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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0055
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Me Fibredur passa devant un restaurant très-chic.

— Bah ! pour une fois ! se dit-il.

Ayant articulé ces quatre mots, l'ancien huissier, avocat,
avoué, etc., entra dans le restaurant.

Il se commanda un dîner copieux.

Il étonna le garçon par la quantité de poivre qu'il versa
dans les mets inusités qu'on plaça devant lui.

— Ce monsieur se mettait des éperons dans le ventre,
soupira le garçon.

M0 Fibredur s'en donna jusqu'à la cravate. 11 vida deux
bouteilles, deux bouteilles du meilleur !

Enfin, pour faire couler le tout, il alla s'installer, en com-
pagnie d'une demi-tasse brûlante, dans un café voisin.

La café fut mouillé de beaucoup de petits verres d'eau-
ue-vie — des vieux de la vieille !

Me Fibredur clappait de la langue à chaque petit verre, et
il murmurait, en dévorant des yeux les petites femmes peu
vêtues des journaux illustrés, son air favori :

— Ti li li — Ti li li — boum ! boum !

Au sortir du café, Mc Fibredur, inondé de soleil, bourré
de victuailles, attendri jusqu'aux larmes, regarde l'heure à
sa montre.

— Cinq heures ! le temps d'aller faire un tour à la cam-
pagne ! s'écria-t-il. — Cocher !

— Monsieur!

— Bah ! pour une fois, gare de l'Ouest !

Que se passa-t-il, de cinq heures du soir à minuit vingt-
deux ? personne ne le saura jamais !

Et M0 Fibredur moins que personne peut-être !

Seulement, son concierge, un brave, m'a assuré que vers
minuit vingt-deux, Mc Fibredur était rentré chez lui dans
un état, ah ! quel état, Monsieur !

— Ah ! Monsieur ! il tenait à la main un énorme bouquet
de fleurs des champs.

Et, bien qu'il fût seul, il criait â tue-tête dans l'escalier :
_ Ohé! Mari?! ohé! ma bibiche! ohé!... Ti li li — Ti li li —
boum ! boum! Dieu! que c'est bon! encore ! ohé! Marie!

XI

Mystère !

ERN. D'HERVILLY-

Gazette à la main

La Mi-Carême

Parlerai-jedu Carnaval des blanchisseuses?

Hélas ! j'y suis contraint par Y Actualité, — la plus exi-
geante des tyrannies !

Mais je pense comme l'un de mes confrères :

Ce revenez-y du Mardi-Gras, qui tombe au milieu du Ca-
rême, est écœurant et triste en diable. Il semble dire :

— Je me suis tant amusé, il y a trois semaines, que, ma
foi ! je n'y tiens plus. Je recommence!

Et chacun sait bien que ça n'est pas vrai.

Ceux qui comptent leurs chemises — rien de l'argot —
par unités modestes, et qui n'ont pas pris d'avance leurs
précautions, courent grand risque de ne pas changer de
linge de quinze jours.

La blanchisseuse en goguette perd toute notion de la
pratique et du devoir.

Elle ne connaît plus que le costume éclatant, la tapissière
triomphale et, le soir, le charivari de l'orchestre jouant à
pleins poumons et à tour de bras :

Pour vingt-cinq francs,
Pour vingt-cinq francs,
Pour vingt-cinq francs cinquante,..

Ou bien encore :

Ah ! pour moi que la vie serait belle,
Si j'étais t'hi...
Si j'étais ron...
Si j'étais l'hirondelle...

Du reste, le moraliste austère, à qui nous empruntons
ces observations, résume la physionomie desNausicaas pa-
risiennes dans le brelan de maximes suivantes dont on ne
saurait méconnaître la justesse et la profondeur :

La blanchisseuse remplit une mission des plus impor-
tantes dans la vie des célibataires.

C'est à elle qu'échoient les plus nobles fonctions de l'é-
pouse : la manipulation du linge.

Il est vrai qu'elle le démarque quelquefois.

Le mouchoir de poche est surtout mis par elle en coupe
réglée.

D'où vient cette préférence?

Le mouchoir de poche va à tous les nez.

La blanchisseuse est la première maîtresse de l'étudiant
et la dernière de l'invalide.

Vers inédits adressés par Xavier de Maistre à la princesse
H. G..., qui savait faire la barbe :

Aimable Hélène, quel caprice
A pu de vous faire un barbier ?
Je crois démêler l'artifice
Qui vous fit prendre ce métier.
En vous appliquant à l'étude
Du bel art que vous cultivez,
Vous voulez prendre l'habitude
De mener les gens par le nez.
Hier, de votre apprentissage
J'ai fait l'essai sans avoir peur :
Je craignais peu pour mon visage,
Mais je craignais tout pour mon cœur.
Votre heureux talent à Cytbère
Paraîtrait sous un plus beau jour ;
Car, dans l'art d'aimer et de plaire,
Vous feriez la barbe à l'Amour.

Nouvelles à la main
Une jeune dame, mère d'une petite fille mise en nourrice

dans un village des environs de Paris, avait promis une belle
récompense pour la première dent qui percerait.

