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CHAPITRE X

David, en vain l’orage gronde,
Ton front est couvert de lauriers ;
Les Beaux-Arts, citoyens du monde,
Partout retrouvent leurs foyers.
Noble fils de la Grèce antique,
Chez nous tu n’es plus étranger;
C’est la fête de la Belgique,
Repose-toi sous Oranger.
Viens, ne regrette plus la France,
Et sois heureux dans nos climats ;
L’amitié, la reconnaisance
Sèmeront des fleurs sur tes pas.
Le climat n’est rien ; le génie
Rassemble d’un nœud fraternel
Paris, la Flandre, l’Ausonie,
David, Rubens et Raphaël.

Pendant que David recevait un accueil si cordial, que devenaient ses élèves à Paris?
Tous n’avaient considéré son départ que comme une satisfaction momentanée donnée à
la loi Amnistie, et aucun ne doutait que son absence ne fût de courte durée. Deux d’entre
eux, profitant de leur service dans la garde nationale qui leur ouvrait les portes du
château des Tuileries, avaient présenté au roi, à la sortie de la messe, une pétition pour
autoriser leur maître à résider en France.

Cependant, si tous conservaient le désir et l’espoir de le revoir, le plus grand nombre
s’était dispersé, soit dans d’autres ateliers, soit dans leurs familles ; un petit noyau de fidèles
était seul demeuré, mais sans asile et sans guide. Ils avaient espéré que Gros, de sa propre
inspiration, demanderait à l’administration l’autorisation de conserver l’atelier des élèves de
David à l’institut; mais ce local ayant été donné par le ministre au statuaire Rutxhiel,
ces jeunes gens, encouragés par Poisson, s’adressèrent directement à Gros pour que l’atelier
ne fût pas dissous. Voici ce que Poisson écrivait sur ce sujet à son ami Navez.

« Ce lor avril 181G.

» ... Tu sauras aussi qu’on nous a retiré le local qui nous servait d’atelier, et qu’il a
été adjugé à Rutxhiel, un ancien élève de l’atelier, qui nous a assuré ne l’avoir demandé
que parce qu’il était sollicité par dix ou douze personnes, ce qui est très vrai; car je l’ai su
quand je suis allé dans les bureaux du ministère avec M. Gros.
» Comme tu sais, nous avions formé une demande pour la conservation de notre atelier,
et tu te souviens aussi que Pagnest nous dit que M. Gros avait été au ministère, et que le
chef de bureau lui avait répondu qu’il était probable qu’on ne laisserait pas le local à des
jeunes gens qui pourraient d’un jour à l’autre ne plus y être, et qu’il fallait quelqu’un qui
représentât à la tête d’une école. Cette même personne m’a dit à moi qu’on avait attendu
plus de quinze jours M. Gros, croyant qu’il en ferait la demande en notre nom, mais qu’enfin
 
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