SA DÉFENSE
283
» Je ferai remarquer ici que la déclaration de ce citoyen Marcel a fourni aux commis-
saires la matière de six chefs d’accusation : je vais y répondre, car je me suis imposé la
tâche de répondre à tout; mais on me doit de ne pas perdre de vue par quelle étrange
méthode on est parvenu à multiplier à ce point la longue série des imputations de toute
espèce qui se sont accumulées contre moi. »
ONZIÈME CHEF D’ACCUSATION.
D’avoir insisté au Comité de sûreté générale pour qu’on riaccordât à aucun citoyen
de la section du Muséum, de liberté sans son agrément et sa participation.
(Voyez Marcel, n° 10.)
« Je demanderai au citoyen Marcel comment il a pu savoir ce qui se passait au Comité
de sûreté générale, et comment il a pu venir scruter mes opinions jusque dans le sein de ce
Comité, dont toutes les délibérations étaient secrètes. Il cite le représentant du peuple Laloi,
pour le lui avoir entendu dire.
» Eh bien ! qu’on entende mon collègue, et l’on jugera ensuite de la véracité et de la
pureté des intentions du délateur.
» En attendant, je nie encore ce fait, non pour m’en justifier, mais parce qu’il est
faux, car j’aurais pu, sans être coupable, proposer au Comité d’être entendu dans les rensei-
gnements dont il aurait pu avoir besoin sur les citoyens de ma section, émettre même
l’opinion qu’on me prête, sans qu’on pût m’en faire un reproche, puisque la proposition,
étant supposée avoir été faite au Comité, tiendrait essentiellement à la liberté des opinions
qui est la garantie la plus assurée de la liberté publique.
» Mais je déclare que c’est un mensonge absurde de dire que j’ai insisté pour qu’on
n’accordât aucune liberté sans mon agrément et sans ma participation, car un semblable
langage aurait soulevé contre moi tous mes collègues du Comité, qui, assurément, ne se
seraient pas crus obligés de soumettre leur vœu à mon agrément et à ma participation. »
DOUZIÈME CHEF D’ACCUSATION
D’avoir cependant refusé constamment sa porte à une citoyenne
qui allait solliciter la liberté de son mari.
(Voyez Marcel, n° 10.)
« Je me bornerai, sur ce douzième chef d’accusation, à rappeler que plusieurs repré-
sentants du peuple ayant été accusés de se laisser gagner par les sollicitations des femmes,
les Comités du gouvernement crurent devoir éloigner par l’austérité de leur conduite, les
soupçons que la malveillance se plaisait à répandre, pour leur faire perdre la confiance du
peuple ; et qu’en conséquence ils prirent un arrêté pour interdire à tous leurs membres la
faculté de recevoir chez eux ou d’écouter aucune sollicitation dans les affaires qui intéres-
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» Je ferai remarquer ici que la déclaration de ce citoyen Marcel a fourni aux commis-
saires la matière de six chefs d’accusation : je vais y répondre, car je me suis imposé la
tâche de répondre à tout; mais on me doit de ne pas perdre de vue par quelle étrange
méthode on est parvenu à multiplier à ce point la longue série des imputations de toute
espèce qui se sont accumulées contre moi. »
ONZIÈME CHEF D’ACCUSATION.
D’avoir insisté au Comité de sûreté générale pour qu’on riaccordât à aucun citoyen
de la section du Muséum, de liberté sans son agrément et sa participation.
(Voyez Marcel, n° 10.)
« Je demanderai au citoyen Marcel comment il a pu savoir ce qui se passait au Comité
de sûreté générale, et comment il a pu venir scruter mes opinions jusque dans le sein de ce
Comité, dont toutes les délibérations étaient secrètes. Il cite le représentant du peuple Laloi,
pour le lui avoir entendu dire.
» Eh bien ! qu’on entende mon collègue, et l’on jugera ensuite de la véracité et de la
pureté des intentions du délateur.
» En attendant, je nie encore ce fait, non pour m’en justifier, mais parce qu’il est
faux, car j’aurais pu, sans être coupable, proposer au Comité d’être entendu dans les rensei-
gnements dont il aurait pu avoir besoin sur les citoyens de ma section, émettre même
l’opinion qu’on me prête, sans qu’on pût m’en faire un reproche, puisque la proposition,
étant supposée avoir été faite au Comité, tiendrait essentiellement à la liberté des opinions
qui est la garantie la plus assurée de la liberté publique.
» Mais je déclare que c’est un mensonge absurde de dire que j’ai insisté pour qu’on
n’accordât aucune liberté sans mon agrément et sans ma participation, car un semblable
langage aurait soulevé contre moi tous mes collègues du Comité, qui, assurément, ne se
seraient pas crus obligés de soumettre leur vœu à mon agrément et à ma participation. »
DOUZIÈME CHEF D’ACCUSATION
D’avoir cependant refusé constamment sa porte à une citoyenne
qui allait solliciter la liberté de son mari.
(Voyez Marcel, n° 10.)
« Je me bornerai, sur ce douzième chef d’accusation, à rappeler que plusieurs repré-
sentants du peuple ayant été accusés de se laisser gagner par les sollicitations des femmes,
les Comités du gouvernement crurent devoir éloigner par l’austérité de leur conduite, les
soupçons que la malveillance se plaisait à répandre, pour leur faire perdre la confiance du
peuple ; et qu’en conséquence ils prirent un arrêté pour interdire à tous leurs membres la
faculté de recevoir chez eux ou d’écouter aucune sollicitation dans les affaires qui intéres-