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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0015
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L'ÉCLIPSE

Gazette èt la main

On ne saurait le crier trop haut : l'événement capital, ta-
pageur, absorbant, de la semaine n'est autre que la repré-
sentation des Danicheff àl'Odéon.

Car c'est dans Paris,le privilège indéniable du théâtre, en
général, et des œuvres d'Alexandre Dumas, en particulier,
de se substituer victorieusement dans l'attention publique à
toutes les préoccupations d'affaires et de politique, d'inté-
rêts et déplaisirs.

Essayez donc, depuis huit jours, d'entretenir les Parisiens
de la question de l'Herzégovine, de la réponse du Grand-
Turc à la note du comte Andrassy et de la dépêche aussi ab-
surde qu'alarmante du Standard, — reproduite par t'Agence
Bavas, — relativement au prétendu rappel des réserves de
l'armée autrichienne !...

Essayez de les entretenir de la période électorale qui va
s'ouvrir dans toute la France et des différents candidats qui
se préparent à se disputer l'entrée de la nouvelle Chambre
et du Sénat pondérateur !...

Essayez de les entretenir des bruits de crise ministérielle
provoqués par la démission — prématurément annoncée —
de M. Léon Say !...

Les Parisiens" vous écouteront à peine, hausseront légère-
ment les épaules et vous riposteront avec impationec :

— lié! monsieur, parlez-nous du sujet, de l'intrigue, des
costumes, des décors, de la mise en scène des Danicheff !
Parlez-nous des auteurs et des acteurs! Parlez-nous de
Porel, de Masset, du débutant Marais, do MUo Antonine, de
Mmc Elise Picard, de M. Alexandre Dumas fils et de M. Cor-
vin de Kroukowskoï !

XX

Le sujet des Danicheff est connu. Tous les journaux l'ont
ressassé avant le temps. C'est une comédie de mœurs...
russes, qui tourne au drame par moments, et dans laquelle
l'abnégation héroïque d'un moujik, — marié à la femme
qu'aime son maître, —- n'a d'égale que l'inflexibihté despoti-
que d'une vieille boyarde, momifiée, pour ainsi dire, dans un
sarcophage de préjugés.

Des interprètes aux accessoires, tout mérite un éloge com-
plet.

Quant à M. de Kroukowskoï, c'est un gentilhomme mos-
covite aux trois quarts français par le talent, l'esprit, le ca-
ractère, les alliances.

N'à-t-il pas épousé, en effet, une de nos compatriotes,
M1U Stella Collas, laquelle fit, voici tantôt vingt ans, une
courte apparition au Théâtre-Français, — où elle ne brilla
que d'un éclat fort restreint, si j'en crois le racontar sui-
vant d'une gazette mondaine de l'époque :

<s / •-*••> ' l xx , '

Mllc Stella Collas était entrée dans la maison de Molière
en compagnie de Rouvière.

Un soir, au foyer, Got et Augustine Brohan, costumés en
paysans, s'amusaient, en devisant, à employer le jargon
villageois dont ils se servaient sur la scène quelques ins-
tants auparavant. Arrive Rouvière :

— Jarnigué ! dit Got en le montrant à son interlocutrice,
Stirlà ne fera point son affaire cheux nous.

— Ni Stellc-là non plus, riposta Augustine Brohan en dési-
gnant Mllc Collas assise au coin de la cheminée.

XX

Que vous dirais-je maintenant, du collaborateur de AL do
Kroukowskoï?

11 nous a été donné de feuilleter un album, illustré par
mainte plume d'or, sur l'une des pages duquel nous avons
copié ces Maximes et Pensées signées Alexandre Dumas fils :

XX

Rougir est, chez les jeunes filles, tantôt la carte de visite,
tantôt la lettre mortuaire de l'innocence.

XX

Si l'on avait payé en entrant dans la vie, comme on redo^-
manderait son argent en sortant !

XX

En amour, on devient quelquefois un; en amitié, on reste
toujours deux.

XX

Le cœur est la marchandise qui se déchire le plus vite et
qui se raccommode le plus facilement.

XX

Ce sont les livres illisibles qui font sensation. C'est comme
les dîners que l'on ne digère pas. Aux dîners que l'on di-
gère Tonne songe plus le lendemain.

