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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0091
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On se retourne,- on s'arrête un peu, on s'informe, on

secoue la tête en disant : « Pas de chance ! » puis on repart
invinciblement attristé ; mais vingt pas plus loin, — ainsi
nous sommes faits, — l'avertissement qu'on vient de rece-
voir, la leçon terrible que le hasard vient de vous donner
s'oublient, et l'on n'en tire aucun profit.

Pourtant cette civière qui passe est comme une sentinelle
morale, posée par la mort devant son noir, palais, et elle
crie : « Garde à vous ! »

Ce garde à vous a des significations multiplet ; il veut dire !
— Ne te crois pas immortel ; que tes affaires soient toujours
en bon ordre ; assure l'avenir des tiens; ne remets pas au
lendemain ce que tu peux exécuter aujourd'hui ; n'aie pas
de longues rancunes.

Ce garde à vous dit encore : — Tu le vois, la vie est brève,
elle semble pourtant bien longue quand un remordslarem-
plit; allons, un bon mouvement, va tendre la main à ceux
qui t'ont offensé; oublie les petites querelles quit'éloignent
do ceux que tu aimes, ei que tu peux perdre à jamais, en
un instant.

Il est amer, oh ! bien amer le souvenir des baisers que les
morts auraient pu recevoir, et que l'on n'a pas voulu
donner.

La civière quipasse veut dire aussi : « N'aie pas le bon-
heur égoïste, sois charitable, pense aux autres, »rxossis le
nombre de tes bonnes actions secrètes, ces pièces d'or qui
payeront la rançon de ton âme.

■ » ■

Passant, que la civière silencieuse qui circule dans Ja
ville bruyante soit toujours présente devant tes yeux. Ne
la traite pas comme le fait divers que ton journal to décrira
ce soir, àegarde-là comme un rude enseignement à méditer,
ço.mme un. rappel M'Uftffifc,^'ffj^wmi

Et puisque tu n'C's, oj»r*>nJ'ance, qu'uncontiamnéàmort,
emploie le conçt «gfaso.fld vie que la nature t'abandonne à
te préparer" à entendre, un'ihatin, safis émotion, le motter

•fable : **/ JT î

« C'est aujourd'hui. »

ern- d'hervilly-

......----- 4r*' , 1 1 — ■ j

UN LIVRE NOUVEAU

[AGE - A-\D0S- DE

L'amour, qui fait faire tant de sottises, est souvent le père
As l'héroïsme et des grandes entreprises. -Celja est bien dé-
montré par le capitaine Bob Kincardy. Riche industriel, ca-
pitaine baleinier intrépide, ce brave Yankee est épris d'une
bloade miis de Boston ; pour mériter sa main, il a l'idée la
plus étonnante, la plus merveilleuse, Ja filui ébouriffante
du monde. Miss Clara-Anna Halland, objet des soupirs
d'une foule de. jeunes citoyens de la grande République
américaine, esToifèrte par son père comme prix de l'inven-
tion la plus extraordinaire et en même temps;la plus utile à
l'humanité, et c'est, pour gagner cette charmante récom-
pense que Bob Kincardy entreprend de domestiquer les
baleines et de les faire servir à la navigation. 11 y réussit, i
et, sur le dos de la docile Jcmy (c'est le nom du cétacé
dompté par ses efforts et sa patience), le voilà parcourant
les mers, sillonnant l'océan Pacifique, doublant le cap
Horn, remontant l'Atlantique et faisant une entrée triom-
phale dans le port de ISoîîoii. Mais, hélas ! agréé parJoshua
Halland, fiancé à la belle Clara-Anna, il véut leur faire
goûter les charmes d'une course à dos de baleine ; il repart
au milieu des hourrahs de ses compatriotes^ salué par des
salves d'artillerie, quand le timide et pacifique cétacé, épou-
vanté par le brui|j.s'emporte comme un cheval peureux,
rompt ses rênes et ses sanjdes dans ses. soubresauts, et s'é-
loigne pour.toujours, laissunUlott^ snj Ja nier ï'hydrostat
qu'il portait et se* passagers ; ceui-ci «ont heureusement
recueillis par un bâtiment qui passe par là. Mais n'importe,
Joshua Halland est généreux et magnifique : il n'a qu'une
parole, et sa fille devient quand même l'épouse du malheu-
reux dompteur de baleines.

