels
sont les factieux dont j’ai allumé la rage contre la Convention; dans quelles orgies, dans
quels repas somptueux on m’a vu, en qualité de président, pousser les citoyens à la révolte;
où sont enfin les listes de proscription que j’ai dressées ? Ils vous produiront trois déclara-
CHAPITRE V
TROISIÈME CHEF D’ACCUSATION
D’avoir, dans de fréquentes orgies et des repas somptueux dont il était l’âme et le
président, allumé la rage des factieux contre la Convention et contre les bons citoyens,
et d’avoir dressé des listes de proscription pour envoyer les citoyens de la section à la
guillotine.
« G’est toujours sur ouï-dire, et sans vouloir les garantir, que Chemelat avance ces
horreurs (voyez n° 13), et les commissaires continuent de tourner en accusation formelle de
misérables allégations, non-seulement destituées de preuves, mais que l’auteur déclare ne
pouvoir pas prouver. Au contraire, la déclaration de Chemelat, d’où l’on a extrait ces
atroces impostures, se trouve formellement démentie par la déclaration des deux autres
déposants mandés contre moi par les douze commissaires.
» Voyez, à cet égard, les déclarations des citoyens Robit et Verrier, sous les nos 2 et 3.
Quoique ces déclarations aient été rédigées avec les intentions perfides qui éclatent de toutes
parts dans l’ouvrage des commissaires, ils n’ont pu tellement les dénaturer, qu’il ne
demeure pour constant que ces citoyens ont contredit les assertions virulentes de Chemelat.
» Robit déclare (ce qui est vrai) que les repas dont il s’agit eurent lieu à l’époque des
fêtes qui furent célébrées pour Marat ; mais loin de prétendre que David en était l’âme et le
président, il annonce qu’on lui a dit simplement que David y assistait ; qu’il sait que Fleu-
riot y invita plusieurs citoyens de la section, et il pense que Koliquer, Suisse chez qui ces
repas se donnèrent, doit être en état de fournir des renseignements sur ce qui s’y passait.
A l’égard des listes de proscription, il déclare qu’il n’a aucune connaissance du fait, et qu’il
en a seulement entendu parler.
» J’observe, en passant, que le citoyen Koliquer, qui est indiqué dans cette déclaration
comme étant en état de donner des renseignements sur ce qui se passait dans les repas dont
il s’agit, n’a pas été mandé, sans doute pour que son rapport ne contrariât pas l’accusation
énoncée.
» Verrier déclare positivement (voyez n° 3) qu’il s’est trouvé cinq ou six fois aux
repas dont il s’agit, et qu’il ne s’y est rien tramé contre la liberté ni la sûreté des citoyens ;
mais qu’il lui a été dit que lorsqu’il y avait quelque chose d’extraordinaire à décider, on
allait boire la petite goutte chez le représentant du peuple David.
» Ainsi, rapprochez le texte de ces trois déclarations et jugez de la bonne foi des
commissaires de la section du Muséum, qui ont osé dire que je suis accusé d’avoir allumé
la rage des factieux contre la Convention, dans des orgies et des repas somptueux et d’avoir
dressé des listes de proscription.
» Demandez-leur où sont mes accusateurs, où sont les pièces de l’accusation; quels
sont les factieux dont j’ai allumé la rage contre la Convention; dans quelles orgies, dans
quels repas somptueux on m’a vu, en qualité de président, pousser les citoyens à la révolte;
où sont enfin les listes de proscription que j’ai dressées ? Ils vous produiront trois déclara-