Un orphelin, qui ne vivait que dos charités de l'abbé X...,
vient souhaiter la bonne année à son pasteur. Celui-ci, pour
ses étrennes, lui fait cadeau d'une paire de souliers flam-
bants neufs.

Le visiteur à peine sorti, entre la vieille servante du curé,
laquelle apostrophe son maître :

— Voilà comme vous êtes ! Vous n'avez rien à vous ! Vous
mourrez sur la paille ! Au lieu de vos chaussures neuves,
pourquoi n'avoir pas donné les vieilles à cet effronté qué-
mandeur?

— Marguerite, vous n'êtes qu'une sotte, réplique l'abbé
sans s'émouvoir. Si je lui avais donné mes vieux souliers,
il serait revenu dans deux jours. Tandis qu'à présent, m'en
voilà débarrassé pour trois mois.

La mère Alexandre, — cette Madame la Brocante du passage
de l'Opéra, décédée il y a quelque temps, — était une fine
mouche dans le placement de ses bibelots.

Deux amateurs ayant passé la soixantaine, le marquis
d'A... et le baron de R..., avaient découvert, dans le fouillis
qui encombrait son magasin-taudis, une assez belle tapisse-
rie du xvie siècle.

Us lui en offrirent, — chacun, — le même prix.

La marchande céda l'objet à M. de B...

— Pourquoi plutôt au baron qu'au marquis, lui demanda
quelqu'un, puisqu'il n'en donnait pas davantage?

—- Parce que le baron est plus vieux.

— Comment?

— Certainement, je la rachèterai, ma tapisserie, à sa vente
après décès, et je la revendrai au marquis.

Une servante que sa maîtresse avait envovée inviter un
Monsieur à dîner, le trouva se servant de sa brosse à
dents.

— Eh bien! viendra-t-il ? demanda la dame à la soubrette,
lorsque celle-ci fut de retour.

— Oui, madame, tout de suite : il est en train d'aiguiser
ses crocs.

Théâtres

Belle-Rose est, sans contredit, Sinon ie meilleur roman de
M. Amédée Achard, du moins celle de ses œuvres qui a ob-
tenu le plus indiscutable succès de popularité.

Le drame que M. Paul Féval en a forr. habilement tiré a
réussi sans conteste à l'Ambigu, n est monté avec un soin
qui fait honneur à M. Hostein. paui Deshayes et Mmo Gran-
det s'y font applaudir tous les soirs. Ils sont excellemment
secondés par MAL Gerber, Touzô et Perricaud, et par
Mm" Schmidt et Verteuil. N'oublions pas MUo Raynard : une
Charlotte... aux pommes.

A l'Opéra-Comique, reprise du Voyage en Chine; aux Bouf-
fes-Parisiens, reprise de la Timbale d'argent ; au Théâtre-
Historique, reprise de la Tireuse de cartes: aux Variétés, re-
prise du Manoir de Pictordu. Que les nouveautés ne se fas-
sent pas attendrej!

Poésie de saison

Un portier, — pardon ! un concierge, — de notre con-
naissance a enfourché Pégase, et, de leur commune excur-
sion dans le domaine des Muses, son génie a rapporté la
pièce suivante, où l'intention se trahit, — limpide et trans-
parente :

MM.

De bon cœur recevez ce simple compliment

De la nouvelle année, etpour ce jour charmant,

Où chacun t'ait des vœux pour ceux que l'on révère,

En désirant pour eux félicité prospère,

Puissa li' ciel,vraiment, bénissant les humains,

Vous combler de santé, de bienheureux destins !

Quand on voit le sourire à chaque locataire,

Le concierge est content et croit pouvoir vous plaire.

Avec plaisir, la nuit, il tire le cordon;

Il aime à vous servir toujours avec raison ;

Et toutes vos bontés, flattent sa conscience.

Il est souvent pour vous rempli de prévenance ;

Et vous pouvez compter sur son attention,

Son devoir et surtout — sa considération.

Votre tout zélé serviteur.

Fontaine, concierge.

total : Dix francs. ~ Ce n'est pas cher.

Un mot à trois coups

Un jeune gommeux quitte, l'autre jour, son Amanda pour
aller — à quarante lieues de Paris — visiter un oncle à suc-
cession.

A son arrivée en province, il adresse une dépêche télé-
graphique à son adorée pour l'informer qu'il a débarqué à
bon port.