Tel est le cadre dans lequel M. A. Bro%vn a inséré une
foule d'aventures merveilleuses, des combats contre les ca-
chalots féroces et les requins redoutables ; des sauvetages
de naufragés; les leçons d'histoire naturelle et de géogra-
phie physique no foui, pas non plus défaut. Les romans
d'aventures extraordinaires avec une forte teinte scientifi-
que, si fort à la mode, de M. Jules Verne devaient tenter
plus d'un écrivain, et cependant personne ne s'était encore
essayé à ce genre nouveau et tant apprécié. M. À. Brown
l'a fait, et il y a trouvé les éléments d'un vrai succès. Sen
Voyage à dos de baleine est d'une lecture saine et attachante.
Ce n'est pas un .pastiche de M. Jules Verne; la forme a un
caractère sût generis, rempli de bonne humeur et d'entrain;
les idées sont neuves et intéressantes, et l'on y apprend
bien des choses, tout en s'amusant. L'auteur et l'éditeur
ont trouvé là une mine féconde, et, sans vouloir diminuer
la valeur de l'auteur de Cinq semaines en ballon et du Tour
du monde en 80 joua, ih oui réclamé pour eux et pour leur
œuvre une place au soleil, que le public, souverain juge en
pareille matière, no leur refusera certes pas.

Ce. de R.

Omaette à, la, main

Le printemps s'est enfin décidé à nous venir ailleurs que
sur les almanàchs. Il fait chaud. On mange des asperges
plus grosses que Sarah Bernhardt clans les restaurants à
.pr.ù foc, — et les fraises no coûtent plus ce qu'elles coû-
taient il y a quinze jours.

H y a quinze jours, im de nos confrère? dîne dans un
eabafet à la mode.

1. Voyage a dos ne rawmmp, aventures vitroeillruses du capitaine Bob
.....;/'cty,i'arA.Bro\ni. Un vol. in-' 2. Paris, Librairie Illustrée.

.'Atl dessert, il appelle le garçon :

— Combien vos fraises ?
■h lin frase.

— Servez-m'en.

Comme notre gourmand est en train de savourer sa neu-
vième fraise, — il y en avait dix sur. l'assiette, — on lui
apporte l'addition...

Les fraises y sont comptées un franc pièce !...

Ce que voyant; notre homme ne touchepas à la dixième : ■
il paye, reprend toute sa monnaie et se dirige vers la
porte. Sur le seuil de celle-ci, le garçon l'arrête par la
manche :

— Monsieur oublie mon pourboire.,.

— Moi?... Mais non,mon cher... vous laisse une fraise:
a'BBtViirgt SBuS. OHAK'ï . t A. SBÎA->l»2au*3

Cellarius

La polka, —- rapportée de Hongrie par les sœurs Lissier
dans un pli de leur pelisse soutachée de fourrures, — fit la
réputation et la fortune de ce ,professey,r de danse noble,
comme il s'intitulait lui-même.

Songez quel événement ce fut pour des gens qui, depuis
un temps immémorial, exécutaient, avec ce respect des
traditions que les Français, — ces Chinois du plaisir, — ont
toujours apporté dans les choses frivoles, le quadrille, la
valse, le galop et le cotillon ; songez, dis-je, quel événe-
ment ce fut que d'avoir à apprendre deux ou trois mouve-
ments de bras et de jambes inédits, deux ou trois coups de
jarret nouveaux, deux ou trois coups de talon excentri-
ques l

Aussi les cours do Cellarius, — qui est mort la semaine
passée, j- eurent-ils l'honneur de contrebalancer, dès l'ou-
verture, en 1844-, la vogue des Mystères de Paris.

On parla des salons de la rue Vivienne dans toutes les
gazettes de l'époque. J'ai sous les yeux une brochure rare
qui en donne la description. Cette brochure, publiée par
Paul Masgana, éditeur, sous les galeries de l'Odéon,a pour

h4\.4( Jllâ les polk.euses

Poème étfqué f j i ' |

nick eolkmall

avec plusieurs portraits d'après nature par H. Deoïïaed
— ? ? ? — et une épigraphe de AI. Charles Narrey : Honny

soit qui mal y pollie!

Parmi ces portraits d'après nature,

Jf\ ,. "" C'est d'abord
- ' ... Mogttdoy,

Uui s'élance dans l'arène ;
'* O. Hl £ y*ax 'vél.îiïrt
Pendent lourds
A ces longs cheveux d'ébène.

Les canons du prince de Joinville venaient de démanteler
la oitadelle;marocaine,etle chauvinisme du temps avait affu-
blé de ce sobriquet de victoire la personne grêlée qui a le
droit do signer aujourd'hui : 'Comtesse Lionel de ('.kain-illan.

Suit, dans l'opuscule qui nous occupe, un dessin .au bas
duquel on lit :

De Mogador voici la vue

Prise après le bombardement.

Chacun pet\t ici voir comment

Nos artilleurs l'ont pourfendue.

Mais on prétend que ce dessin

Knt fait un peu tôt, le matin,

A cette heure'où la brume épaisse

Voilait encor la forteresse,

Et que l'on devrait voir plus bas

D'autres brèches qu'on ne voit pas.

Puis, vient une grosse fille brune

Dont la face arrondie est semblable à la lune,
Pâle et dans tout son plein au milieu de l'hiver...

Saluez, Paul Avenel, Busquet et Audebrand !...
Boutonnez, ô\ïtu,_ votre habit noir sur votre cœur !...
A genoux, Nadaud, qui lui devez de vous être immorta-
lisé par une complainte impérissable !...
Et; nous, copions au-dessous de ce crayon, ce

madrigal a clara

0 Clara! s'il est vrai que vous soyez fontaine,
QrPen des bosquets fleuris votre onde se promène,
Que vbus soyea'-Naïade, au »ein btéii arrondi,
D'un ruisseau qui murmure en gfcottes. profondes,
Permettez que, parfois, je. iflelt»;;»»^^ hardi
Dans le lit où coulent vjs orties.

S'adressant ensuite à la reine Poinaré, —, Èés0: Sergent
dite Ilosita, —- l'auteur ajoute sur l'air de la valse de
Giselle :

Paré de Heurs, ton trône chez Mnbilte

A pour soutien tous les joyeux viveurs ; ,.

Mieux vau t cen t fois régner là que sur l'ilè

Où vont, cesser de flotter nos couleurs. . , , .

Les autres élèves de Cellarius s'appelaient Laure Lam-
bert, Adèle Blaye, Blanche Colbert, Frétillon, Marie Maziano,
Clo-Clo, Clarisse la Bordelaise, Boulo, Marquette, la Des-
mare, Ninie, Fanfarnou...

Où s'en est allé tout cela !

Où?...

Où lareyne
Qui commanda que Buridan
Fust jeté en ung sac en Seine ?

Dans un Gonsedl municipal

Le maire. Messieurs, j'ai une motion à vous soumettre
et une subvention à vous demander. Vous savez que les
archives de la commune sont déposées dans une salle assez
humide et dont le plancher est fort avarié. U y vient une
masse de rats qui ne se font aucun scrupule de dîner de
ces préeieux documents. Ils en ont déjà dévoré les trois-
quarts....

Cri d'horreur général.

L» maire, continuant. — Je vous propose donc, Messieurs,
d;e préposer quelqu'un à la garde de ces papiers. Le sieur
T... sollicite <çette plaee. H se contentera des appointements
modestes de douze cents francs que votre patriotisme ne
peut certainement refuser de voter.

\jn conseiller municipal. — Pardon, monsieur le
Maire, mais je connais quelqu'un qui se fera un plaisir de
garder nos archives à beaucoup meilleur marche;,

Le MAi.Rif. -Qoj cela? Parle». Je .JabnmicDai très-volon-
tiers f otrS'protê^oT1

Le coNSEUiéà. - C'est biea simple : n0mmez mon
chat. . .

STAR

10 CENTIMES LE NUMÉRO - 50 CENTIMES LA SÉRIE MENSUELLE

LES BEAUX-ARTS ILLUSTRÉS

JQUR.nal bgS arts ET de la CLIUO.SITÈ.

Illustre (le reproductions de tableaux, de statues, de
monuments et d'objets de curiosité,
et publié avec la collaboration
des écrivains spéciaux et des artistes les plus autorisés.

Il paraîtra chaque semaine un numéro de ce nouveau jour-
nal, destiné à répondre au goût de plus en plus prononcé du
public pour les choses artistiques et les expositions qui met-
tent sous ses yeux les cliefs-d'œuvre artistiques de toutes les
époques. L'intérêt exceptionnel du texte des Beaux-Arts illus-
tré!;, ainsi que le nombre et la variété des illustrations lui
assurent le plus vif succès.

Conditions de la publication :

Le format adepié pour les Beaux-Arts illustrés est le for-
mat petit m-h« du Magasin Pittoresque, de Sur Terre et sur Mer
et de la Science illustrée. Chaque numéro sera illustré de plu-
sieurs gravures. Les acheteurs pourront se procurer le jour-
nal sous la forme de numéros hebdomadaires ou de séries
mensuelles avec couverture.

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