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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0215
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112

L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

l" Octobre 1876.

naire ; mais cette tranquillité même est d'autantplus
effrayante qu'elle a été générale et absolue. Il n'est
pas possible que nous ayons eu une telle peur pour
rien ; cela nous arrive trop souvent pour que
ce soit naturel. Songez donc! si nous admettions
que nous nous trompons toujours, nous passerions
à la fin pour des imbéciles. Il faut qu'il y ait quelque
chose au fond. Ça ne se voitpas, ça ne s'entendpas,
mais ce n'en est que plus épouvantable.

C'est absolument comme pour cette fameuse so-
ciété secrète qu'on nomme la Muette. Elle est si
admirablement organisée, que le public et la police
ne se doutent de rien. Les membres ne se connais-
sent pas, ne se voient jamais, ne se parlent ni ne
s'écrivent, enfin n'ont aucun rapport entre eux. Il
n'y a pas de chef, pas de correspondance, pas de
de mot d'ordre, pas de signes de ralliement. Et c'est
précisément ce qui rend cette horrible société invi-
sible, impalpable, insaisissable, si dangereuse pour
la religion, la famille et la propriété. Et dire qu'il
y a des gens qui ne sentent pas cela !

Ces abominables républicains, qui ne laissent pas
passer un jour sans promener la terreur dans toute
la France, ont suivi la même tactique perfide en
célébrant ces jours-ci leur anniversaire du 22 sep-
tembre. Ils ont affecté bassement le calme, le respect
des lois, la tranquillité parfaite. Et dire que ces
gens-là sont tombés si bas qu'ils ne comprennent
pas ce que cette conduite a d'odieux! Ils font rater
tous nos effets. Nous avions prédit, comme de cou-
tume , qu'ils commettraient les plus effroyables
excès, et ils nous font passer une fois encore pour
des charlatans. C'est une insulte nouvelle au grand
parti conservateur, un outrage de plus aux grands
principes qui sont la base de la société.

Comme nouvelles religieuses, nous avons simple-
ment à enregistrer quelques miracles sans impor-
tance ; le pèlerinage de Fourvières, où M. de Mun,
tribun des cercles ouvriers jésuites, a fait un four
mémorable ; le procès criminel d'un spécialiste,
ayant toutes les apparences d'un père de l'Eglise,
quoique ayant passé une partie de sa vie au bagne,
et qui vengeait à sa manière les familles en exploi-
tant les écumeurs d'héritages, en escroquant les
couvents, sur la promesse d'une succession mytho-
logique; enfin le fameux mandement de l'évèque
de Gap, qui recommande à ses prêtres de ne pas
s'occuper de politique et d'exercer leurs fonctions
paisiblement sans les faire servir à des intérêts de
parti.

Un prélat qui a du bon sens ! la secte cléricale en
est scandalisée. M. Veuillot Tira dire à Rome.

%atapoil.

MOTS DE LA FIN

Deux amis se rencontrent dans la rue, il y a cinq
ans qu'ils ne se sont vus.

— Grands dieux! comme tu es changé, dit l'un.

— Qu'y a-t-il ? Je suis vieilli parbleu, c'est bien
naturel.

— Non, mais tu as pris un ventre !!!

— Qu'est-ce que cela te fait? Ce n'est pas le tien,
n'est--.e nas ?

*

Un homme d'esprit très-malade est dans son lit,
les médecins ne conservent plus d'espoir.
Un ami vient le voir et prendre de ses nouvelle?.

— Eh bien, aujourd'hui, comment ça va-t-il?

— Ça ne va pas, mon cher, ça s'en va.

Dans un wagon en revenant du pèlerinage de
Lourdes, deux messieurs s'entretiennent des mira-
cles, miraculés, guérisons subites, etc.. en un mot.
de tout ce qui se dit dans le monde des pèlerins.

— Moi, dit l'un d'eux et avec un accent de con-
viction, j'ai assisté à une guérison véritablement
étonnante : une vieille dame était arrivée paralysée
d'une jambe, elle est repartie entièrement guérie
après avoir entendu deux messes.

— J'ai vu plus fort, riposta l'autre avec sang-froid,
un vieillard de ma connaissance est venu à Lourdes
paralysé d'un bras, il est reparti paralysé des
deux.

Dans un diner intime.

Au dessert, le maître de la maison offre un vin de
haut crû.

— Bigre ! fait un invité : ton vin de tout à l'heure,
l'ordinaire était exquis.

— Peuh! de la piquette, celui-là, fait l'amphi-
tryon, mais celui-ci, qu'en penses-tu ?

— Il n'y a rien à en dire, puisqu'il est bon, mais
c'est l'autre qui a besoin de recommandation, c'est
pour cela que je t'en fais l'éloge. .

L'acteur Bâche, on le sait, était un mystificateur
émérite.

On se souvient encore, au boulevard de ce long
personnage, vêtu sans cesse de lévites tombant jus-
qu'aux talons. On eût dit un frère mariste ou un
missionnaire.

Il entre un jour à Notre-Dame vers six heures,
on allait fermer les portes, il s'agenouille pieuse-
ment à la grille d'une chapelle et se confond en
oraisons.

Le sacristain vient à plusieurs reprises l'avertir
qu'on va fermer en l'appelant respectueusement
monsieur l'abbé.

Enfin, à la troisième fois, Bâche se retourne fu-
rieux.

— S... c... n... d... d... ! crie il, f... moi la paix,
quand je prie, moi, je n'aime pas qu'on me... dé-
range.

Et il sort gravement, laissant le sacristain ébahi.

Tout le mon h.
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