On apporte la dépêche à la fidèle maîtresse, au moment
où celle-ci tâche de se consoler en faisant une réussite en
collaboration avec une amie.

Ici, le mot à triple détente :

primo

— C'est singulier, s'exclame Amanda en parcourant le té-
légramme, je ne reconnais pas son écriture

secundo

— Bête ! réplique l'amie, il a fait exprès de la déguiser
pour ne pas se compromettre. Il faut prendre tant de pré-
cautions quand on est chez des parentsI...

tertio

Amanda reprend :

— Quelle belle invention, pourtant, que le télégraphe, et
comme cela va vite ! Dire quil y a quarante lieues d'ici à
là-bas, et que le pain à cacheter est encore humide!...

XX

A bâtons rompus

X... est le type le plus accompli du paresseux.

Sa position de fortune ne l'obligeant à aucun travail, il
passe volontiers la moitié de ses journées au lit.

Hier, un do ses amis auquel il avait donné rendez-vous,
ne le voyant pas arriver, va le relancer chez lui et trouve
notre homme encore couché. Il le secoue à tour de bras.
L'autre finit par ouvrir les yeux.

— Tiens ! c'est toi ! murmure-t-il d'une voix dolente.

— Parbleu ! voilà un siècle que j'attends !...

— Ah! mon cher, le sommeil est une si douce chose I...
Quelle heure est-il donc?

— Bientôt trois heures, fainéant!

— Trois heures déjà ! C'est étonnant! Il me semble que
je viens de me mettre au lit ! Décidément, je crois que je
dors trop vite!...

C'était dans un bal bourgeois qui s'est « célébré » cette
semaine.

Une folle gaîté régnait parmi les invités.

Seulement, pour ne pas pousser les choses à l'extrême, le
maître du logis avait eu soin d'organiser son buffet d'après
les règles d'une sage tempérance.

Une dame, qui faisait tapisserie, avise un danseur, — qui
ne dansait plus, —exténué d'inanition autant que de fatigue.
Elle lui demande avec un sourire engageant :

— Eh bien, monsieur, vous ne faites pas le cotillon ?

— Que voulez-vous, madame?..- ventre affamé n'a pas
d'orteils.

Un propriétaire, dans ses instructions de lin d'année,
mande à son fermier :
« Surtout, servez-vous beaucoup de guano. »
Guano?...

Que diable veut dire ce mot latin?...

Le fermier s'en va droit chez le pharmacien du village :

— Pouvez-vous me donner du guano?...
Guano?...

Le pharmacien n'est pas moins perplexe...
Toutefois, se gardant bien de montrer le bout de l'oreille
de son ignorance :

— Du guano?... Il ne m'en reste plus une boîte... Mais j'en
ferai venir : Je vais écrire de suif0 à mon correspondant,
qui esl le premier confiseur de Dijon.

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France au prix de 50 centimes au lieu de 1 franc.

Sous le titre : L'Allemagne et la France au prin-
temps prochain, vient de paraître chez l'éditeur Auguste
Ghio, une brochure qui nous semble appelée à intéresser
vivement l'opinion publique.

L'auteur cherche d'abord à mettre en lumière les causes
véritables, selon lui, des incidents qui ont ému la France et
l'Europe au printemps dernier. Il cite, à l'appui do ses idées,
une série de détails politiques et militaires assez générale-
ment ignorés en France jusqu'à ce jour, et qui forment une
page vivante de l'histoire intime de l'Allemagne pendant
les mois de mars et d'avril !87o. C'est, en résumé, une
étude brève et impartiale de la situation actuelle des diver-
ses puissances européennes intéressées dans la question
d'Orient, et en particulier de la France et de l'Allemagne,
l'une vis-à-vis de l'autre.

M ACHINES A VAPEUR VERTICALES

DIPLOME T) HONNEUR

MÉDAILLE D'OR et GRANDE MÉDAILLE D'OR 1872
MÉD AILLE DE FROGRÈs(«iiiiTalint«l»graideiydiill««''0r)
À l'Expo«ition universelle de Vienne 1873.

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les, de 1 à 20 chevaux. Supé-
rieures par leur construc-
tion, elles ont seules obtenu
les plus hautes récompenses
dansles expositions etla mé-
daille d'ordanstous les con-
cours. Meilleur marché que
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