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SA DÉFENSE

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rhétorique ne tiennent lieu ni de faits ni de raisons, sans cela un écrivain de la force de
Ghemelat serait le plus redoutable des adversaires. »
SIXIÈME CHEF D’ACCUSATION
D'avoir fabriqué une liste de proscription contenant les noms des difsérents artistes du
Louvre, qu’il a sait déposer au Comité révolutionnaire de la section du Muséum
pour qu'il sévit contre ceux qui étaient désignés, et d’avoir dit que le Comité ne
mettait pas assez de zèle, et qu’il sallait agir avec plus de sévérité.
<s. Cette calomnie n’est pas moins absurde que celles dont on vient de lire la réfutation,
et j’espère le prouver en peu de mots :
» 1° Je n’ai jamais fait aucune liste de proscription, ni d’aucune espèce, et jamais l’on ne
pourra produire contre moi aucune pièce d’où l’on puisse induire que j’aie eu la moindre part
aux persécutions que quelques artistes ont éprouvées.
» 2° Vilmorin, Richarme et Hubert, qui parlent de listes déposées au Comité révo-
lutionnaire de la section du Muséum (voyez leurs déclarations sous les nos 7, 12 et 14), ne
les qualifient point de listes de proscription.
» 3° Aucun d’eux ne m’accuse directement; ils diffèrent entre eux sur les faits, et les
commissaires ont dénaturé leurs déclarations en m’imputant, d’après eux, d’avoir fabriqué
une liste de proscription.
» 4° Cette liste n’existe réellement pas, et n’a point été produite.
» Et enfin il est avoué et reconnu que celle dont ont voulu parler les déclarants
n’a jamais été signée par moi, et qu’elle n’a eu aucune suite.
» Maintenant je vais expliquer avec simplicité le fait qui a. donné lieu à cette
imputation, qui a produit tant d’autres calomnies.
» Au mois de septembre 1793, Vilmorin, membre du Comité révolutionnaire de la
section du Muséum, vint me demander le nom des artistes qui habitaient le Louvre. Il était
chargé par le Comité de prendre des informations sur leur conduite, et il n’était point
encore question à cette époque des mesures rigoureuses qui ont produit tant d’arrestations,
et qui n’ont eu lieu que huit mois après. La loi du 17 septembre, qui venait d’être rendue,
n’avait point encore dégénéré en interprétation tyrannique et arbitraire, et les Comités
révolutionnaires bornaient, hors les cas exprimés dans la loi, leurs fonctions à une simple
surveillance.
» Je donne donc à Vilmorin les noms des artistes domiciliés dans le Louvre où j’habite
moi-même ; et sur la prière qu’il me fît, d’écrire quelques-uns de ces noms qu’il ne savait
point orthographier, je le fis, au crayon, sur un carré de papier qu’il tenait à la main, et
qu’il me présenta.
» Depuis, je n’en ai point parlé ni entendu parler, et je suis bien certain qu’aucun de
ceux dont j’ai indiqué les noms, n’a été arrêté ni inquiété; d’ailleurs ce fait est constant
par les déclarations que les commissaires ont produites à l’appui de leurs accusations.
 
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