A six mois, les gencives de la petite fille étaient encore
complètement dépourvues de toute canine, incisive ou mo-
laire, et la nourrice, femme très-âpre au gain et qui avait
des motifs particuliers pour ne pas garder plus longtemps
la petite pensionnaire, ne voulait pas cependant renoncer à
la récompense promise, d'autant plus que la mère était
riche et que l'aubaine ne pouvait manquer d'être considé-
rable.

Notre paysanne s'en vient donc à Paris chez un dentiste
qui consent à adapter un débris d'os d hippopotame à la
gencive de la petite. De là, la nourrice court triomphante
chez la mère et lui montre la bouche de l'enfant.

— Que je suis heureuse ! s'écrie la mère ; tenez, voilà dix
francs pour vous !

— Dix francs ! répète la campagnarde consternée ! elle
m'en coûte quinze à moi !

La scène suivante s'est passée, il y a trois jours, dans un
garni du quartier latin.

L'hôtesse, à un de ses local lires, étudiant en droit. — Ah
cà ! j'espère que M. votre frère ne va pas continuer comme
ça à venir vous voir ?

L'étudiant, justement indigné__Et pourquoi pas? Est-ce

que c'est un garçon de mauvaise vie?

L'hôtesse. — Je ne dis pas ça.

L'étudiant. — Est-ce qu'il fait du tapage?

L'hôtesse. — Je ne dis pas ça.

L'étudiant. — Est-ce que vous avez peur qu'il ne vous
vole?

L'hôtesse. — Je ne dis pas ça. Mais chaque fois que
M. votre frère vient ici, il y couche, et dame! CA USE MES
DRAPS !

L'une de nos plus jolies actrices, dont les études gram-
maticales ont été fort peu approfondies, piquée de voir ses
naïvetés en fait d'orthographe devenir le sujet des plaisan-
teries de ses camarades, a fait venir un professeur de langue
française et a pris sa première leçon pas plus tard qu'hier.

On lui fit écrire une dictée dans laquelle se trouvait ce
membre de phrase :

« Un soldat, armé d'une lance, marchait à la tête du cor-
tège. » Madame F... écrivit lance de cette manière : lence. Le
professeur lui fit remarquer que ce mot prend un a et non
un e.

— Bien, répondit-elle en faisant la correction: je n'ou-
blierai pas cela.

Vint ensuite cette autre phrase : « La multitude fit silence. »
Notre ingénue écrivit : silance.

— A silence, il faut un e et non un a, dit le professeur.

— Il fallait donc me dire, repartit aigrement l'écolière,
qu'une seule lance prend un a et que six prennent un e.

M. Scribe avait un concierge qui, un beau ou un vilain
matin, lui remit solennellement un énorme manuscrit.

— Qu'est-ce que c'est que cela ? s'écria l'académicien fran-
çais.

— Monsieur, c'est une comédie en cinq actes et en prose.

— Comment, vous faites des pièces, vous ?

— Monsieur, lisez-la, je ne vous dis que ça, et vous m'en
donnerez de bonnes nouvelles.

— Je vais la lire tout de suite, dit M. Scribe, remontez
dans deux heures.

J'y serai, avait répondu le concierge qui, deux heures
après,

Etait de retour

Dans l'heureux séjour

Où Scribe-Pindare,

En poète avare •—

Fait — bonheur suprême !

Rimer: elle-même

Avec : elle m'aime

Et : belle journée

Avec : hyioénéc.

— Monsieur, dit le suisse,

La main sur la cuisse,

J'attends mon arrêt !...

— Voici votre manuscrit, répond M. Scribe, et, à l'avenir,
épargnez-moi de semblables corvées.

— Comment, Monsieur, mais?...

— Allez donc balayer votre escalier.

— C'est bien, Monsieur, répond l'auteur comique écon-
duit, c'est bien !

Un vieux portier
Balaye et sait se taire
Sans murmurer,
Sans murmurer !

Trois mois se passent, le concierge revient avec le même
manuscrit, mais dédoublé.

— Qu'est-ce encore ? demande M. Scribe.

— Monsieur, c'est ma pièce, j'ai mis à profit les conseils
de Monsieur.

— Comment, mes conseils ! je vous ai dit de balayer vos
escaliers.

— Oui! oui! c'était une façon poétique de me dire de cou-
per les longueurs et de polir le dialogue. J'ai* coupé, j'ai
poli, et voici mon œuvre digne de vous et de moi.

— Mais c'est une maladie ! Voyons, mais à quoi tendez-
vous? que désirez-vous? où voulez-vous en venir avec vo-
tre pièce ?

— Mon Dieu, Monsieur, c'est bien simple, je voudrais
d'abord avoir l'honneur de votre collaboration et...

— Et ensuite ?

— Etre joué et puis...

— Et puis?

— Et puis alors, je me mettrais de la Société des auteurs
dramatiques, et alors...

— Et alors quoi?...

— Et alors, je demanderais un secours !...

Dernières nouvelles,

Hier, on a distribué à Mlle GhfnaSsî, des Variétés, un rôle
dans unvaudevitle nouveau. Sur ce rôle, la naïve enfant a
lu cette indication : 'entnmt en catimini.

Elle a réfléchi toute la nuit et :

— En catimiui, quel est ce costume ? a-t-elle demandé es
matin.

STAR.

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