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48 PEINTURES CÉRAMIQUES

sente le combat des Amazones contre les Athéniens; on y remarque les
nomsOAAHPOZ, OHZEYZ, MONIXOZ, TEIOPAZ, qui désignent des héros
de l'Attique et même les éponymes de plusieurs dèmes. C'était déjà là
un indice de provenance. L'aryballe dVExone pointe treize personnages;
le centre de la composition est occupé par la bacchante Pbanopé, <Da-
voire, qui danse en levant les mains; six figures placées à droite, six
autres placées à gauche regardent la danseuse 1. L'unité de la composi-
tion est marquée avec art; la symétrie est parfaite; mais le peintre a
varié toutes les attitudes, toutes les expressions. Periklyméné, UspixAv-
pevs, joue du tympanon; Makaria, Maxapioi, repose à demi-couebée ;
Gboro, Xopoj, est étendue sur un tertre; Kalc, KaXe, debout, paraît ré-
fléchir; Nymphe, NufxCpe, soutient Naia, Na«x, qui a perdu le sentiment
au milieu des joies de l'ivresse; Anthé, Av9s, est assise et porte un thyrse;
Silénos, ^iXevos, vient de se réveiller et se soulève sur les mains; Dio-
nysos jeune, Aiovvao?, préside la fête; Komos, Koptos, placé près de
lui, observe une gravité naïve. A l'extrémité du tableau, Kisso, Kiaao,
et Chrysis, Xpvais, semblent seules ne pas suivre des yeux la danse de
Pbanopé; Chrysis tient deux torches qu'elle présente à Kisso; ces der-
nières figures expriment le caractère sacré delà danse mystique. Ce vase
marque la perfection, en Attique, de la peinture rouge au moment où
l'Attique sait rendre toute la grâce, toute l'élégance des scènes les plus déli-
cates sans abandonner encore les traditions de simplicité et d'barmonie
que lui a léguées le grand art de la période précédente. La figure de Nym-
phe est vue de face, détail qui nous permettrait d'attribuer l'aryballe
d'/Exone au temps d'Alexandre, tyran de Pherrc, et même du satrape
Pharnabaze (Ai 3-3yZi). S'il paraît téméraire de remonter aussi haut, je
ne crois pas que l'on puisse descendre plus bas que la fin du iv° siècle.

Les œnochoés de cette époque ne sont pas moins remarquables que
les aryballes. Le plus beau spécimen inédit que je puisse signaler repré-
sente une femme debout devant un siège sur lequel reposent une tuni-
que d'étoffe légère et un autre vêtement2. Cette femme porte une longue
tunique, sur laquelle est jetée une ample draperie. Une de ses com-
pagnes , placée en face d'elle, fait une libation. Le dessin seul peut rendre
tout le charme de ce tableau. Je n'affirmerai pas que cette œnochoé sor-

1 Une seule exceptée, voyez plus bas. — 2 A gauche, enfant couronné de lierre,
enveloppé d'une vaste draperie. La femme qui fait la libation porte la tunique
ionienne, sur laquelle on voit un vêtement à manches couvert de riches broderies;
la tunique est translucide. Entre les deux figures principales, planchette munie de
pieds et suspendue par trois attaches, au plafond ou au mur. Ce meuble est chargé
d'étoffes.
 
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