Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0087
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ECU pas

Gazette sl la main

Le din/anche au Salon.

Dès neuf heures du matin, on voit des groupes d'essences
variées converger de tous les points de Paris, remonter les
Champs-Elysées et stationner aux 'portes du Palais de l'In-
dustrie...

A partir de midi, impossible d'approcher des quelques
toiles favorites que les journaux ont soulignées à Inattention.
Cohue compacte, chaleur étouffante, circulation des plus
difficiles. Un écrivain fantaisiste disait :
I — Ne m'en parlez pasl Dimanche dernier, j'ai mis deux
jours à aller du salon carré au portrait de Sarah Bernhardt.

Ah! les portraits, il n'en manque pas cette année !...

11 y a celui de M. de Girardin, par Carolus DUran, celui
de M. Alphonse Daudet, par M. Feyen-Perrin, celui de M. de
Palikao, par Mlle Nélie Jacquemart, celui de M. Wallon, par
M. Bastien Lepage, celui de M. Emile Augier, M.parDubufe.

J'en passe, — mais qui ne sont pas des meilleurs...

Il y a aussi celui de madame X..., estimable mercière de
la rue Gréneta.

Cette honorable commerçante s'est d'abord fait faire de
face.

Puis, elle s'est trouvée mieux de trois quarts.

Elle s'est fait ébaucher avec une robe bleu de ciel et finir
avec une robe jonquille.

lîlle s'est aperçue, au bout de huit jours, qu'elle était un
peu nue et a prié le peintre de lui mettre un collier, des
bracelets, une douzaine de bagues et beaucoup de fleurs
dans les cheveux.

: ) Enfin, comme on donnait les dernières touches, cette ver-
tueuse bourgeoise a fait une dernière découverte :
>l —1 Ah ! mon Dieu ! moi qui n'y songeais pas ! je ne peux
pas être comme cela toute seule dans mon cadre 1 ce ne
serait pas convenable. Il faut que l'on voie avec moi mon
petit garçon que j'adore. Placez-moi mon Ernest .ici, dans
ce coin, Monsieur, si c'est un effet de votre obligeance!...
Le peintre, qui se tenait à quatre, s'est rebiffé :

— Permettez, Madame, permettez, si je dois introduire
une nouvelle figure dans mon tableau, ce sera deux cents
francs de plus...

La mercière consternée :

— Deux cents francs!... Un enfant de dix ans!..,
Puis, d'une voix suppliante :

— Mais, Monsieur, si je le prends sur mes genoux?...

H... ' V1. ■, * *

... Dans la galerie de dessins, aquarelles et pastels, on
s'arrête devant un paysage d'un certain sieur Verneaux,
portant au bas cette note d'un haut goût :

fait avec dbs mouchurbs de chandelle.

Beaucoup de monde autour du buste de Dumas père et
de celui de Barbey d'Aurevilly. Au-dessus d« celui-ci, on lit
sur un écriteau probablement oublié de l'Exposition maritime
et fluviale:

charpente dis fer brevetée.

Quant à la physionomie de Dumas, — de l'excellent
Dumas,—elle est si-avenante, si souriante, si vivante,
qu'en l'admirant, une dame s'exclame :

— On aurait envie de l'embrasser!

Les obsèques de M. Ricard.

11 est constant que les honneurs rendus à cet homme
d'État ont paru impressionner \ivement les Parisiens.

Mais il faut avouer que les Parisiens ont une singulière
façon de manifester leurs impressions.

Un boutiquier était ailé assister au défilé du cortège et
était parvenu à se faufiler dans l'église et à se régaler les
yeux et les oreilles des magnificences de la cérémonie
religieuse.

A son retour chez lui, sa femme lui demanda avidement:

— Eh bien? comment était-ce?

— Ma chère amie, je suis enchanté. J'ai tout vu :1e char,
les chevaux caparaçonnés de noir, les crêpes aux drapeaux,
les tambours voilés, la nef tendue de deuil, le catafalque, les
amis en pleurs, le fils ployé sous sa douleur et drapé dans
un manteau funèbre, — et je puis t'affirmer une chose :
C'était très-gentil, très-gentil, très-gentil!...

La Défense politique et sociale.

Tel est le titre d'une nouvelle feuille qui vient de paraître
pour faire tête, — à ce qu'elle prétend, — aux opinionsre-
présentées par le Corsaire, par Y Avant-Garde et par le
Ralliement de non moins récente fondation.

La Défense politique et sociale est, dit-on, rédigée par plu-
sieurs sommités du parti religieux.

