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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0083
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L'ECLIPSE

Aux fêtes d'Orléans.

Elles ont été splendides et dignes en tous points des per-
sonnages augustes qui les favorisaient de leur visite.

Par exemple, ceux de nos confrères parisiens qui ont dû
y assister, — afin d'en rendre compte, — y ont été fort mal
couchés et encore plus mal nourris.

Ajoutons que l'addition a profité de la circonstance pour
faire des progrès étonnants dans ce chef-lieu du Loiret.

Un de nos amis, après y avoir déjeuné, dans un restau-
rant de troisième ordre, appelle le garçon :

— Voici vingt francs; qu'est-ce que je dois?

— Vingt-cinq centimes de pain et soixante de radis,
quatre-vingt-cinq; un franc de café, un franc quatre-vingt-
cinq; un cigare, quarante, deux francs vingt-cinq. Monsieur
n'a pas de beurre ?

— Non, pas de beurre.

— Pas de beurre : trois francs.

Représentation de retraite de Mme Arnould-Plessy.

Un jour, — il y a longtemps de cela, — Mlle Mars s'en
vint rendre visite à Jules Janin et s'assit, seule avec lui,
dans ce cabinet fameux où se trouvaient, entre autres mer-
veilles, les livres les plus beaux et les plus rares du monde.

Elle avait de ces petits mouvements nerveux et convulsifs
qu'elle employait avec tant de succès, dans quelques-uns de,
ses rôles, pour exprimer le dépit, l'émotion concentrés. Sa
lèvre était légèrement crispée ; sa voix altérée et tremblante.

Qu'avez-vous? lui demanda Janin, de ce ton d'effusion
amicale qu'il savait prendre avec les vrais artistes.

_Vous savez, mon cher maître, que je n'ai plus qu'une

seule représentation à donner. Beaucoup de personnes,
mes camarades entre autres,m'engagent à ne pas me retirer.
Je n'ai pas voulu prendre, de décision sans vous consulter.
Vous êtes mon arbitre, mon guide suprême.' Parlez-moi
donc franchement.

— Il faut vous retirer, répondit le critique, sans la moin-
dre hésitatiozi.

— Me retirer! s'exclama M110 Mars en pâlissant; mais son-
gez donc que je ne me suis jamais sentie plus sûre de mon
talent qu'aujourd'hui. Si'je n'ai plus le prestige de la jeu-
nesse, je puis, en revanche, offrir au public des qualités
d'expérience scénique qu'il rencontrera difficilement chez
les débutantes appelées à me succéder.

— Il faut vous retirer.

— Une année seulement, mon bon Jules, rien qu'une
année!... Que je crée encore un dernier rôle où je puisse
répandre tout ce que j'ai à présent dans la tête et dans le
cœur, — et je vous jure que tout sera fini...

— Il faut vous retirer, répéta pour la troisième fois l'écri-
vain des Débats, avec l'accent d'un homme décidé à rester
inflexible à toutes les raisons que l'actrice pourrait lui
donner pour prolonger sa carrière théâtrale.

_Ah.! vous êtes cruel! s'écria M"c Mars, en se levant et

en serrant convulsivement la main du feuilletoniste. N'im-
porte, je vous remercie.

Huit jours après, elle avait fait ses adieux au public. Le
rideau s'était baissé et relevé quatre fois, et quatre fois elle
avait reparu devant les spectateurs, qui ne pouvaient s'ac-
coutumer à l'idée de ne plus la revoir...

C'étaient des bravos et des bouquets à ne savoir qu'en
faire...

La grande comédienne finit par fondre en larmes...

Mais, enfin, elle se décida à ramasser toutes ces fleurs ;
elle les emporta dans sa loge et les distribua à ses cama-
rades, en leur disant avec un sourire navré :

— Allons, mes amis, voilà, je crois que voilà ce que l'on
peut appeler un convoi de première classe !

Madame Arnould-Plessy vient d'imiter Mademoiselle Mars;
mais elle s'est décidée, — j'allais écrire : résignée, — beau-
coup plus tôt que celle-ci, et il est permis de regretter
qu'elle ait cru devoir quitter la scène à un âge où les fem-
mes, aussi merveilleusement douées, tournent encore la
tête des jeunes fous de vingt ans.

Sera-t-elle aussi vite oubliée de ses admirateurs qu'Alceste
le fut de Célimène, elle, qui, retournant les rôles, s'éloigne
aujourd'hui des Akeste qu'elle a si longtemps énamourés
par la musique de sa voix, par la caresse de ses yeux et par
les roses de son sourire ?

On raconte que Mademoiselle Mars, passant en voiture
dans la rue Richelieu, quelques années après son abdica-
tion, vit une foule de curieux se presser à la porte du Théâ-
tre-Français :

— Qu'est-ce que cela? demanda-t-ello aune amie qui l'ac-
compagnait.

— C'est la queue de Mademoiselle Rachel.
Célimène Ire soupira.

Célimène II est-elle donc destinée à soupirer à son tour en
apercevant, dans un avenir prochain, les queues de Made-
moiselle Croizette et de Mademoiselle Sarah Bernhardt ?

Lesueur.

Lesueur vient de mourir.

Laid d'une laideur originale, intelligente, spirituelle, —
d'une laideur pittoresque, comme disait ce pauvre Plouvier,
dont il interpréta les Fous avec un si rare talent; maigre,
osseux, dégingandé, flottant; le corps se coupant de saillies
et de retraits inattendus ; le masque émacié, aux lignes bi-
zarrement tordues, avec une bouche de mascaron, un nez
de limier en quête et deux petits yeux de furet, inquiets,
mobiles et aigus, vous auriez dit un personnage d'Hoffmann
ou une eau-forte de Callot.

Mais il y avait dans ce fantoche un comédien supérieur et
dans ce grimacier fantastique un homme doux, gai, ser-
viable, désintéressé, sympathique, avec des naïvetés de no-
taire de province et des gamineries de gavroche parisien.

A la ville, les mains dans les poches, le chapeau sur
l'oreille, un bout de pipe aux dents, boutonné de travers,
cravaté à la diable, distrait, myope, halluciné, on le voyait
se glisser le long des murs en se cognant contre les pas-
sants et en' se parlant à lui-même, avec force gestes et sou-
bresauts.

Dans ces moments-là, Lesueur pensait-. — A qûoi ? — Au
rôle qu'il apprenait et dont il lui arrivait quelquefois d'ou-
blier complètement le texte, à une tête à se faire, à un jeu de
scène ou de physionomie, à un effet à trouver, à certaine
manière de prononcer un mot, voire à un détail de costume

Quand il eut à jouer, le maréchaMes-logis de lanciers du

Fils de famille, on le vit se promener pendant des jours entiers
dans les quartiers de cavalerie, dans les cantines, au Salon
de Mars, partout enfin où l'on rencontre des troupiers,
jusqu'à ce qu'il eût découvert, pour l'étudier et se l'assi-
miler, le bonhomme qu'il s'était proposé de reproduire.

Dans sa loge, jetant un dernier regard à sa glace avant
d'entrer en scène, après avoir passé une heure à se.grimer,
mécontent de sa figure, il effaçait souvent son œuvre pour
la recommencer et la parfaire en cinq minutes.

Excellent camarade, bienveillant pour tout le monde,
très-sensible à l'opinion do la critique et très-reconnaissant
du bien qu'elle pouvait dire de lui, fantasque dans ses
goûts et très-égal de caractère, — préférant la bouffarde au
cigare, l'estaminet au café et le débraillé de l'artiste à la
tenue du gentleman, qu'il savait cependant porter à l'oc-
casion, — Lesueur aimait le théâtre pour le théâtre et non
pour ce qu'il rapporte de popularité ou d'argent.

Au Châtelet, dans Gulliver, Clarisse Miroy lui barbouillait
le visage de crème, et les autres personnages de la pièce
lui prodiguaient toute sorte de horions.

Quelqu'un lui reprochait de se prêter à ces pasquinades :

— Que voulez-vous? répondit-il, cela m'amuse.

Le pauvre Lesuevir a eu deux grands chagrins dans sa
vie :

Après l'éclatant succès du Chapeau d'un horloger, — auquel
il avait contribué plus que personne, — Mmt de Girardin
envoya à chacun des interprètes de la pièce une brochure
de celle-ci, avec une dédicace des plus flatteuses.

Lesueur, seul, ne reçut rien.

L'exemplaire qui lui était destiné s'était — probablement
— égaré en chemin.

Une autre fois, M. de Metternich le fit mander en son
hôtel. Il s'agissait d'un rôle que le noble diplomate devait
créer dans une comédie de société chez Mmo de Castellane.
Lesueur lui donna des leçons. Le prince, satisfait, lui de-
manda :

— Que pourrais-je bien faire pour vous être agréable?

— Me procurer le plaisir d'applaudir mon élève.

— Très-volontiers, mon cher Lesueur; j'aurai soin de vous
faire inviter.

Le soir de la représentation arriva. Le comédien du
Gymnase, qui jouait en lever le rideau, fit transporter dans
sa loge un vêtement de cérémonie, s'habilla et attendit...

Il attendit jusqu'à trois heures du matin!...

M. de Metternich l'avait oublié!

Depuis lors :

— Oh! les princes! avait-il coutume de dire, quels lâ-
cheurs !

Nouvelles étrangères

Une grande dame russe, qui a longtemps séjourné à
Paris, y a entretenu un commerce d'amitié bien connu avec
un de nos plus jeunes et de nos plus célèbres écrivains.

La chose a fait du bruit à la cour du Czar.

A son retour à Pétersbourg, la belle Moscovite est in-
terrogée, dans un salon, par une demi-douzaine d'amies :

— Voyons, lui demande-t-on, qu'y a-t-il de vrai dans ce
qu'on raconte? ,

— Et que raconte-t-on, s'il vous plaît?

— Qu'il y a eu quelque chose entre vous et l'auteur dra-
matique français X...

— On se trompe : il n'y a rien eu, oh ! mais, là, rien du
tout...

— Pas même de la batiste, ajouta, en souriant Roger de
Taldé qui passait.

Au Palais de Justice

Asseyez-Tous, écoutez, etnunc erudimini, vous qui aimez
le lait sans eau, le vin consciencieusement mesuré et le
veau qui a'est pas mort trop jeune !

première! affaire

— Votre nom ?

— X...

— Votre profession ?

— Laitier.

— On a trouvé dans le lait saisi chez vous quatorze pour
cent d'eau.

— Nous en mettons toujours.

— Vous avez tort : l'acheteur qui va chez vous paie pour
avoir du lait et non de l'eau.

— jS'ous en mettons toujours.

— Trois jours de prison et cinquante francs d'amende.

— C'est une injustice : nous en mettons toujours.

deuxième affaire.

— Vous vous appelez?... Vous êtes?...

— Y..., marchand de vin.

— On a trouvé chez vous des mesures ne contenant pas la
quantité voulue...

— C'est l'habitude dans la partie.

— Notamment, une mesure d'un litre qui ne contient que
les deux tiers environ du litre...

— C'est l'habitnde dans la partie.

— Trois jours de prison et cinquante francs d'amende.

— Monsieur le Président, je suis une innocente victime
de la loi : c'est l'habitude dans lapaitie.

troisième affaire.

— 7,..., vous êtes accusé d'avoir débité sur le marché de
la viande de veau mort-né. Qu'avez-vous à répondre?

— J'ai à répondre que ce n'est pas vrai!

— On a saisi le corps du délit. Des experts ont fait un
rapport. Vous êtes coupable. Trois jours de prison et cin-
quante francs d'amande.

— Mais, mon juge, ce n'est pas raisonnable. Remarquez
que, s'il avait été plus vieux, censément, mon veau, ça au-
rait été un bœuf !

C'était pendant la dernière campagne.

Un régiment venait d'arriver au campement. Une rivière
coulait au milieu des tentes. Un général demande à un offi-
cier :

— Eh bien, capitaine, l'eau convient-elle aux chevaux?

— Ma foi, m»n général, ils ne s'en plaigmnt pas.

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Nous ne saurions trop insister sur cette vérité incontes-
table, que de tous les produits de parfumerie, les gavons
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seillons-nous vivement à nos lectrices d'employer le Savon
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vonnier : les célébrités médicales en recommandent l'usage
habituel pour l'hygiène, la beauté et la fraîcheur de la
penu, du visage et des mains.

CM" JOCRXAL PARLEMENTAIRE

Députés fondateurs : MM. Barthélemy-Saint-Hilaire, géné-
ral Billot, Boucau, Charton Crémieux, Fave, Fourcand,
Grévy, Jozon, 0. de La Fayette, Le Royer, Lucet, Méline,
Hameau, Hiondel, Léon Robert, Ch. Rolland, Sénard, Tassin,
Turquet, Warnier, Wilson, etc.

Réorganisée sous le patronage de nombreux députés de la
gauche et du centre gauche, dont elle est devenue l'organe
accréditée, l'Opinion est le seul journal républicain qui pu-
blie tous les jours le compte rendu analytique officiel des dé-
bats de l'Assemblée. Quant à la ligne du journal, les noms
qui figurent plus haut suffiraient à la déterminer. Le dé-
veloppement graduel de toutes les libertés, le respect de
tous les droits, une politique républicaine, libérale et pro-
gressive, tel est le programme de l'Opinion.

Mais on ne vit pas de politique pure : le mouvement com-
mercial, intellectuel, artistique, occupe généralement une
place insuffisante daps les journaux politiques. Rien n'a été
négligé pour rendre le journal, sous tous ces rapports, digne
des h.immes éminents qui ont participé à sa réorganisation
et du public républicain auquel il s'adresse.

Abonnement : 10 francs par trimestre.

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