L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (10.1877)

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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

4 Novembre 1877.

CROQUIS PARISIENS

— Accepter des marrons?... Mais, monsieur, je ne vous connais pas!

— Qu'est-ce que ça fait? L'occasion fait le marrou!

« Dès l'âge de quatre ans, — elle le raconte elle-
même, — elle avait un vif sentiment de chasteté et
se serait enfuie au désert, sans la crainte d'y rencon-
trer des hommes, parce que la vue des hommes
blessait sa modestie et effrayait son innocence. »

Mais ceci n'est pas le trait le plus amusant relevé
par la Revue encyclopédique. Il faut lire le renvoi
parlant de la vie de saint Louis de Gonzague, par
le jésuite Cepari :

« Il n'aimait pas à se rencontrer seul avec la
marquise sa mère. (Il avait huit ans.) Etait-il obligé
de rester auprès d'elle, on le voyait à l'instant rou-
gir. »

Voici le mot de la fin :

« J'ai lu la vie d'un évêque de Saint-Dié, qui
avait une connaissance si prématurée de l'obligation
du jeûne, qu'il s'abstenait de teter sa nourrice le
vendredi. »

Dans un dîner de journalistes, la carte du menu

donna lieu, à ma table, à une dissertation curieuse
sur certaines curiosités du langage.

Ainsi, à Milan, on ne sait pas à quelle combinaison
culinaire s'applique le titre de côtelettes milanaises.

A Saint-Pétersbourg, on ne trouve pas un seul
magasin d'objets dits en cuir de Russie.

A Stockholm, un voyageur qui demande des gants
de Suède est regardé comme un sauvage.

Même remarque pour les chiens danois en Dane-
mark.

L'île de Madère ne produit pas de vin, du moins
celui qui se débite sous cette étiquette.

Un convive raconta qu'à Séville il était entré dans
un magasin pour acheter des éventails nationaux,
qu'il comptait offrir à des Parisiennes.

— Vous n'avez pas d'autres modèles? dit-il à la
marchande.

— Oh! monsieur, c'est ce qu'il y a de mieux; nos
éventails viennent de Paris.

Tout le monde.