Que celles-ci me permettent de leur rappeler une anec-
dote qui remonte aux premiers temps de la publication de
l'Univers.

M. Louis VeuUlot, qu'une indiposition avait retenu chez
lui pendant quelques jours, entre, un matin, dans ses bu-
reaux de rédaction :

— Eh bien, Messieurs, demande-t-il à ses collaborateurs,
que s'est-il passé en mon absence ?

— Deux cafés se sont abonnés, répond le gérant du
journal.

— A Paris ?

— Sur.la ligne des boulevards.

— Messieurs, s'écrie M. Louis Veuillot' en se frottant les
mains, cette nouvelle me comble de joie.. Elle me prouve
que l'Univers devient populaire. J'aime mieux deux cafés
que douze évoques!

Le petit bilan des Théâtres

A la salle Favart, première représentation des Amoureux
de Catherine, opéra-comique en un acte, paroles de M. Jules
Barbier, musique de M. Maréchal : livret d'une gaieté alsa-
cienne et champêtre ; partition comme j'en voudrais en-
tendre plus couvent sur une scène où l'on a joué les Noces
de Jeannette et le Chalet.

Au même théâtre, reprise de Philémon et Baucis, de Gou-
nod. Un oratorio bien plutôt qu'une pièce. Mademoiselle
Chapuy s'y montre charmante de coquetterie -et de style
dans le rôle créé par Madame Carvalho.

A la Gaîté, — qui n'a plus le droit de porter ce nom, —
autre reprise non moins sérieuse : Les Erynnies de M. Le-
conte de Lisle, avec la musique adaptée de M. Massenet. A
la sortie, deux spectateurs échangent leurs impressions.
L'un interroge l'autre :

— Voyons, que pensez-vous de cela?

— Hum! hum! hum!.,. je ne sais trop/... Je ne suis pas
assez connaisseur...

— Moi, qui suis connaisseur, je suis enthousiasmé !... C'est
sublime!... Une science, une maestria, une grandeurI...

L'autre rélléctùt un instant...

Ensuite, avec une conviction résignée :

— Oui, vous devez avoir raison, et la preuve que c'es
savant, magistral, sublime, c'est que cela m'a paru mortel-
lement ennuyeux !

Au Gymnase, dans l'Hôtel Godelotj un jeune monsieur qui
prend pour une auberge de commis-voyageurs la paisible
demeure d'un rentier de province, se hvre à toutes sortes de
cascades d'un goût au moins équivoque et finit par épouser
la demoiselle de la maison : tant il est vrai que le savoir-
vivre, les convenances gardées et la fine fleur de l'esprit
ont toujours captivé les bourgeois de Montélimar et le
public parisien! L'Hôtel Codelot a réussi parle mouvement.
Ce vaudeville dépaysé a pour auteur M. Crisafulli... sur
l'affiche. On assure, par exemple, que si l'on demandait à
M. Sardou s'il est pour quelque chose dans le succès, celui-
ci pourrait répondre comme le paysan de Madame de Sé-
vigné, accusé par une fille de lui avoir fait un enfant :

— Je ne l'ai pas fait; mais il est vrai que je n'y ai point
nui !

Toujours des reprises :

A l'Ambigu, Léonard, avec MM. Villeray, Pougaud, Pontis
et Mesdames Ucsmonts et Magnier.

Au Théâtre-Historique, l'Homme au masque de fer, avec
Maurice Simon, Chelles, Montai, Gouget, Coulombier, Do-
nato et Mesdames Raphaël Félix, Marie Boutin et Céline
Aumont.

Ces deux revenez-y font de l'argent.

L'autre soir, à l'Ambigu, un couple d'ouvriers endiman-
chés s'installe aux galeries.

La femme porte sur la tête un volumineux chapeau, garni
de rubans et de fleurs, qui a bientôt attiré les regards et
l'admiration de la salle entière.

Cris à l'amphithéâtre :

— A bas le chapeau ! à bas le chapeau !
Le mari se lève furieux :

— De quoi? de quoi? Avez-vous fini? Elle n'ôtera rien
du tout !

Les cris redoublent :

— Ellel'ôtera!

— Elle ne l'ôtera pas !
Le mari, exaspéré :

— Mais non ! Je vous dis qu'elle ne peut pas l'ôter ! Elle
a oublié de se peigner !

Le nouveau livre de J. Claretie

Il a pour titre : Le Renégat. Est-ce un portrait? L'auteur
affirme que non. Moi, tout en tenant compte à l'auteur de
son affirmation, je déclare que je trouve ce portrait fort'
ressemblant.

Dans tous les cas, le Michel Berthier de Jules Claretie est
un caractère et un type.

Quant au livre en lui-même, c'est une curieuse et atta-
chante étude de mœurs parlementaires des dernières
années de l'empire, observée et écrite avec ce talent ardent
et honnête à la fois qui caractérise notre sympathique con-
frère.

Depuis les Scènes de la vie politique, de Balzac, on n'a
rien lu, en ce genre, d'aussi réel, d'aussi vrai et d'aussi
complet.

Entre deux voisins

le premier. — Comment va la dame du quatrième ?
le second. — Ah! bien mal!... bien mal !
le premier. —Vraiment?

le second. — Je crains qu'elle ne passe pas la jour-
née. Pauvre femme!... Veuve et trois enfants!... Que de-
viendront-ils quand elle ne sera plus là ?

le premier. — Dites donc, a-t-elle encore sa connais-
sance ?

le second. — Oui, parfois... un moment.
le premier, pensif. — Ah!... Eh bien! demandez-lui
donc l'adresse de sa blanchisseuse I

Au foyer des Variétés

— Qu'est-ce que cela veut donc dire, les générations
spontanées ? demandait à Dupuig MUe Stella.

— Cela s'entend des êtres qui naissent sans qu'on sache
pourquoi ni comment.

— Mais alors la-petite fille de notre bonne camaradeZ...,
c'est donc une génération spontanée? La pauvre Z... n'a
jamais su au juste qui en est le père.

A Manille

Un gommeux, laid et peu millionnaire comme esprit,
cause de ses amours avec un camarade. Ce dernier n'est
pas beau, mais il jouit de quelques rentes intellectuelles.

Une femme paése devant eux : une belle fille dans la
double acception du mot.

— C'est ma maîtresse ! souffla le gommeux à l'oreille de
son compagnon, avec un sourire de fatuité et de façon à
être entendu de tout le monde. C'est ma maîtresse !...

— Oh ! répliqua le compagnon, avec un autre sourire,
oh! votre maîtresse ! votre maîtresse!... vous voulez dire
votre sous-maîtresse, mon cher enfant!...

STAR

LES II BAUX-ART S ILLUSTRÉS

La Librairie Illustrée, l<6, rue du Croissant, est infatigable
dans son œuvre de diffusion des lumières, Il y a moins d'un
an, elle publiait un journal de voyages et d'aventures, Sur
terre et sur Mer, à dix centimes le numéro hebdomadaire,
avec de nombreuses et jolies illustrations; quelques mois
plus tard, c'était la Science illustrée qui paraissait dans les
mêmes conditions et qui jouissait du même succès consi-
dérable que son frère aîné. Voici aujourd'hui que cette li-
brairie nous donne les Beaux-Arts illustrés, qui, si nous en
jugeons par le premier numéro, sont appelés à partager le
succès de leurs devanciers. Le format adopté est ce joli for-
mat de bibliothèque, le petit in-4°, qui permet de publier
des gravures bien faites et bien choisies ; le texte est inté-
ressant et instructif pour tous ceux qui cherchent à s'ins-
truire des choses de l'art. Or, le goût artistique prend chez
nous des proportions considérables, mais il a besoin d'être
dirigé; les publications spéciales aux beaux-arts sont toutes
d'un prix fort élevé, il en fallait une accessible à tous; c'est
ce qui est fait aujourd'hui. L'esthétique, le grand art ne se-
ront pas seuls traités dans cette jolie publication, mais en-
core tout ce qui concerne les beaux-arts appliqués à l'in-
dustrie, ainsi que l'enseignement du dessin, y trouvera sa
place. Aussi ne doutons-nous pas plus de la réussite des
Beaux-Arts illustrés que de celle de Sur terre et sur Mer, et de
la Seie?ice illustrée, dont le bon renom est désormais solide-
ment établi dans l'esprit du public.

Le journal sera en vente à partir du 22 mai, chez tousles
libraires de Paris et des départements.

10 CENTIMES LE NUMÉRO - 50 CENTIMES LA SÉRIE MENSUELLE

LES BEAUX-ARTS ILLUSTRÉS

JOURNAL DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ.

Illustré de reproductions de tableaux, de statues, de
monuments et d'objets de curiosité,
et publié avec la collaboration
des écrivains spéciaux et des artistes les plus autorisés.

