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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
S Juillet 1877.
Une fois lancé dans cette voie, douze pages se
couvrirent de prose fulminante. Le Stanislas cessa
de me tutoyer ; le Louis-le-Grand trouva que j'allais
un peu loin... On levait les copies...
A partir de ce jour, quand on commit l'impru-
dence de m'envoyer au concours, je partais avec
mes trois pièces de cinq francs, et j'allais sournoise-
ment déjeuner tout seul au Palais-Royal. Si mon
lycée n'eut pas le prix d'honneur, mon absence fut
sans doute étrangère à l'événement.
V.L.
ÉCHOS DE LA SEMAINE
M. X... charge sa bonne d'aller lui chercher un
véhicule quelconque.
Au bout d'une heure d'absence, elle rentre.
— Eh bien, avez-vous trouvé une voiture?
— Oh ! monsieur, j'en ai trouvé beaucoup.
— C'est étonnant... enfin, tant mieux... elle est à
la porte?
— Non, monsieur.
— Vous me dites que vous avez trouvé beaucoup
de voitures ?
— Oui, monsieur, mais il y avait du monde de-
dans.
Pensée de Joseph Prudbomme :
« J'estime les républicains, mais j'aime la religion
pour sa poésie, la monarchie pour ses malheurs. »
On causait des journaux à cinq centimes.
— Moi, dit quelqu'un, je trouve que le niveau du
Petit Moniteur est bien plus élevé que celui du Petit
Journal.
— A cause de la politique?
— Non. J'ai remarqué que les jeunes personnes
qui se suicident par amour dans le Petit Journal se
jettent toujours du quatrième étage, tandis que dans
le Petit Moniteur elles se précipitent du cinquième.
Piquons une tête dans le fleuve d'impiété :
A X..., il y a un établissement de bains froids.
On y lit :
« Côté des hommes.
« Côté des dames.
« Côté de MM. les ecclésiastiques. »
Savez-vous comment on appelle M. Havas?
L'ami de la dernière heure.
Un journaliste causait avec un romancier pressé
par l'heure du feuilleton.
— Ne vous mettez pas en peine, dit-il, je vais
vous tirer d'affaire. Ecrivez :
a Nous retrouvons notre héros nonchalamment
assis sur le balcon sculpté du palais. Son œil dévo-
rait ces lignes de Télémaque. »
Vous intercalez un chapitre de Calypso, et vous
êtes sauvé.
Tout le monde.
LA CAMPAGNE DE L'AVENIR
A bas les arbres! Plus de saules au bord des rivières! Ce joli cabriolet d'osier
ornera dans peu d'années exclusivement les paysages de l'avenir.
Le bosquet porte-couronne, bien fait pour vous inspirer une douce mélancolie.
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
S Juillet 1877.
Une fois lancé dans cette voie, douze pages se
couvrirent de prose fulminante. Le Stanislas cessa
de me tutoyer ; le Louis-le-Grand trouva que j'allais
un peu loin... On levait les copies...
A partir de ce jour, quand on commit l'impru-
dence de m'envoyer au concours, je partais avec
mes trois pièces de cinq francs, et j'allais sournoise-
ment déjeuner tout seul au Palais-Royal. Si mon
lycée n'eut pas le prix d'honneur, mon absence fut
sans doute étrangère à l'événement.
V.L.
ÉCHOS DE LA SEMAINE
M. X... charge sa bonne d'aller lui chercher un
véhicule quelconque.
Au bout d'une heure d'absence, elle rentre.
— Eh bien, avez-vous trouvé une voiture?
— Oh ! monsieur, j'en ai trouvé beaucoup.
— C'est étonnant... enfin, tant mieux... elle est à
la porte?
— Non, monsieur.
— Vous me dites que vous avez trouvé beaucoup
de voitures ?
— Oui, monsieur, mais il y avait du monde de-
dans.
Pensée de Joseph Prudbomme :
« J'estime les républicains, mais j'aime la religion
pour sa poésie, la monarchie pour ses malheurs. »
On causait des journaux à cinq centimes.
— Moi, dit quelqu'un, je trouve que le niveau du
Petit Moniteur est bien plus élevé que celui du Petit
Journal.
— A cause de la politique?
— Non. J'ai remarqué que les jeunes personnes
qui se suicident par amour dans le Petit Journal se
jettent toujours du quatrième étage, tandis que dans
le Petit Moniteur elles se précipitent du cinquième.
Piquons une tête dans le fleuve d'impiété :
A X..., il y a un établissement de bains froids.
On y lit :
« Côté des hommes.
« Côté des dames.
« Côté de MM. les ecclésiastiques. »
Savez-vous comment on appelle M. Havas?
L'ami de la dernière heure.
Un journaliste causait avec un romancier pressé
par l'heure du feuilleton.
— Ne vous mettez pas en peine, dit-il, je vais
vous tirer d'affaire. Ecrivez :
a Nous retrouvons notre héros nonchalamment
assis sur le balcon sculpté du palais. Son œil dévo-
rait ces lignes de Télémaque. »
Vous intercalez un chapitre de Calypso, et vous
êtes sauvé.
Tout le monde.
LA CAMPAGNE DE L'AVENIR
A bas les arbres! Plus de saules au bord des rivières! Ce joli cabriolet d'osier
ornera dans peu d'années exclusivement les paysages de l'avenir.
Le bosquet porte-couronne, bien fait pour vous inspirer une douce mélancolie.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
La campagne de l'avenir
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 2_016
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg