16 Juillet 187fi.
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
19
Ce qui est admirable au milieu des tourmentes de
la Bourse, c'est le calme et l'impassibilité que savent
garder quelques grands brasseurs d'affaires. Les
beaux joueurs ! Rien sur leur visage ne trahit l'état
de leurs coffres. Ils sourient également à la rouge
qui les comble et à la noire qui les dévalise.
On raconte en ce moment uneihistoire qui montre
jusqu'à quel point les vrais boursiers poussent l'im-
passibilité.
M. X..., qui est à la tête d'une assez forte maison
de banque, avait compromis tous ses fonds et ceux
de ses clients en les engageant sur une valeur qu'il
est inutile de désigner.
Arrive une liquidation désastreuse. M. X... perd
tout.
Il ne se trouble pas. Rien ne change dans ses
allures. Il a le cigare aussi dédaigneux que par le
passé, le même air de visage, le même port de tète.
Cependant, un de ses plus gros commanditaires
vient le voir.
— J'aurais besoin d'argent, dit-il au banquier,
pouvez-vous me remettre 800,000 francs?
— Parfaitement, répond M. X*", sans se troubler.
Puis regardant la pendule.
— Oh! il est cinq heures, la Banque est fermée.
Revenez donc demain à midi.
Le lendemain quand le client se présenta, à midi
très-précis, M. X*" n'avait pas le plus petit billet de
mille à lui offrir. Il n'en fit rien paraître.
Pourquoi? avait-il un pressentiment? comptait-il
sur l'impossible ! sur l'intervention d'une fée? Pas
précisément. Mais il avait pour principe qu'on ne
doit désespérer de rien tant qu'il reste une se-
conde de temps avant l'échéance d'une catastrophe.
Donc, il sourit au créancier qui lui apportait la
faillite.
— Vous êtes exact, lui dit-il gaiement, c'est bien.
Je le suis aussi.
Et il mit la main sur la sonnette pour appeler son
caissier... qui n'avait rien en caisse.
Mais le commanditaire l'arrêta en lui disant : .
— C'est inutile... Il courait de mauvais bruits sur
votre maison... j'ai voulu savoir la vérité, voilà pour-
quoi je vous avais demandé mes fonds; c'était une
épreuve. Mais je vois bien que vous êtes en mesure
de me payer... et je vous prie d'ajouter à mon actif
ces deux cent mille francs que je viens de recevoir.
G. z.
NOUVELLES A LA MAIN
Un vieux gentilhomme, qui frise la soixantaine,
vient d'épouser une jeune fille de seize ans.
— Quel fou ! dit quelqu'un à ce sujet, à soixante
ans, prendre une femme si jeune!... C'est vouloir la
survivance de son dernier polichinelle.
Dans une maison de peintres.
Un créancier frappe à la porte du premier ate-
lier. On lui ouvre.
— Pardon, Monsieur, est-ce ici l'atelier de M. B...?
interroge le visiteur.
— Vous vous trompez, c'est la deuxième porte à
gauche au fond du couloir, répond le peintre en sa-
luant froidement.
Puis, rouvrant la porte :
— Pardon, Monsieur, si vous êtes gaucher, c'est
de l'autre côté.
On parlait dernièrement d'une de nos célébrités
de la presse, dont le ventre est monstrueusement
gros.
— Oui, disait quelqu'un, il fait voir jusqu'où peut
aller l'élasticité de la peau humaine.
G. z.
VIE ET AVENTURES DE CÉSARIN JOLI-COCO (Suite)
Ce que voyant, le jeûna Césarin en éprouve et raani- Coupable et désastreuse, car aussitôt les nobles auteurs de ses jours cessent de joncher
feste une gaité coupable. ^e sol pour lui intimer l'ordre de fuir â jamais leurs regards.
(La suite au prochain numéro.)
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
19
Ce qui est admirable au milieu des tourmentes de
la Bourse, c'est le calme et l'impassibilité que savent
garder quelques grands brasseurs d'affaires. Les
beaux joueurs ! Rien sur leur visage ne trahit l'état
de leurs coffres. Ils sourient également à la rouge
qui les comble et à la noire qui les dévalise.
On raconte en ce moment uneihistoire qui montre
jusqu'à quel point les vrais boursiers poussent l'im-
passibilité.
M. X..., qui est à la tête d'une assez forte maison
de banque, avait compromis tous ses fonds et ceux
de ses clients en les engageant sur une valeur qu'il
est inutile de désigner.
Arrive une liquidation désastreuse. M. X... perd
tout.
Il ne se trouble pas. Rien ne change dans ses
allures. Il a le cigare aussi dédaigneux que par le
passé, le même air de visage, le même port de tète.
Cependant, un de ses plus gros commanditaires
vient le voir.
— J'aurais besoin d'argent, dit-il au banquier,
pouvez-vous me remettre 800,000 francs?
— Parfaitement, répond M. X*", sans se troubler.
Puis regardant la pendule.
— Oh! il est cinq heures, la Banque est fermée.
Revenez donc demain à midi.
Le lendemain quand le client se présenta, à midi
très-précis, M. X*" n'avait pas le plus petit billet de
mille à lui offrir. Il n'en fit rien paraître.
Pourquoi? avait-il un pressentiment? comptait-il
sur l'impossible ! sur l'intervention d'une fée? Pas
précisément. Mais il avait pour principe qu'on ne
doit désespérer de rien tant qu'il reste une se-
conde de temps avant l'échéance d'une catastrophe.
Donc, il sourit au créancier qui lui apportait la
faillite.
— Vous êtes exact, lui dit-il gaiement, c'est bien.
Je le suis aussi.
Et il mit la main sur la sonnette pour appeler son
caissier... qui n'avait rien en caisse.
Mais le commanditaire l'arrêta en lui disant : .
— C'est inutile... Il courait de mauvais bruits sur
votre maison... j'ai voulu savoir la vérité, voilà pour-
quoi je vous avais demandé mes fonds; c'était une
épreuve. Mais je vois bien que vous êtes en mesure
de me payer... et je vous prie d'ajouter à mon actif
ces deux cent mille francs que je viens de recevoir.
G. z.
NOUVELLES A LA MAIN
Un vieux gentilhomme, qui frise la soixantaine,
vient d'épouser une jeune fille de seize ans.
— Quel fou ! dit quelqu'un à ce sujet, à soixante
ans, prendre une femme si jeune!... C'est vouloir la
survivance de son dernier polichinelle.
Dans une maison de peintres.
Un créancier frappe à la porte du premier ate-
lier. On lui ouvre.
— Pardon, Monsieur, est-ce ici l'atelier de M. B...?
interroge le visiteur.
— Vous vous trompez, c'est la deuxième porte à
gauche au fond du couloir, répond le peintre en sa-
luant froidement.
Puis, rouvrant la porte :
— Pardon, Monsieur, si vous êtes gaucher, c'est
de l'autre côté.
On parlait dernièrement d'une de nos célébrités
de la presse, dont le ventre est monstrueusement
gros.
— Oui, disait quelqu'un, il fait voir jusqu'où peut
aller l'élasticité de la peau humaine.
G. z.
VIE ET AVENTURES DE CÉSARIN JOLI-COCO (Suite)
Ce que voyant, le jeûna Césarin en éprouve et raani- Coupable et désastreuse, car aussitôt les nobles auteurs de ses jours cessent de joncher
feste une gaité coupable. ^e sol pour lui intimer l'ordre de fuir â jamais leurs regards.
(La suite au prochain numéro.)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Vie et aventures de Césarin Joli-Coco (suite)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)