11 paraîtra chaque semaine un numéro de ce nouveau jour-
nal, destiné à répondre au goût de plus en plus prononcé du
public pour les choses artistiques et les expositions qui met-
tent sous ses yeux les chefs-d'œuvre artistiques de toutes les
époques. L'intérêt exceptionnel du texte des Beaux-Arts illus-
tres, ainsi que le nombre et la variété des illustrations lui
assurent le plus vif succès.

Conditions de la publication :

Le format adopté pour les Beaux-Arts illustrés est le for-
mat petit in-4° du Magasin Pittoresque, de Sur Terre et sur Mer
et de la Science illustrée. Chaque numéro sera illustré de plu-
sieurs gravures. Les acheteurs pourront se procurer le jour-
nal sous la forme de numéros hebdomadaires ou de séries
mensuelles avec couverture.

Abonnement et prime :

Les abonnements ne se.prennent que pour un an. Le prix
est de 6 francs pour Paris et de 8 francs pour les départements.
Pour 1 étranger le prix varie suivant les conventions postales.
Aim d éviter que les numéros de ce journal n'arrivent froissés
et en mauvais état à destination, le service désabonnements
est lait par séries mensuelles sous couverture.

Tout abonné aura droit gratuitement à la prime suivante :

Voyage pittoresque au Japon

BEAU VOLUME ILLUSTRÉ DE FORMAT GRAND IN-8°

Les souscripteurs des départements devront ajouter 1 fr au
prix de l'abonnement pour recevoir la prime franco de port.

Bureaux des Beaux-Arts illustrés, à Paris : 16, rue du Crois-
sant ;

Bureaux à Bruxelles : à la librairie Sardou, galerie du Roi.

Petite Gazette

Au moment où le monde entier a les yeux tournés vers
Philidelphie, nous croyons devoir rappeler que tout près de
nous se prépare une Exposition toule nationale qui a bien
aussi son importance, Le l" Août commencera au Palais de
l'Industrie des Champs-Elysées, la 5e Exposition de l'Union
Centrale. Le nombre d'emplacements demandés a été si
considérable que le Comité s'est vu dans la nécessité de se
montrer d une grande sévérité pour les admissions

BONNE OCCASION Pour KtSoKnî8 22s>

1HACIUVK A COURRE, véritable silencieuse
expeditive, complèteavee*30guides et accessoires, garan-
tie cinq années sur facture. Expédition contre remboursement
sur demande à M. A.-T. EWitT, rue Taitbout, 10. Paris '

mm MÉTHODE DE PIANO

Par Vigtjerie.
Nouvelle édition revue par Léon Dufil:;.
Iro partie. —principes de musique.
2° — principes de piano et gammes.
3e — exercices journaliers.
4e — petits airs, faciles à doigter.

5° — études mélodiques.

Prix de chaque livraison : 50 centimes, franco, 60]c. L'ouvrage
complet, 2francs; franco, 2 fr. 25 c.
Ce petit ouvrage est généralement adopté et précède les
illustrations musicales (Edit. Bernard Latte). — 13 morceaux
de piano, à SO centimes, 60 cent, franco. Valses, quadrilles,
polkas de Madame Angot, Girollé-Girofla, Cent Vierges, Pays
Latin, etc., par Arban, Duûls, Métra, etc., orné des portraits
des artistes en vogue.

L'éditeur Bernard Latte vient d'ajouter à sa collection des
illustrations musicales les quadrilles de la Belle
Poule et de la Petite Mariée, ornés des portraits de Mmes Schnei-
der et Granier. — Pour piano : 50 cent. ; franco : 60 cent.

En vente, 10, rue Taitbout, 10

20, rue Bergère, Fart*.

UNIVERSEL

aSouraal quotidien, politique et littéraire.
UN NUMÉRO, PARIS ET DÉPARTEMENTS

10 CENTIMES 10

Trois mois : 13 fr. | Six mois : 84 fr. | Un an : 48 fr.

riîIEH GMTUTES AUX ABONNES

ktoportionneès à la durée Je l'abonnement :

65 Volumes BALZAC 55 Volumes

LA NORMANDÏH

De JULII) JAWn.

X,A BRETAGNE?

Coûtant en librairie «O fr.

HISTOIRE CONTEMPORAINE

De 1830 à 1870

12 volumes
Coûtant en librairie *» fr.

Tout abonné r«,evra gratis riHumtrcuion de la Modo.

-♦-.--

Le Sexe Mâle, par le Dr GOUPIL. (Voir aux annonces).

Insensibilisateur Duchesne. — Guérison, extraction et

pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.

Le Gérant : le révérend.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen