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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
19 Août 1877.
AUX EAUX
Pas Tenue pour son Espère qu'un séjour Venue pour distraire Espère maigrir; fera
plaisir. aux eaux lui donnera La famille de monsieur a cru que le mariage le fortifierait! les malades qui vont tout ce qu'il faut pour y
un mari. si ça ne fait pas pitié! bien. parvenir.
FAUTEUILS A LOUER
L'Académie fait parler d'elle. L'occasion ne sau-
rait être mieux choisie pour consacrer une étude à
la douairière du Palais-Mazarin :
C'est que l'Académie est bien une comtesse
Du noble faubourg Saint-Germain;
Une vieille qui va tous les ans à confesse,
Au bras de monsieur Villemain.
C'est une douairière en douillette prunelle,
Aux trop séculaires appas;
Sixte-Quint lui légua sa béquille immortelle
Pour affermir ses derniers pas.
Elle se plait au sein d'une noble assemblée,
N'aime pas le bruit des tambours,
Prend son tabac en poudré, et sa clocbe fêlée
Sonne la messe pour les'sourds.
Elle prend ses amants dans l'aristocratie,
Et n'ouvre volontiers ses rangs
Qu'à des gens vieux comme elle, en disant au génie :
« Ne viens pas ronfler sur mes bancs! »
Voici un fragment de Chamfort sur son origine
assez peu connue :
« Quelques gens de lettres, plus ou moins estimés
de leur temps, s'assemblaient librement et par goût
chez un de leurs amis, qu'ils élurent pour secrétaire.
Cette société, composée seulement de neuf ou dix
hommes, subsista inconnue pendant quatre ou cinq
ans, et servit à faire naître différents ouvrages
que plusieurs d'entre eux donnèrent au public. Ri-
chelieu, alors tout puissant, eut connaissance de
cette association ; il lui offrit sa protection et lui
proposa de la constituer en société publique Ces
offres, qui affligèrent les associés, étaient à peu près
des ordres ; il fallut fléchir. »
L'Académie, fille adoptive du cardinal de Riche-
lieu, ouvrit son salon aux beaux-esprits de son
temps. Ses invités ne dépassèrent jamais le chiffre
de quarante.. C'était déjà beaucoup pour le grand
siècle ; il paraît qu'aujourd'hui ce n'est plus assez.
Chacun avait sa place marquée, son fauteuil nu-
méroté. On y causait, bien assis et librement. L'A-
cadémie était jeune, brillante, adorée de sa cour
polie, et suffisamment honnête pour une jeune per-
sonne de ce temps-là. Un joli quatrain, même folà-
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
19 Août 1877.
AUX EAUX
Pas Tenue pour son Espère qu'un séjour Venue pour distraire Espère maigrir; fera
plaisir. aux eaux lui donnera La famille de monsieur a cru que le mariage le fortifierait! les malades qui vont tout ce qu'il faut pour y
un mari. si ça ne fait pas pitié! bien. parvenir.
FAUTEUILS A LOUER
L'Académie fait parler d'elle. L'occasion ne sau-
rait être mieux choisie pour consacrer une étude à
la douairière du Palais-Mazarin :
C'est que l'Académie est bien une comtesse
Du noble faubourg Saint-Germain;
Une vieille qui va tous les ans à confesse,
Au bras de monsieur Villemain.
C'est une douairière en douillette prunelle,
Aux trop séculaires appas;
Sixte-Quint lui légua sa béquille immortelle
Pour affermir ses derniers pas.
Elle se plait au sein d'une noble assemblée,
N'aime pas le bruit des tambours,
Prend son tabac en poudré, et sa clocbe fêlée
Sonne la messe pour les'sourds.
Elle prend ses amants dans l'aristocratie,
Et n'ouvre volontiers ses rangs
Qu'à des gens vieux comme elle, en disant au génie :
« Ne viens pas ronfler sur mes bancs! »
Voici un fragment de Chamfort sur son origine
assez peu connue :
« Quelques gens de lettres, plus ou moins estimés
de leur temps, s'assemblaient librement et par goût
chez un de leurs amis, qu'ils élurent pour secrétaire.
Cette société, composée seulement de neuf ou dix
hommes, subsista inconnue pendant quatre ou cinq
ans, et servit à faire naître différents ouvrages
que plusieurs d'entre eux donnèrent au public. Ri-
chelieu, alors tout puissant, eut connaissance de
cette association ; il lui offrit sa protection et lui
proposa de la constituer en société publique Ces
offres, qui affligèrent les associés, étaient à peu près
des ordres ; il fallut fléchir. »
L'Académie, fille adoptive du cardinal de Riche-
lieu, ouvrit son salon aux beaux-esprits de son
temps. Ses invités ne dépassèrent jamais le chiffre
de quarante.. C'était déjà beaucoup pour le grand
siècle ; il paraît qu'aujourd'hui ce n'est plus assez.
Chacun avait sa place marquée, son fauteuil nu-
méroté. On y causait, bien assis et librement. L'A-
cadémie était jeune, brillante, adorée de sa cour
polie, et suffisamment honnête pour une jeune per-
sonne de ce temps-là. Un joli quatrain, même folà-
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Aux eaux
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 2_058
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg