6 Août 1878.
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
Al
Et le nouvel Archimède se mit à rédiger la dépè-
che suivante dont nous sommes heureux de pouvoir
donner la primeur à nos lecteurs.
Paris-Dalloz. Par câble, polka burlesque en sol.
Tzim, tzim, ti la li la 1ère,
Tzim, tzim, ti la li la la
Coui, coui, tu, tu, rrrrit
lioum! ta, petipapa, pam, pa!
C'était bien simple et bien innocent, n'est-ce pas?
Eh bien! cela faillit provoquer un conflit européen.
On crut que cette dépèche était chiffrée. Les diplo-
mates s'émurent. Et quand les diplomates s'émeu-
vent !...
Heureusement le péril fut conjuré. Un garçon de
bureau, qui est aussi troisième trombone dans un
calé-concert du soir, donna la clef de l'énigme. La
dépêche parvint à son adresse. M. Dalloz réunit ses
rédacteurs et les pria de déchiffrer le télégramme
chacun de son côté. Une heure après, il avait vingt
versions différentes.
— C'est un plagiat, disait l'un. Oifenbach se moque
de nous. Il nous a envoyé la symphonie héroïque de
Beethoven;
— Pas du tout, c'est une valse d'Olivier Métra.
Enfin Offenbach est de retour. Il est allé dans sa
villa d'Etretat se reposer des fatigues du voyage en
écrivant un volume.
— Vous voulez dire une partition?
— Non pas, un livre, un livre qui sera intitulé :
Offenbach en Amérique, notes et souvenirs d'un musi-
cien en voyage, par Jacques Offenbach. Et si le maestro
y met toutes les anecdotes qu'il nous a contées, je
vous assure que cela sera intéressant. g. z.
LA QUESTION D'ORIENT
chez la rORTIERK
Des hauteurs ministérielles et diplomatiques, la
question d'Orient a dégringolé successivement tous
les étages de l'opinion; aujourd'hui, elle est en plein
rez-de-chaussée, elle court les rues et les loges de
concierges. On la commente en tirant le cordon,
comme on la commentait entre grand' cordons, il y
a un mois. Et c'est ici que son côté comique se ré-
vèle; c'est ici qu'elle devient vraiment digne d'at-
tention.
La scène est chez mon portier; j'entre demander
mes journaux, qui sont en main. On les replie brus-
quement à mon arrivée.
— Non! dis-je, gardez-les. Y a-t-il quelque chose
dedans, hein?
— Peuh ! dit le mari, toujours les affaires d'Orient.
— Ces pauvres Serbes me font ben de la peine !
ajoute la femme; moi, je suis pour les Serbes, je
vous le cache pas.
— Preuve, reprend le portier, que Délaïde ne
veut plus faire, pour dîner, que du veau aux fines-
z-erbes !
— Et encore, soupire la portière, ça me fait quéque
chose de les hacher !
— Oh! ces Turcs, que je les-z-hais !
— C'est tous des prop' à rien.
— Avec ça qu'y croient, à leurs victoires ; plus de
moitié papier, comme leurs paiements 1
— Des gens d'un dissimulé!...
— Rien que des projets détournés...
— Ils l'ont bien prouvé en inventant le pal 1
— A propos, vous, monsieur, qui êtes dans les ga-
zettes, dites-nous donc au juste ce que c'est que le
pal? Une arme de guerre?
VIE ET AVENTURES DE CÉSARIN JOLI-COCO (Suite).
Mais à la suite d'une explication conjugale dans laquelle il obtient heureusement
le dessus, la fatalité veut qu'il soit mis eu demeure
de soutenir, contre un rival aux aguets, une seconde expli-
cation dans laquelle il n'obtier.t malheureusement que le
dessous;
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
Al
Et le nouvel Archimède se mit à rédiger la dépè-
che suivante dont nous sommes heureux de pouvoir
donner la primeur à nos lecteurs.
Paris-Dalloz. Par câble, polka burlesque en sol.
Tzim, tzim, ti la li la 1ère,
Tzim, tzim, ti la li la la
Coui, coui, tu, tu, rrrrit
lioum! ta, petipapa, pam, pa!
C'était bien simple et bien innocent, n'est-ce pas?
Eh bien! cela faillit provoquer un conflit européen.
On crut que cette dépèche était chiffrée. Les diplo-
mates s'émurent. Et quand les diplomates s'émeu-
vent !...
Heureusement le péril fut conjuré. Un garçon de
bureau, qui est aussi troisième trombone dans un
calé-concert du soir, donna la clef de l'énigme. La
dépêche parvint à son adresse. M. Dalloz réunit ses
rédacteurs et les pria de déchiffrer le télégramme
chacun de son côté. Une heure après, il avait vingt
versions différentes.
— C'est un plagiat, disait l'un. Oifenbach se moque
de nous. Il nous a envoyé la symphonie héroïque de
Beethoven;
— Pas du tout, c'est une valse d'Olivier Métra.
Enfin Offenbach est de retour. Il est allé dans sa
villa d'Etretat se reposer des fatigues du voyage en
écrivant un volume.
— Vous voulez dire une partition?
— Non pas, un livre, un livre qui sera intitulé :
Offenbach en Amérique, notes et souvenirs d'un musi-
cien en voyage, par Jacques Offenbach. Et si le maestro
y met toutes les anecdotes qu'il nous a contées, je
vous assure que cela sera intéressant. g. z.
LA QUESTION D'ORIENT
chez la rORTIERK
Des hauteurs ministérielles et diplomatiques, la
question d'Orient a dégringolé successivement tous
les étages de l'opinion; aujourd'hui, elle est en plein
rez-de-chaussée, elle court les rues et les loges de
concierges. On la commente en tirant le cordon,
comme on la commentait entre grand' cordons, il y
a un mois. Et c'est ici que son côté comique se ré-
vèle; c'est ici qu'elle devient vraiment digne d'at-
tention.
La scène est chez mon portier; j'entre demander
mes journaux, qui sont en main. On les replie brus-
quement à mon arrivée.
— Non! dis-je, gardez-les. Y a-t-il quelque chose
dedans, hein?
— Peuh ! dit le mari, toujours les affaires d'Orient.
— Ces pauvres Serbes me font ben de la peine !
ajoute la femme; moi, je suis pour les Serbes, je
vous le cache pas.
— Preuve, reprend le portier, que Délaïde ne
veut plus faire, pour dîner, que du veau aux fines-
z-erbes !
— Et encore, soupire la portière, ça me fait quéque
chose de les hacher !
— Oh! ces Turcs, que je les-z-hais !
— C'est tous des prop' à rien.
— Avec ça qu'y croient, à leurs victoires ; plus de
moitié papier, comme leurs paiements 1
— Des gens d'un dissimulé!...
— Rien que des projets détournés...
— Ils l'ont bien prouvé en inventant le pal 1
— A propos, vous, monsieur, qui êtes dans les ga-
zettes, dites-nous donc au juste ce que c'est que le
pal? Une arme de guerre?
VIE ET AVENTURES DE CÉSARIN JOLI-COCO (Suite).
Mais à la suite d'une explication conjugale dans laquelle il obtient heureusement
le dessus, la fatalité veut qu'il soit mis eu demeure
de soutenir, contre un rival aux aguets, une seconde expli-
cation dans laquelle il n'obtier.t malheureusement que le
dessous;
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Vie et aventures de Césarin Joli-Coco (suite)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 9.1876, S. 27_047
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg