SA DÉFENSE
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Eh bien ! non seulement les preuves manquent, mais l’accusation elle-même n’existe pas,
et il se trouve que ce n’est autre chose qu’une supposition odieuse des commissaires de la
section du Muséum, imaginée, comme je l’ai déjà observé dans l’asfiche par laquelle j’ai
annoncé ma réponse, dans l’unique vue de propager les effets de la calomnie et d’élever
contre moi une insurmontable prévention ; ce plan se développera de plus en plus par la
discussion de toutes les imputations que j’ai à repousser.
» Je pourrais donc me borner à cette simple observation relativement à ce prétendu
chef d’accusation sur lequel les commissaires sont convaincus, dès le premier pas, d’impos-
ture et de calomnie par les pièces mêmes qu’ils ont produites contre moi; mais je dois
rappeler, pour dissiper jusqu’aux moindres impressions qui auraient pu résulter de leurs
allégations, que j’ai prouvé, par des pièces authentiques, devant les trois Comités qui ont
examiné ma conduite par rapport aux événements du 10 thermidor, que mon absence de la
Convention à l’époque citée, loin d’élever contre moi aucune prévention défavorable, démon-
trait, au contraire, que j’ai été parfaitement étranger aux complots qui ont menacé la
liberté, et la déclaration des trois Comités, qu’il n’y avait pas lieu à examen contre moi,
est la meilleure preuve que je pourrais faire à cette imputation surannée, si j’avais à la
repousser de nouveau ».
SECOND CHEF D’ACCUSATION
D'avoir, sous les ordres de Robespierre, créé, choisi et nommé le maire de Paris,
et les membres de la Commune.
« Ce second chef d’accusation est extrait de la même déclaration de Chemelat
(voyez n° 13), et ce citoyen, plein du ressentiment d’avoir été exclu du Comité de l’instruc-
tion publique, dont j’étais membre, ne prend pas même le soin de dissimuler que c’est à
ce principe qu’il faut rapporter les déclamations hyperboliques auxquelles il se livre contre
moi avec une espèce de fureur. Mais il n’est pas vrai qu’il m’ait accusé d’avoir créé, choisi et
nommé le maire de Paris et les membres de la Commune, parce qu’il n’aurait pas voulu prendre
l’engagement de le prouver. Il dit seulement qu’il l’a entendu dire et qu’il ne garantit pas
le fait, attendu que cette simple allégation lui a paru suffisante pour me diffamer ; mais
les commissaires qui ont douté de l’effet d’une simple allégation, ont déclaré eux, positive-
ment, que j’étais accusé, quoique l’accusation n’existe pas et que le fait soit absurde.
» Comment concevoir, en effet, que j’aie pu créer, choisir et nommer le maire de Paris
et les membres de la Commune, lorsqu’on sait que ces nominations étaient délibérées dans
le Comité de salut public dont je n’ai jamais été membre; n’est-ce pas là une imposture
stupide et souverainement ridicule? Et que doit-on penser de ceux qui, parlant au nom de
leurs concitoyens, ont osé en faire la matière d’une accusation formelle contre la lettre
même des pièces, dont ils disent l’avoir extraite, sans lavoir examinée.
» Il y a donc, dans cette seconde accusation, absurdité dans le fait allégué sur ouï-dire
par Chemelat; mensonge dans l’exposé des commissaires qui l’ont répété; malveillance,
haine et calomnie des deux parts. »
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Eh bien ! non seulement les preuves manquent, mais l’accusation elle-même n’existe pas,
et il se trouve que ce n’est autre chose qu’une supposition odieuse des commissaires de la
section du Muséum, imaginée, comme je l’ai déjà observé dans l’asfiche par laquelle j’ai
annoncé ma réponse, dans l’unique vue de propager les effets de la calomnie et d’élever
contre moi une insurmontable prévention ; ce plan se développera de plus en plus par la
discussion de toutes les imputations que j’ai à repousser.
» Je pourrais donc me borner à cette simple observation relativement à ce prétendu
chef d’accusation sur lequel les commissaires sont convaincus, dès le premier pas, d’impos-
ture et de calomnie par les pièces mêmes qu’ils ont produites contre moi; mais je dois
rappeler, pour dissiper jusqu’aux moindres impressions qui auraient pu résulter de leurs
allégations, que j’ai prouvé, par des pièces authentiques, devant les trois Comités qui ont
examiné ma conduite par rapport aux événements du 10 thermidor, que mon absence de la
Convention à l’époque citée, loin d’élever contre moi aucune prévention défavorable, démon-
trait, au contraire, que j’ai été parfaitement étranger aux complots qui ont menacé la
liberté, et la déclaration des trois Comités, qu’il n’y avait pas lieu à examen contre moi,
est la meilleure preuve que je pourrais faire à cette imputation surannée, si j’avais à la
repousser de nouveau ».
SECOND CHEF D’ACCUSATION
D'avoir, sous les ordres de Robespierre, créé, choisi et nommé le maire de Paris,
et les membres de la Commune.
« Ce second chef d’accusation est extrait de la même déclaration de Chemelat
(voyez n° 13), et ce citoyen, plein du ressentiment d’avoir été exclu du Comité de l’instruc-
tion publique, dont j’étais membre, ne prend pas même le soin de dissimuler que c’est à
ce principe qu’il faut rapporter les déclamations hyperboliques auxquelles il se livre contre
moi avec une espèce de fureur. Mais il n’est pas vrai qu’il m’ait accusé d’avoir créé, choisi et
nommé le maire de Paris et les membres de la Commune, parce qu’il n’aurait pas voulu prendre
l’engagement de le prouver. Il dit seulement qu’il l’a entendu dire et qu’il ne garantit pas
le fait, attendu que cette simple allégation lui a paru suffisante pour me diffamer ; mais
les commissaires qui ont douté de l’effet d’une simple allégation, ont déclaré eux, positive-
ment, que j’étais accusé, quoique l’accusation n’existe pas et que le fait soit absurde.
» Comment concevoir, en effet, que j’aie pu créer, choisir et nommer le maire de Paris
et les membres de la Commune, lorsqu’on sait que ces nominations étaient délibérées dans
le Comité de salut public dont je n’ai jamais été membre; n’est-ce pas là une imposture
stupide et souverainement ridicule? Et que doit-on penser de ceux qui, parlant au nom de
leurs concitoyens, ont osé en faire la matière d’une accusation formelle contre la lettre
même des pièces, dont ils disent l’avoir extraite, sans lavoir examinée.
» Il y a donc, dans cette seconde accusation, absurdité dans le fait allégué sur ouï-dire
par Chemelat; mensonge dans l’exposé des commissaires qui l’ont répété; malveillance,
haine et calomnie des deux parts. »