106 L'ECLIPSE, REVUE.COMIQUE ILLUSTREE 30 Septembre «77.
LA VISITE DE NOCES
(Les jeunes époux montent l'escalier des Fumichon.)
Isidore blondin. — Chère amie, à quel étage de-
meure madame Fumichon ?
clémence. — Au cinquième au-dessus de l'entre-
sol.
Isidore. — Est-ce ridicule de percher à une alti-
tude pareille?
clémence. — Dame! boulevard Hausmann, les
loyers sont si chers !
Isidore, comptant à voix basse. —23...27...30... et
3G...
clémence. —Quel 36, mon ami?
Isidore. —Je fais le dénombrement des étages que
nous avons déjà montés aujourd'hui.
clémence. — Est-ce que vous êtes fatigué, mon petit
mari?
Isidore. — Ça commence; et quand je pense
qu'il nous reste encore onze visites à faire, je me
sens des défaillances dans les jambes. Ce n'est plus
la mode pourtant d'aller voir les gens après son ma-
riage.
clémence. — Maman y a tenu. Nous n'allons d'ail-
leurs que chez les amis intimes de la famille.
Isidore. — Que serait-ce donc, bon Dieu, si les
simples connaissances étaient de la fête !... Sommes-
nous arrivés?
clémence. —Presque... Plus que deux étages.
(L'ascension se termine heureusement. — En enten-
dant annoncer les nouveaux mariés, madame Fumi-
chon se précipite dans les bras de Clémence et la
serre tendrement sur sa vaste poitrine.)
madame fumichon, trés-émue. — Cette chère pe-
tite!... Ah! que c'est gentil à vous !... (Nouvelle em-
brassade.) Mais c'est qu'elle est toute pâlotte, la pau-
vre enfant !... Ses jolies petites couleurs sont déjà par-
ties.
M. fumichon, riant (Tungros rire. — Sois donc tran-
quille, elles reviendront.
madame fumichon, lançant un regard sévère
à son mari. — Est-ce que vous allez recommencer,
vous?
m. fumichon. — Comme on connaît ses saints, on
les honore. (A Isidore.) J'espère, monsieur Blondin,
que vous ne vous plaignez pas du cadeau qu'on vous
a fait?
Isidore. — Clémence est un ange, madame.
clémence, rougissant. — Oh !...
m. fumichon. — Quandjele disais, que ses couleurs
n'avaient pas dit leur dernier mot!
madame FUMicnoN. — Taisez-vous donc, inconve-
nant! vous augmentez encore son embarras. Mon
Dieu ! étais-je assez troublée, moi, en revoyant
LA VISITE DE NOCES
(Les jeunes époux montent l'escalier des Fumichon.)
Isidore blondin. — Chère amie, à quel étage de-
meure madame Fumichon ?
clémence. — Au cinquième au-dessus de l'entre-
sol.
Isidore. — Est-ce ridicule de percher à une alti-
tude pareille?
clémence. — Dame! boulevard Hausmann, les
loyers sont si chers !
Isidore, comptant à voix basse. —23...27...30... et
3G...
clémence. —Quel 36, mon ami?
Isidore. —Je fais le dénombrement des étages que
nous avons déjà montés aujourd'hui.
clémence. — Est-ce que vous êtes fatigué, mon petit
mari?
Isidore. — Ça commence; et quand je pense
qu'il nous reste encore onze visites à faire, je me
sens des défaillances dans les jambes. Ce n'est plus
la mode pourtant d'aller voir les gens après son ma-
riage.
clémence. — Maman y a tenu. Nous n'allons d'ail-
leurs que chez les amis intimes de la famille.
Isidore. — Que serait-ce donc, bon Dieu, si les
simples connaissances étaient de la fête !... Sommes-
nous arrivés?
clémence. —Presque... Plus que deux étages.
(L'ascension se termine heureusement. — En enten-
dant annoncer les nouveaux mariés, madame Fumi-
chon se précipite dans les bras de Clémence et la
serre tendrement sur sa vaste poitrine.)
madame fumichon, trés-émue. — Cette chère pe-
tite!... Ah! que c'est gentil à vous !... (Nouvelle em-
brassade.) Mais c'est qu'elle est toute pâlotte, la pau-
vre enfant !... Ses jolies petites couleurs sont déjà par-
ties.
M. fumichon, riant (Tungros rire. — Sois donc tran-
quille, elles reviendront.
madame fumichon, lançant un regard sévère
à son mari. — Est-ce que vous allez recommencer,
vous?
m. fumichon. — Comme on connaît ses saints, on
les honore. (A Isidore.) J'espère, monsieur Blondin,
que vous ne vous plaignez pas du cadeau qu'on vous
a fait?
Isidore. — Clémence est un ange, madame.
clémence, rougissant. — Oh !...
m. fumichon. — Quandjele disais, que ses couleurs
n'avaient pas dit leur dernier mot!
madame FUMicnoN. — Taisez-vous donc, inconve-
nant! vous augmentez encore son embarras. Mon
Dieu ! étais-je assez troublée, moi, en revoyant
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Un duel à mort
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 2_106
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg